Résumé:

Parmi les nouvelles qui ont dominé l’actualité au cours de la semaine écoulée, j’ai choisi de retenir la fulgurante propagation du variant Delta dans pratiquement tous les pays du monde, la forte pression à la démission exercée sur Andrew Cuomo, le gouverneur de l’état de New York, la fin des Jeux olympiques de Tokyo, et Lionel Messi qui quitte le FC Barcelone, faute d’accord sur un nouveau contrat.

Depuis environ deux semaines, la transmission du variant Delta s’est accélérée dans les pays du Nord comme dans les pays du Sud. On relève des cas innombrables de résultats positifs aux tests, les hospitalisations se multiplient et le volume des décès recommence à prendre de l’ampleur. De plus en plus aux Etats-Unis, on observe une association évidente entre la politique et la pandémie. Le port du masque marquerait, semble-t-il, une identité politique. On est perçu comme «démocrate» ou pro-Biden quand on en porte un, mais «républicain» ou pro-Trump quand on n’en porte pas. Ainsi, des millions d’Américains refusent de se faire vacciner parce qu’ils estiment que c’est un comportement de «démocrate». Or, toutes les données signalent que le virus circule à une grande vitesse dans les régions où résident des personnes non-vaccinées. Cependant, il n’y a pas que la politique qui soit responsable du refus manifesté par certaines personnes à se faire vacciner. Certains se réfugient derrière leur foi chrétienne pour expliquer leur défiance du vaccin et la croyance qu’ils vaincront le virus. J’ai entendu sur NPR une dame affirmer fièrement que «Jesus-Christ» la protègera du variant Delta. D’autres se plaignent de la confiscation de leur liberté. Le mot «liberté» est dévoyé, utilisé à toutes les sauces et perd de plus en plus le sens fondamental qu’il a acquis dans nos civilisations modernes.

C’est en France que ce dévoiement semble se manifester avec le plus de force. Mais dans les deux sociétés, à cause peut-être de leur histoire, il y a une récupération de la profondeur et de l’impact de ce terme qui l’expose à toutes les surenchères. Hier samedi 7 août, pour la quatrième semaine consécutive dans l’Hexagone, 237.000 personnes ont manifesté à travers la France contre le passe sanitaire dont 17.000 à Paris, selon le ministère de l’intérieur. Les contestataires ont dénoncé une atteinte à leur «liberté» et se sont mobilisés contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale. Il n’y a pas que la France en Europe qui ait promulgué des mesures contraignantes pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. En Grèce, en Irlande, en Italie, en Allemagne, il y a eu des mouvements similaires mais ils n’ont pas été aussi larges. C’est qu’en France il existe une véritable culture de la «manif» qui peut se déclencher à tout moment et dans les situations les plus banales. La débilité des Français sur ce plan est juste incroyable car ils sont toujours prêts à la fronde. Le problème, c’est qu’on ne sait jamais quand cela peut mal tourner. Les «gilets jaunes» en sont le plus récent exemple et les observateurs ont signalé la présence de certains membres de ce groupe dans les manifs de ces dernières semaines.

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Après une enquête de plus de cinq mois, un rapport officiel du Bureau du Procureur Général de l’état de New York, Letitia James, concluait que le gouverneur de l’état de New York, Andrew Cuomo a harcelé sexuellement au moins onze femmes qui travaillaient autour de lui et a créé un environnement qui n’était pas propice au travail. Les détails qui sont révélés dans ce rapport sont extrêmement choquants et ne font pas honneur au gouverneur. Cuomo bien sûr a réfuté les accusations et a déclaré: «I want you to know directly from me that I never touched anyone inappropriately or made inappropriate sexual advances.» (Je veux que vous sachiez directement de moi que je n’ai jamais touché personne d’une manière inappropriée ou fait des avances sexuelles inappropriées.» [ma traduction] Il refuse de démissionner malgré les appels en ce sens provenant de partout et même du président Biden qui est un ami de longue date. Actuellement, Cuomo est complètement isolé et critiqué de toutes parts. Son avenir politique semble sérieusement compromis. Curieux destin que celui d’un homme qu’on présentait il y a environ un an au plus fort de la crise sanitaire qui sévissait à New York, comme un sérieux candidat à la présidence des États-Unis. 

En réalité, le cas de Cuomo n’est pas si singulier et suit un modèle assez typique de certains mâles américains devenus riches et puissants dans une société américaine dominée par le machisme. Ils se croient alors investis de tous les pouvoirs et particulièrement celui d’exercer leur fameuse «domination masculine».

Il est douteux que Cuomo acceptera de démissionner. Il est trop orgueilleux pour se résigner à un tel compromis. Si les autorités judiciaires et législatives vont jusqu’au bout, elles pourront entamer une procédure de destitution qui apporterait encore plus de honte.

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Les Jeux olympiques ne seront bientôt qu’un souvenir et ils resteront mémorables pour avoir été uniques dans leur déroulement qui s’est effectué presque à huis clos, à cause de la Covid. Pourtant, ces Jeux, pour inédits qu’ils soient, ne se sont pas départis des enjeux politiques traditionnels  qui les a longtemps caractérisés. Une chose qui m’a toujours intrigué dans les Jeux est la pertinence de la distinction entre l’importance des médailles d’or attribuées à un athlète et le compte total des médailles attribuées à une nation. Généralement, on considère que la médaille d’or est la médaille suprême qui vous consacre en tant que champion ou championne olympique, mais quelle est la place accordée alors à la nation qui a totalisé le plus de médailles, toutes épreuves confondues?

Par exemple, selon toute vraisemblance, si l’on s’en tient au compte des médailles tel qu’il se fait en ce moment, la Chine devance les Etats-Unis de deux médailles en or, mais les Etats-Unis ont gagné au total au moins vingt médailles de plus que la Chine. Dans ce cas, est-ce que ce sont les Etats-Unis qui sont les champions olympiques ou est-ce que c’est la Chine?

D’une manière générale, on ne peut pas dire que le pays hôte, le Japon, a brillé par ses performances. Son plus grand exploit a été de battre les Etats-Unis au baseball mais les deux pays sont les meilleurs au monde dans ce sport. Au judo, discipline dans laquelle les Japonais sont les tout premiers, ils ont raflé l’or dans presque toutes les catégories sauf chez les équipes mixtes où ils ont été battus par les Français qui se sont montrés conquérants en sports collectifs (basketball où ils ont tenu tête aux Américains, volleyball où ils ont gagné l’or face aux Russes, handball où ils ont battu le Danemark). En football, c’est le Brésil qui a remporté la médaille d’or en battant l’Espagne. Au marathon, ma discipline olympique favorite, c’est le Kenyan Eliud Kipchoge qui reste le maitre incontesté puisqu’il a conservé son titre de champion olympique en un temps record de 2 heures 08 minutes et 38 secondes. La performance de Kipchoge est d’autant plus remarquable qu’il a fait une chaleur écrasante qui a obligé bon nombre de coureurs à abandonner.

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Séisme dans le monde du football européen avec la nouvelle du départ du FC Barcelone de Lionel Messi qui a passé vingt ans dans ce club et a pratiquement tout gagné avec le club catalan. Le fameux # 10 du Barça quitte donc l’unique club de sa carrière professionnelle et est libre de s’engager avec un autre club de son choix. On ne sait pas encore dans quel club il va signer. En 20 ans au Barça, Lionel Messi a remporté 10 championnats d’Espagne, 4 Ligues des champions, et 7 Coupes du Roi. Il a aussi été sacré Ballon d’Or 6 fois, ce qui est un record.

Quelle sera sa prochaine destination? Depuis quelques jours, le Paris Saint-Germain (PSG) a entamé des discussions avec les agents de Messi et le joueur argentin devrait faire une déclaration au cours d’une conférence de presse lundi afin de révéler ses intentions. En attendant, les fans du PSG rêvent déjà d’une attaque de feu qui alignerait Neymar, Mbappé et Messi. Il n’est pas certain qu’on puisse trouver en Europe maintenant un club dont les finances sont assez solides pour s’offrir une vedette aussi chère que Lionel Messi. Le PSG est peut-être le seul club européen qui puisse se payer un tel joueur.

En attendant, le championnat de Ligue 1 a repris vendredi avec la rencontre Monaco-Nantes qui s’est terminée sur un score nul 1-1 et le PSG est allé battre Troyes 2-1 samedi soir.

Hugues Saint-Fort
New York, 1er août 2021

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 Viré monté