Résumé:

Parmi les nombreuses nouvelles qui ont fait l’actu au cours de la semaine écoulée, j’ai choisi de retenir les conséquences mortelles de l’évacuation précipitée de l’Afghanistan par les Occidentaux et leurs alliés, suite à la prise de contrôle de Kaboul par les Talibans, la nouvelle de l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker prévue en novembre 2021, et le début des Jeux Paralympiques à Tokyo.

L’explosion qui s’est produite jeudi soir aux environs de l’aéroport de Kaboul, faisant au moins treize morts et dix-huit blessés parmi les soldats américains ainsi que plusieurs douzaines de morts et 150 blessés parmi les civils afghans, a été revendiquée par l’État islamique dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq. L’Etat islamique regroupe plusieurs branches territoriales qui ont affronté les talibans ces derniers mois. Ce sont des membres d’une de ces branches territoriales située dans la province du Khorasan sur des parties de l’Afghanistan, du Pakistan et de l’Iran qui ont lancé cette attaque meurtrière. Cette branche armée de l’Etat islamique a été créée par d’anciens talibans pakistanais. Appartenant à la mouvance sunnite, le groupe terroriste du Khorasan a ciblé des musulmans chiites en Afghanistan. D’une manière générale, les relations entre le groupe État islamique et les Talibans sont extrêmement conflictuels en raison de divergences idéologiques. Le groupe Etat islamique apparait beaucoup plus violent et manifeste des signes de passage à l’acte plus clairs que ne le font les Talibans.
Dans son discours de jeudi soir délivré à la télé, le président Biden s’est montré ferme et résolu et a déclaré qu’il poursuivra les auteurs de ces meurtres brutaux sans relâche. Le président a déclaré: « We will not forgive. We will not forget. We will hunt you down and make you pay. We will respond with force and precision, at our time, at the place we choose and at the moment of our choosing.” (Nous ne pardonnerons pas. Nous n’oublierons pas. Nous vous pourchasserons et nous vous ferons payer. Nous répondrons avec force et précision, à un temps convenable pour nous, à un endroit et à un moment que nous aurons choisi.) [ma traduction].  Il est difficile de savoir si la récente frappe samedi par un drone qui a tué deux membres qui faisaient partie de l’organisation de l’Etat islamique  doit être considérée comme l’une des réponses mentionnées par le président Biden. De toute façon, les services de renseignement auront fort à faire pour contrer l’Etat islamique dont l’objectif est de créer « une sorte de khalifat mondial » alors que les Talibans semblent avoir des ambitions très nationales.

Selon Franceinfo, il existe une différence entre le groupe État islamique, aussi appelé Daech, et les Talibans. L’État islamique a été fondé en 2015-2016 et a tout de suite prêté allégeance au pseudo-khalifat en Irak et en Syrie. Ce groupuscule compte de nombreux extrémistes pakistanais et afghans. Il a contrairement aux Talibans dont il est l’ennemi juré, un agenda international. Il ne se limite pas à l’Afghanistan. Les Talibans sont dans une logique de construction d’État. Ils sont obligés de composer avec une grande partie de la société afghane car ils n’ont pas de cadres, ils n’ont pas d’expérience d’administration et n’ont pas de personnel pour gouverner l’Afghanistan. Il est évident que les Talibans constituent une menace pour l’Occident car ils ne respectent pas les droits humains et surtout les droits des femmes, mais l’État islamique appelé aussi Daech semble encore plus menaçant que les Talibans pour les Occidentaux. Avant la date du 31 août, date à laquelle les Américains sont censés terminer leurs opérations d’évacuation et laisser l’Afghanistan, les choses pourraient bien être difficiles pour les Américains car l’État islamique, dans son obsession de tuer autant que possible, cherchera à frapper un grand coup. Le président Biden, d’ailleurs, continue de multiplier les alertes et les mises en garde contre une très possible attaque de l’État islamique.  

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Le Panthéon est un célèbre monument situé dans le 5ème arrondissement de Paris, au cœur du Quartier Latin et au centre de la Place du Panthéon. Il fait partie des plus grands monuments qui font la réputation de la ville de Paris, ville d’histoire, de culture et de brillance artistique.

C’est le mausolée où reposent les restes des plus grands noms de l’histoire de France. Jusqu’en août 2021, les restes de 80 personnalités (75 hommes et 5 femmes) reposent au Panthéon. Parmi ces illustres personnages, on trouve de fameux écrivains et philosophes comme Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Emile Zola, André Malraux, des leaders du mouvement socialiste français comme Léon Gambetta et Jean Jaurès, des physiciens tels que Paul Langevin et Jean Perrin, un célèbre leader du mouvement abolitionniste, Victor Schœlcher, l’inventeur du système d’écriture Braille, Louis Braille, le héros de la Résistance française, Jean Moulin, René Cassin qui reçut le Prix Nobel de la Paix, mais est surtout connu pour avoir rédigé la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les célèbres physiciens et chimistes Pierre Curie et Marie Curie, la célèbre avocate, survivante de l’Holocauste, et activiste politique, Simone Veil.

Récemment, l’entourage du président Emmanuel Macron a annoncé que le 30 novembre 2021, les restes de Joséphine Baker seront transférés au Panthéon. Joséphine Baker (1906-1975) Américaine de naissance mais naturalisée française deviendra ainsi la sixième femme à faire son entrée au Panthéon, les cinq autres étant Simone Veil, Marie Curie, et trois combattantes de la Résistance française, Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion et Sophie Berthelot.

Mais surtout, Joséphine Baker deviendra la première femme noire à entrer dans ce temple de la République française. Elle était une artiste de music-hall célèbre, résistante de la première heure durant la deuxième Guerre mondiale, mais aussi une femme engagée contre le racisme et l’antisémitisme. Née en 1906, elle a connu une enfance pauvre dans le Missouri où régnaient la ségrégation raciale et le racisme institutionnalisé. Elle réussit à fuir son milieu pour rejoindre la France qui accueillait à cette époque un certain nombre d’artistes et d’écrivains noirs. Elle devint une star de la Revue nègre, spectacle musical qui a contribué à populariser en France le jazz et la culture noire américaine.

L’écrivain et intellectuel français Régis Debray a été le premier à lancer une campagne pour la panthéonisation de Joséphine Baker. Cette campagne a été relancée par l’essayiste français Laurent Kupferman qui a initié la pétition «Osez Joséphine Baker au Panthéon» en 2019 en faveur de la panthéonisation de Joséphine Baker. La pétition recueillit près de 40 000 signatures et la nouvelle parvint aux oreilles du président français, Emmanuel Macron, qui reçut d’autres signataires de la pétition, le romancier Pascal Bruckner, le chanteur antillais, Laurent Voulzy, l’essayiste Laurent Kupferman et des membres de la famille de Joséphine Baker.

Joséphine Baker a été décorée de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance. Elle est morte à Monaco en 1975.

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Deux semaines environ après la fin des Jeux olympiques d’été à Tokyo, le monde est plongé dans un autre type de Jeux sportifs, les Jeux Paralympiques. Ils ne sont pas aussi médiatisés que les Jeux Olympiques, mais ils sont tout aussi valables et dignes d’intérêt. A mon avis, ils représentent l’esprit humain dans toute sa constance, toute sa détermination, toute sa ténacité. Ces Jeux paralympiques rassemblent des athlètes en situation de handicap de tous les pays. On retrouve  des athlètes handicapés physiques ou visuels ainsi que des athlètes handicapés mentaux. Ces Jeux ont commencé le 24 août dernier et se poursuivront jusqu’au 5 septembre. Plus de 4.400 athlètes participeront dans 22 disciplines, parmi lesquelles le canoe, le judo, le tennis de table, le tennis-fauteuil, le tir à l’arc, le badminton, l’équitation, le taekwondo, …

Il existe un Comité international paralympique chargé de l’organisation de ces olympiades. Depuis 1988, les Jeux paralympiques se déroulent tous les 4 ans quelques jours après les Jeux olympiques dans la même ville hôte que ces derniers. Leur médiatisation est nettement plus faible que celle qui est réservée aux Jeux olympiques, mais certains progrès ont été réalisés en l’espace de quelques décennies. Il faut dire que certaines performances sont tout simplement stupéfiantes, comme la performance d’un pongiste égyptien qui a fait sensation: privé de ses deux bras, il utilise ses pieds pour servir et ses dents pour coincer la raquette.

Mais, comme dans les Jeux olympiques, on retrouve le désir de gagner et le sens de la compétition, avec bien sûr, les enjeux idéologiques et politiques traditionnels. Si la récolte des médailles traduit la supériorité d’un groupe sur un autre, ce serait la Chine qui semble être le leader en ce début des Jeux puisque c’est elle qui, pour l’instant, a gagné le plus grand nombre de médailles, accumulant presque le triple du nombre de médailles recueillies par les États-Unis, son concurrent traditionnel. Je doute que les États-Unis soient en mesure de combler leur retard d’ici la conclusion des Paralympiques le 5 septembre prochain. Le Royaume-Uni est l’autre grande nation qui manifeste pour l’instant une forte présence dans le compte des médailles, mais on n’en est encore qu’au tout début des Jeux. La France s’est procurée une bonne moisson de médailles dans la nuit de vendredi à samedi et totalise pour l’instant 22 médailles, ce qui peut sembler énorme puisque les Jeux ont commencé seulement le 24 août dernier.

Il est important de souligner que les conditions dans lesquelles se déroulent ces Jeux paralympiques en cette époque de coronavirus sont très difficiles pour les athlètes paralympiques. Par exemple, il ne peut pas y avoir de visiteurs ni d’accompagnateurs sur le territoire japonais à cause du coronavirus. Une autre raison de plus pour mettre en valeur les qualités exceptionnelles des athlètes paralympiques.

Hugues Saint-Fort
New York, août 2021

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 Viré monté