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Oui, la lettre «r» s’écrit en kreyòl |
Le moins que l’on puisse dire à propos de la plupart de mes compatriotes quand on parle d’orthographe, c’est qu’ils entretiennent une confusion permanente quand il s’agit d’écrire la lettre «r» en kreyòl. Il circule sur le Net toutes sortes d’affirmations les unes plus farfelues que les autres, par exemple que le «w» a remplacé le «r», ou qu’il n’existe pas de «r» en kreyòl, ou que «l’alphabet kreyòl se compose de sons (et non pas de lettres: c’est un alphabet phonétique)» cf. http://www.collectif-haiti.fr/creole.php
En fait, tout le monde (ou un certain nombre de gens) se prend pour (ou même se proclame) linguiste et dit tout ce qui lui passe par la tête dès qu’il s’agit de réfléchir sur la langue, surtout s’il s’agit de la langue kreyòl où, croit-on, tout voum se do (tout est permis, anything goes). Mais, il est temps que certains de mes compatriotes comprennent qu’il existe une discipline scientifique qui s’appelle la linguistique et qu’une application de cette science aux langues créoles est maintenant bien établie dans la recherche universitaire: c’est la créolistique. On ne peut pas dire n’importe quoi sur le kreyòl et les autres langues créoles en général. Ceux qui tentent ce pari le font évidemment à leurs dépens.
Dans ce bref texte de vulgarisation, je me baserai principalement sur la linguistique (spécialement la phonétique/phonologie) et la créolistique pour traiter de la question du «r» en kreyòl, de la phonologie du créole haïtien, de ce que les linguistes, en s’appuyant sur de multiples recherches universitaires, nous ont dit au sujet du «r» en kreyòl.
Différence entre son et lettre
Tout d’abord, quelques rappels fondamentaux: Il existe une différence essentielle entre son et lettre. C’est pour l’avoir ignorée que certains de mes compatriotes continuent – certains de bonne foi-- à avancer des affirmations si choquantes pour le linguiste que je suis.
Le son est le bruit produit par les organes de la parole, c’est-à-dire les lèvres, la langue, la bouche, les dents, le pharynx, le larynx, les cordes vocales. La lettre est un signe graphique adopté par l’homme pour représenter le son. L’ensemble de ces signes constitue l’alphabet d’une langue. Le système alphabétique du français comporte 26 lettres mais trente-six sons distinctifs appelés phonèmes (seize voyelles, vingt consonnes). Le système alphabétique du kreyòl comporte trente-deux lettres mais trente et un sons distinctifs appelés phonèmes. Cependant, dans les langues occidentales qui nous concernent de près (le français et l’anglais), il n’existe qu’une faible correspondance entre lettre et son. Par exemple, en français, dans la majorité des cas, l’orthographe reflète à peine ce que les locuteurs français et francophones prononcent effectivement; il est difficile de trouver des cas de correspondance biunivoque, c’est-à-dire des cas où un son représente une seule lettre, et vice-versa. C’est pour remédier à cela que des phonéticiens ont élaboré vers la fin du 19ème siècle et le début du 20ème un système de transcription appelé «Alphabet Phonétique International» (API) dont l’objet est de décrire la prononciation de toutes les langues du monde à l’aide d’un alphabet «fondé sur le principe de la correspondance biunivoque entre les unités de la manifestation orale et celles de la manifestation écrite: à chaque son un signe et un seul (sauf exceptions: affriquées, semi-nasales), à chaque signe un son et un seul.» (Arrivé et alii 1986: 59). L’API est disponible sur Google, sur Wikipédia, et sur des tas de sites sur le Net. Je ne le reproduirai donc pas ici mais je recommande de l’imprimer, de le lire attentivement et de pratiquer plusieurs exercices. Il est facile à apprendre et je l’enseigne à mes étudiants même quand j’enseigne des classes de français. C’est un alphabet extrêmement utile pour tous ceux qui apprennent une langue étrangère car les symboles de l’API représentent les sons d’une langue, de n’importe quelle langue. Je recommande aussi de consulter le Petit Robert (mon dictionnaire préféré) ou le Larousse en allant à la section prononciation de n’importe quelle entrée de l’un de ces 2 dictionnaires pour lire la prononciation transcrite en API. Par exemple, dans mon Petit Robert 2011, à la page 721, à l’entrée DEUXIEME, on voit tout de suite après l’affichage de cette entrée la prononciation écrite en API et encadrée par deux crochets: [døzjɛm]; un peu plus loin, mais toujours à la page 721, à l’entrée DEUX-POINTS, on voit tout de suite la prononciation écrite en API et encadrée par deux crochets: [døpwĕ].
L’orthographe standardisée et officielle du kreyòl est une orthographe systématique beaucoup plus efficace et régulière que l’orthographe du français ou de l’anglais. C’est une orthographe phonologique. Ce n’est pas une «orthographe phonétique.» En fait, l’expression «créole phonétique» que beaucoup de mes compatriotes répètent inconsidérément est d’une maladresse énorme. Voici ce que dit Yves Dejean (1980 : 46), linguiste haïtien bien connu, à propos de cette obsession haïtienne: «Toute langue est nécessairement «phonétique» par définition, parce que prononçable et articulée (Hall 1960: 38). Comme l’anglais ou le français, la langue créole est une réalité sonore. Mais parler inconsidérément de «créole phonétique», quand il est uniquement question d’orthographe, de manière d’écrire, de représentation graphique, cela expose à des méprises, à des illogismes et à des erreurs.»
On ne doit pas confondre les lettres de l’orthographe officielle du kreyòl (ancienne orthographe IPN, pour ceux qui connaissent l’histoire de l’orthographe du kreyòl) avec les symboles de l’alphabet phonétique international (API). Certaines des lettres de l’orthographe officielle du kreyòl sont les mêmes que les symboles de l’API. C’est le cas des voyelles orales a, e, i, ou de la semi-voyelle w, ou de la grande majorité des consonnes, mais ce n’est pas le cas de la consonne ch représentée /ʃ/ en API et qu’on retrouve dans des mots comme chita [ʃita], ou achte [aʃte], ou lach [laʃ]; ou encore des voyelles orales è, et ò représentées [ɛ] et [ɔ] respectivement en API et qu’on retrouve dans des mots comme [bɛ] bè, et [kɔ] kò.
Revenons à la différence entre le son et la lettre qui nous entraine quelque peu dans la différence entre la phonétique et la phonologie, tellement importante en linguistique. En tant que discipline qui s’attache à l’étude physique des sons, la phonétique est devenue une science expérimentale, alors que la phonologie aborde les sons de la langue par rapport au sens du mot, au rôle de ces sons techniquement connus sous le nom de phonèmes dans le système linguistique. Je rappelle que cette différence est connue et acceptée depuis au moins les années 1930 par tous les linguistes, spécialement les linguistes structuralistes européens, héritiers de Ferdinand de Saussure, le père de la linguistique moderne. C’est le b a ba de la linguistique.
La différence entre la phonétique et la phonologie nous permet de pénétrer dans la question du «r» d’abord par un détour à travers le français, ensuite à travers le kreyòl. La plupart des phonologues français distinguent «trois sortes de «r» en français: le [r] (roulé) de la pointe de la langue, tel qu’il est prononcé en Bourgogne, le [ʁ] (uvulaire), prononciation la plus fréquente, et le [ʀ] (dit grasseyé). Il y a là trois sons, représentés par les linguistes avec des crochets: [r], [ʁ], et [ʀ], mais un seul phonème, que l’on peut représenter par /r/.» (Arrivé et alii 1986: 508). Rappelons que chez les linguistes, les sons sont placés entre crochets, [ ] (phonétique) alors que le phonème est représenté entre barres obliques / / (phonologie).
Donc, le locuteur français ou francophone, en écoutant ces trois sons, réagit en fonction de ce qui assure le sens. Il prête peu d’attention aux variations du phonème /r/ parce qu’elles ne modifient pas le sens du mot.
Le «r» kreyòl
Alors, qu’en est-il du «r» kreyòl? Dans quelle mesure les diverses prononciations du /r/ en français que les esclaves entendaient de la bouche des colons et des «commandeurs» dans les plantations ont-elles influencé la réalisation du /r/ par les Africains de Saint-Domingue? Rappelons que le français parlé à l’époque coloniale n’était pas encore standardisé et se composait de divers dialectes régionaux (le normand, le breton, le picard…) (Lefebvre 1998 : 62). S’il est bien connu que l’immense majorité des mots et des morphèmes du kreyòl proviennent du français, qui est donc la langue lexificatrice ou superstrat de la langue kreyòl, quelle est la part des langues substrat, c’est-à-dire des langues africaines, sur ce qui allait devenir le système phonologique du kreyòl, en tenant compte de l’affirmation de la linguiste canadienne Claire Lefebvre selon laquelle «at the time HC developed, African languages were still in use in Haiti and remained so for a period of approximately a hundred years» (Lefebvre 1998: 58). (à l’époque où le créole haïtien s’est développé, les langues africaines étaient encore en usage en Haïti et elles le restèrent pendant une période d’environ cent ans.) [ma traduction].
Pradel Pompilus (1973 :2), l’un des tout premiers linguistes natifs, dans une brève comparaison entre les consonnes françaises et les consonnes créoles, dit que «le R français est une vibrante, tandis que le [ʀ] créole, dans les positions où il est le mieux articulé, se réalise comme une fricative sonore vélaire [ɤ] (C’est moi qui mets le symbole de l’API, il n’apparait pas dans le texte de Pompilus.)Pompilus continue ainsi : «Il (le [R]créole) est ainsi perçu lorsqu’il est placé en début de syllabe ou immédiatement après une occlusive et devant les voyelles non arrondies : [i], [e], [ɛ], [ɑ] :[ li ʀi] «il a ri», [li fɛ fʀe] «il fait frais», [uʀɛd] «tu es matois», [ʀɑt la] «le rat», [pɑ fɛ bʀi] «ne fais pas de bruit», [li fɛ frɛt] «il fait froid». A moins de tomber sur un dialecte tout à fait inconnu de la majorité des chercheurs qui ont écrit sur le phonème /r/, on n’entendra pas ni n’écrira pas en kreyòl *diwi, «riz», *li wi, «il a ri», *li fè fwe, «il fait frais», *u wèd, «tu es matois», *wat la, «le rat». (Rappelons qu’en linguistique l’usage de l’astérisque devant un mot ou une phrase signifie que ce mot ou cette phrase est agrammaticale).
Donc, pour Pompilus, linguiste natif, le «r» kreyòl existe dans le parler des locuteurs haïtiens et se réalise comme une fricative sonore vélaire [ɤ]. A l’appui de Pompilus, je constate la présence de cette fricative sonore vélaire dans des mots tels que: diri, [diɤi], «riz», rans [ɤãs] «insignifiant», «parole stupide», «aigre», renmen [ɤĕmĕ] «aimer», ras [ɤɑs] «race». Cependant, Pompilus (1973: 2-3) signale que «dans le créole de l’ouest et du sud, il n’existe pas de [ʀ] en fin de syllabe fermée : les mots français qui y sont conservés perdent purement et simplement leur [R] placé dans cette position: fr. porte > [pɔt], fr. partir > [pɑti], fr. mort > [mɔ], fr. martyr > [mɑti], fr. père > [pɛ], fr. tambour > [tãbu].»
S’il est vrai que, dans le créole de l’ouest et du sud, il n’existe pas de segment /r/ en fin de syllabe fermée, il faut reconnaitre avec Gérard Étienne dans sa thèse de doctorat (1974) que dans le dialecte du Nord, le segment /r/ est généralement prononcé---même si cela se fait d’une manière assez irrégulière.
Yves Dejean (1980: 97) critique Gérard Brun (1974) qui propose cinq exemples pour illustrer une affirmation générale selon laquelle seul le phonème /w/ apparaitrait dans un mot créole se trouvant entre une consonne et une voyelle. Les cinq exemples proposés par Brun sont: /bwa/ «bras», /kwa/ «croix», /fwa/ «froid», /twa/ «trois», /wõ/ «rond». Pour Dejean (1980: 97), les quatre derniers exemples s’expliquent par la contrainte très générale…qui exclut /r/ devant les segments [+arrondi] des étymons français: /w/ de «croix», «froid», «trois» et /õ/ de «rond». Il signale aussi que «le premier exemple ne tient pas compte du caractère dialectal de la forme /bwa/ «bras» du Nord.» Il est donc tout à fait normal d’écrire / bra/ «bras».
Selon le linguiste Yves Dejean (1980: 100), «la loi qui a présidé à la transformation de mots français à séquence /r + [+arrondi]/ dans le passé continue d’opérer dans le présent puisque n’importe quel emprunt nouveau lui obéit. …Et il suffit de prêter l’oreille au mot anglais bathroom, passé dans ces dernières années dans le créole des Haïtiens visitant les USA ou y séjournant pour se rendre compte qu’il est devenu /batwum/. C’est donc une loi à la fois diachronique et synchronique. Elle réécrit un /r/ en /w/ devant un segment [+ arrondi]. (C’est moi qui souligne).
Mais, j’insiste sur le fait que cela ne se fait pas devant toutes les voyelles. Le phonème /r/ ne se prononce pas comme un [w] ni ne s’écrit pas «w» devant les voyelles nasales [ã] «an» comme dans «rans», ou [ĕ], «en» comme dans «renmen», ou [ɑ] comme dans «ras».
La lettre «w» est utilisée devant toutes les voyelles postérieures arrondies: «o» [o], «ò» [ɔ], «on» [õ], «ou» [u]. En tant que voyelle arrondie, le [y] aurait pu faire partie du groupe mais il n’existe pas dans le discours spontané de la majorité des locuteurs unilingues créoles et semi-bilingues. Les linguistes appellent voyelles arrondies des voyelles comme [y], [ø], [œ], [o], [ɔ] qui se réalisent avec les lèvres arrondies. Dans cette position articulatoire, le locuteur prononce le «r» dans une réalisation proche du [w].
L’article du linguiste haïtien Jean-Robert Cadely (1988) L’opposition /ɤ/ : /w/ en créole haïtien: un paradoxe résolu constitue l’une des recherches les plus approfondies sur le statut phonologique et la distribution du segment [ɤ] en kreyòl. Il passe en revue les études de d’Ans (1968), de Dejean (1980), de Tinelli (1970), de Valdman (1978), examine la distribution des segments [ɤ] et [w], analyse en détail le statut de [ɤ], s’attache particulièrement à l’analyse qu’en font Dejean et Tinelli avant de présenter sa conclusion. La recherche de Cadely est menée systématiquement dans le cadre théorique de la grammaire générative proposé par Chomsky et Halle et la théorie des représentations phonologiques. Il ne me semble pas approprié dans le cadre de cet article qui se veut vulgarisateur de m’étendre sur l’aspect phonologique de la théorie générative qui est loin d’être à la portée du premier venu. Il est évident que ceux qui ont une bonne base en phonologie générative peuvent lire le texte du linguiste Cadely et se permettre d’aller plus loin.
Je m’en tiendrai donc aux conclusions que Cadely propose des observations de Dejean. Cadely (1988: 124) signale que «Le point important qu’il convient de souligner dans son analyse [l’analyse de Dejean] pour expliquer la non occurrence [ɤ] devant [+ arrondi] est cette «loi» qui transforme en créole haïtien les mots français à séquence r + [+ arrondi] en [w]. Ainsi, dans les exemples qui suivent, les formes du créole haïtien seraient dérivées des formes sous-jacentes françaises:
français | créole haïtien | ||
/eprõ/ /brwi/ /rwa/ /tru/ /detrwi/ /krwɑ/ |
*[epwõ] *[bwwi] *[wwɑ] *[twu] *[detwwi] *[kwwɑ] |
[zepõ] [bɤi] [wɑ] [tu] [detɤi] ~ [detwi] [kwa] |
‘éperon’ ‘bruit’ ‘roi’ ‘trou’ ‘détruire’ ‘croix’ |
L’explication retenue par Dejean se révèle ainsi inapte à rendre compte de l’effacement de [w] ou du maintien de [ɤ]. A moins de stipuler dans certains cas un effet d’anti-gémination comme en discute McCarthy (1986). Cette description se trouve également confrontée à une double ambiguïté. D’une part, la dérivation des formes du créole haïtien à travers une «grille française». D’autre part, elle nous mène à penser qu’on se trouve en présence d’une paire de [w]. Un /w/ sous-jacent dont l’occurrence n’est donc pas prévisible et un autre [w] qui est un allophone de /ɤ/ dans le contexte [+ arrondi].»
Cette brève revue de l’opposition /ɤ/ : /w/ a permis de dégager une «loi» bien ancrée dans le système phonologique du kreyòl: devant les voyelles postérieures arrondies du kreyòl, c’est-à-dire «o», «ò», «on», «ou», les locuteurs du kreyòl prononcent toujours le phonème /w/ qui s’écrit donc avec la lettre «w». Ainsi, on dira [wotɛ] et on écrira «wotè», on dira [wɔklɔ] et on écrira «wòklò», on dira [wõdõmõ] et on écrira «wondonmon», on dira [wut] et on écrira «wout». Cela ne veut absolument pas dire que la lettre «w» va remplacer partout la lettre «r». Il faut bien insister sur le fait que la lettre «r» qui se réalise en kreyòl comme une fricative vélaire sonore notée par le symbole [ɤ] en API s’écrit bel et bien dans la langue kreyòl, contrairement à ce que certains veulent faire croire. D’autre part, il y a accord chez tous les linguistes à propos du segment /r/ en kreyòl qui, hormis dans la variété dialectale du Nord, ne se prononce ni ne s’écrit en fin de mot ou de syllabe.
Comme dans le cas du système aspecto-temporel du kreyòl, le système phonologique du kreyòl est d’une richesse et d’une complexité profondes. Décidément, le kreyòl est loin d’être une langue simple. Cette constatation ne fait que renforcer mon observation du début de cette étude selon laquelle les outils de l’analyse linguistique sont nécessaires pour étudier notre langue maternelle.
Références citées :
- D’Ans, Henri Marcel (1968) Le créole français d’Haïti: Étude des unités d’articulation, d’expression et de communication. La Haye: Mouton.
- Arrivé, M. et alii (1986) La grammaire d’aujourd’hui. Guide alphabétique de linguistique française. Paris : Flammarion.
- Brun, Gérard (1974) Description phonologique du créole haïtien. Les Éditions Fardin, Collection défense et illustration de la langue créole d’Haïti. Port-au-Prince.
- Cadely, Jean-Robert (1988) L’opposition /ɤ/ : /w/ en créole haïtien: un paradoxe résolu. In Canadian Journal of Linguistics/Revue canadienne de Linguistique. 33 (2) : 121-142 June/juin 1988.
- Dejean, Yves (1980) Comment écrire le créole d’Haïti. Québec: Collectif Paroles.
- Lefebvre, Claire (1998) Creole genesis and the acquisition of grammar. The case of Haitian Creole. Cambridge: Cambridge University Press.
- Pompilus, Pradel (1973) Contribution à l’étude comparée du créole et du français à partir du créole haïtien. Phonologie et lexicologie. Port-au-Prince: Éditions Caraïbes.
- Tinelli, Henri J. Generative Phonology of Haitian Creole. PH.D. Dissertation. University of Michigan.
- Valdman, Albert, ed. (1978) Le créole: structure, statut et origine. Paris: Klincksieck.
Hugues Saint-Fort
New York, novembre 2014