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Ravine Chaude: j'étais petit

Jean S. Sahaï

Ravine Chaude

Carte Postale ancienne: "Station Thermale de Ravine Chaude". 20è siècle.1

Parti tôt dans le transport en commun depuis La Pointe dans les cinq heures de matin, on demandait de déposer à Grosse-Montagne au Lamentin, et on faisait un bon ti bout chemin à pied pour arriver jusque-là ou y'avait le bain, Ravine Chaude... Fallait jamber la rivière en montant sur une longue passerelle branlant, on regardait l'eau et les pierres en bas de nous, mais fallait faire attention à pas sauter des tites planches de la passerelle, c’était soutenu par des longues cordes marrées entre les arbres, y'en avait des planches qui étaient pourries avec l'humidité, d'autres étaient déjà rachées et tombées en bas, ça avait laissé des trous dans la passerelle, alors attention où ça tu mets le pied, le pont déjà vieux bougeait et crique-craquait dans l’espace avec nous, on avançait avec précaution, et arrivé au bout mon papa disait: «wouf, tu vois, c’est z’yeux qui lâches!» et on reprenait le chemin dans la campagne, y'avait encore la rivière à jamber à pied sur un cassis, ou bien c'était avant ladite passerelle, ça fait déjà du temps de ça, tu sais... Parfois même on prenait un premier ti bain dans la rivière-la, jamais au retour, on était trop fatigués et il fallait pas perdre du temps pour aller attraper le car. Y'avait des types qui quembaient des cribiches dans les trous de la rivière, pendant leurs dames faisaient leur lessive avec du vrai savon Marseille, sisées sur les grosses pierres rondes-lisses, tout pendant elles blaguaient avec leurs commères...

Arrivé dans le bain à Ravine Chaude, on disait le bassin, l'eau était chaud. Certaines gens venaient depuis jusqu'à Porto-Rico pour se soigner, leur docteur les envoyait en Guadeloupe pour soigner les douleurs rhumatisme, et donc la Ravine Chaude était célèbre dans toute la Caraïbe. Ces malades espagnols-la étaient parfois des grosses dames et gros monsieurs, nous c'était le temps où on était encore minces ici, comme dans le film Orfeu Negro, tu as vu, maintenant les gens sont devenus gros laids, mais qu’est-ce qui se passe... Les Portoricains logeaient à cases des voisins des alentours, ou bien dans les petits hôtels à Pointe-à-Pitre, ou bien ils avaient des amis, ou bien chez leurs frères et sœurs Jéhovah, ou Alventistes... En période grande vacance, les familles amenaient les enfants en changement d'air à Ravine Chaude, ils louaient des tites maisons dans les parages, ils venaient avec toutes leurs affaires, assiettes, casseroles, draps, fourchettes, taies d’oreiller, etc. Pour aller au bain on payait son ti ticket pour quelques francs d'époque à les propriétaires M. et Mme Gigon dans une des maisons, y'avait marqué dessus «Station thermale Ravine-Chaude» et puis le prix du bain. Autant je me souvienne, les Gigon c'était un vieux couple de gens-pays à peau claire genre mulâtre ridés, ni pas gentils ni pas mauvais, j'avais un peu peur de ces grands mounes, respect des enfants pour les gens d’âge, le père Gigon portait un casque comme les hommes de l'époque, il était déjà vieux et voûté au ralenti, c’étaient certainement des descendants de gros propriétaires, colons de la plantation Grosse-Montagne, où il y avait aussi l’usine et les champs de canne. Parfois je remarquais une ou deux papayes jaunes sur leur véranda ou bien un corossol trop mûr que les oiseaux étaient déjà passés quioquer et becqueter dedans. Là, dans la campagne, c'était un seul mélange odeur de terre, verdure et rosée du matin, caca d'oiseaux, avec la fumée du bon manger qui cuit au charbon dans quelque canari sur trois roches...

Et on allait dans le bain, on mettait les pieds sur les marches qui descendaient dans le d-l'eau chaud, on disait bonjour à les gens qui étaient déjà là, les enfants sautaient dans le bain-bainm, les adultes avaient déjà attaqué leurs salutations et on était rentré dans les bonnes conversations: «Ah vous êtes de tel endroit, mais est-ce vous avez connu M. Untel, on a travaillé ensemble à la Compagnie, ça fait longtemps je n'ai pas eu de ses nouvelles...», ou «Je viens tous les mois ici, ah mais cette eau-là ça me fait beaucoup de bien, en rein, là...», montrant le bas du dos aux lombaires esquintés par le travail baissé et les lourdes charges. Une partie de le bain était couvert en bois et tôle (voir la maison du photo) la charpente juste ce qu'il fallait, avec le temps ça c’était dégrainé, une autre partie était dehors, l'eau de ce grand bassin rond était plus fond, là que il fallait savoir nager pour aller, et les grandes personnes et les enfants qui savaient nager pouvaient arriver jusque à côté la source au milieu que c'est là l'eau sortait, on entendait le gros glou-glou ça faisait... S’il pleuvait tout le monde courait rentrer dans la partie couverte. Ils étaient dans l’eau chaud, fallait pas l’eau froide de pluie les picote!

La passerelle suspendue qu'il fallait passer dessus pour arriver à le bain.2

Y'avait les grandes citernes ou l'eau chaud arrivait depuis en haut dans la montagne, on était en forêt là, en mitan de plein de grands arbres, des ti chemins à la boue, des tas de ti zozio qui volaient et piapiaillaient dans la nature, et tout le temps y'avait le bon ti vent, la tite fraîcheur... Aujourd'hui avec la carte postale je revois tout ça mais, c'était un rêve! Ah voilà, tout ça est bien fouti... L'enfant que j'étais, aller là-bas avec mon père c'était la belle aventure, le marcher dans les bois pour arriver sur le lieu ça me fatiguait aussi, et mes premiers plongeons quand je croyais en sa parole, «allez vas-y nage», faisant confiance que ça se faisait tout seul, y'avait qu'à brasser dans l'eau chaud, et plouf, je faillissais touffer chaque fois! Au retour on ressentait la fatigue du bain, lourd, après tout le tremper notre corps dans cette eau qui était plein avec toute qualité minéraux etc. c’était bon pour nous... On se sentait bien propre et réconfortés, on avait faim aussi, et on mangeait les figues jaunes qu’on était venus avec, et un bout de pain canot au feu de bois qu’on prenait à la boulangerie en repassant, pour aller prendre le transport, et naturellement on était repassé sur la fameuse passerelle suspendue. Mais regarde la photo comment c'était charmant dis donc, et les Gigon. On leur a pris ça ou bien ils ont vendu à la commune, leur descendants, et puis c'est la modernisation avec toute sa merde... Un don de Dieu. C'est disparu avec l'humilité des moun ici-dans, en même temps ils sont devenu tèbè...

Bonne journée toute moune.

Jean S. Sahaï
Mardi Gras, 21 février 2012.

Notes

  1. Merci à Patricia Braflan-Trobo pour la carte postale ancienne. Le timbre semble être daté de 1912, bien avant mon enfance dont je parle ici...
     
  2. Carte postale de M. Adolphe Catan, célèbre photographe guadeloupéen, 1899-1979.
     

Pour en savoir plus:

Quelques réactions

  1. Très bel article! La magie facebook! Juste une carte postale trouvée sur une page. Merci à Joss Joachim pour la carte postale et à l'auteur pour cet article d'une grande beauté. Beau témoignage! Patricia Braflan-Trobo.
     
  2. C'est un joli texte... il se laisse lire et on imagine un peu les scenes, les personnages... effectivement quand on parle, on place toujours des mots en Créole comme dans le texte... c'est plus un texte parlant qu'écrit... pour info, je n'habite pas trop loin et j'imagine le pont... et les changements qu'il y eut entretemps... Agnès C.
     
  3. Un vrai texte écrit en "Français guadeloupéen", ce Français, je l'aime parce qu'il est proche, il tinte, il est teinté. je rejoins Agnès... Merci Jean, je le partage. Guy C. S.
     
  4. Le mixage kréol/français met du piquant au récit... j'apprécie... c kon sa nou ka exprimé nou jodila encor et pourquoi pas... Lise L.
     
  5. C'est un belle outil facebook, très beau texte avec un style plus que mélodique qui nous fait retentir le souvenir d'une enfance plein de sensation. Marc Michel G.
     
  6. Je suis très émue par ce français/kréyol que tu magnifies. Merci pour toutes ces images de l’enfance qui me font fondre. Aline G.
     
  7. Félicitations, beau texte, j'ai pris un réel plaisir à le lire. Cette narration de ce moment d'enfance est tendre et émouvante! Tony M.
     
  8. Magnifique texte, Jean. Merci... Attention, quand on plongeait ça ne faisait pas plouf, mais tchou-boum !!! Frédérique H.-M.
     
  9. Le texte ne laisse pas indifférent, il semble tout droit sorti de mon enfance. C'est le parler du voisin, des gens autour de nous, quoi! C'est notre Français à nous, celui qu'on manie sans faire de chichi, qui est amical, spontané, chaleureux et surtout vivant! Mwen émé sa; mèsi anpil moun an mwen! Fabienne K.
     
  10. J'adoOOOore "en mitan de plein de grands arbres, des ti chemins à la boue, des tas de ti zozio qui volaient et piapiaillaient dans la nature, et tout le temps y'avait le bon ti vent, la tite fraîcheur..."! Merci Jean ! Mélina, Direct Monde.
     
  11. Beau travail!  Témoignage qui sort des sentiers battus! Je te félicite. Diana Ramassamy.
     
  12. En effet, j'ai bien ri. Qu'est-ce que tu écris bien, et c'était exactement comme tu l'as décrit. Maxette Olsson.
     
  13. J'ai aimé cette narration dans un style parlé (populaire), qui nous plonge dans une vision surannée d'antan lontan! Fred G-D.
     
  14. Narration "craquante", vivante à souhaits, chargée d'émotions et de souvenirs d'enfance. Enrobée d'expressions parlées, colorées qui s'intègrent comme les pièces d'un puzzle dans le français écrit des Antilles. Yveline L.
     
  15. Manman, la 'tite fraîcheur-là, tout ça, on ressent tout, on s'y croirait! Une image... et les souvenirs affluent comme s'ils n'attendaient que ce signal... Merci Loti de nous donner à goûter, sentir voir ta Ravine Chaude avec ce style si particulier qui est le tien! Nicole Cage F.
     
  16. Je prendrai un réel plaisir à le traduire en Créole avec mes élèves, j'ai hâte de voir et entendre surtout leurs réactions... Mèsi pou sa! Fransliz B.
     
  17. Quel plouf dans mon enfance, j'ai revécu cette époque, c'est magique, on retrouve toute l'ambiance, les bruits, les odeurs, le bonheur lors de ces "expéditions"! Merci L'Ami ! Marie-Joëlle J. G.-L.
     
  18. Quel document !!! manman manman !!! Tout baz-la la. Moun Bordeaux
     
  19. Très très beau texte, j'ai cru me retrouver chez ma grand mère il y a quelques années, la vie était quand même plus belle, n'est ce pas? Merci pour ce court instant de bonheur. - Laurette Jh.
     
  20. Trop mignon... Pitit là... Félicitations, je transfère à mes parents, ça sent trop la Guadeloupe quand je suis arrivée, et celle qu'on me racontait... Trop beau et bon... C'est vraiment beau la vie... Françoise G.
     
  21. Texte bien imagé, avec des détails comme si nous étions là aussi, de plus les photos "an tan lontan", je les aime beaucoup. Mèsi onpil ! Marie-Josée M.
     
  22. C'est vraiment très bien écrit: à partir de cette ancienne carte en sépia, tous ces bruits, ces voix, ces couleurs, ces parfums qui remontent des profondeurs de la mémoire. Pour moi qui n'ai pas vécu exactement ces moments-là à cet endroit-là, c'est un peu un voyage dans un ailleurs temporel, mais avec une impression vaguement de déjà-vécu, il y a des correspondances avec d'autres lieux, à la même époque, avec les mêmes plongeons, les mêmes cris d'enfants, même si l'eau pour moi en tout cas, était beaucoup plus froide, la végétation moins luxuriante, et l'accent différent... Madeleine L.B.
     
  23. Très beau récit, émouvant, vivant, raconté par un garçonnet qui semble emerveillé par ce qu'il vit. Muriel M.
     
  24. J'aime beaucoup, bien que je ne suis pas guadeloupéenne, donc je ne connaissais pas Ravine Chaude, mais ton phrasé m'a transporté, en fait tes expressions typiquement créoles me font penser à mon père quand il me racontait ses propres souvenirs! Très bonne continuation. Fanny L.
     
  25. L'oralité en pétrit la substance, et on vous sent vivre ces moments évoqués. Ne devriez-vous pas aller au conte pour réveiller ces souvenirs de l'enfance et les offrir à ceux qui n'ont pas connu cette epoque? Carmelle St.Gerard-Lopez.
     
  26. Jean, j'ai retrouvé dans ce magnifique récit des images de lieux, des souvenirs de moments formidables et de discours prononcés presqu'à l'identique. C'était le parler de beaucoup d'enfants de notre âge pour lesquels aller à Ravine Chaude était une sortie attendue et espérée, un vrai pèlerinage! Ce fut pour moi une lecture rafraîchissante et amusante pour laquelle je te dis merci Jean! J'ajoute que j'en ai profité pour lire d'autres textes qui m'ont fait découvrir que tu as beaucoup de cordes à ton arc! - Maud Lombion-Vallejo.
     
  27. Tout a été dit: la nostalgie de l'enfance affleure dans les mots, les sensations, les images... De temps en temps, "le temps nous fait face". - Lilliane Mangatal.
     
  28. "Bonne journée toute moune" - quel charme et quelle poésie... Lecteur sensible au français dans tous ses états, rien ne vaut pour moi le 'Français venu d'ailleurs", de chez vous, d'Afrique, du Québec ou de Suisse... Une invitation linguistique au rêve et à la littérature. L'absence d'article, les contractions de mots, les onomatopées concentrent la langue dans ce qu'elle a de concret et de savoureux. Rien de filandreux! - Jean-Claude Berutti.
     
  29. Merci Jean, c'est tout à fait çà, moi aussi j'ai connu ce bonheur d'aller en changement d'air à Ravine Chaude, la peur de tomber du pont suspendu, les bains dans la rivière, les bains vivifiants de la source d'eau chaude, et surtout les moments passés avec Mr Gigon, ami de mon grand-père. Il me faisait peur, et en même temps me fascinait. Petite anecdote, je devais lui arracher les cheveux blancs, et la récompense c'était un pruneau pour chaque cheveu arraché. Elle était belle, la vie d'antan. - Line Lam.
     
  30. Maman ! Sété saaa ! Ma grand mère, Mme Marine Ricou née Jeangir récupérait dans le premier bassin des petites algues vertes, en faisait des cataplasmes qu'elle appliquait, sur ses bras perclus de rhumatismes. - Jean-Claude M-D L-D.
     
  31. Tu as raison ! Mes parents louaient une case pour 1 mois ! Bénédiction du ciel ! Le bassin était couvert en tôles, il y avait du bois qui séparait 2 ou 3 bains, et une partie découverte. On mangeait chez une dame qui avait un bistrot des ouassous en sauce, fruit à pain et madère dans des bols en fer blanc, pain saucé dans sauce ! - Eliane V. C.
     
  32. Tout petit garçon j'ai connu les lieux en cet état. Puis la version plus moderne, auquel un de mes grands oncles avait collaboré du point de vue technique. Hélas! depuis maintenant une quinzaine d'années, Ravine chaude est à l'abandon, fermé au public, dans l'indifférence des élus municipaux, et des régionaux. C'est assez honteux, et économiquement inexplicable. - Edouard B.
     
  33. Mon père est à l'origine de la première station de Ravine Chaude sous une des mandature du Sénateur Maire du Lamentin René TORIBIO et ceci au début des années 60... - Michel Corbin.
     
  34. Je n'ai pas connu le pont suspendu, mais nous y allions chaque vacances avec mon très cher père défunt, une route en béton traversait la rivière. Mon frère aîné a célébré sont mariage dans le restaurant qui dominait les bassin en 1979. J'ai appris à nager dans le grand bassin (moderne)... Ravine Chaude est gravée dans ma mémoire... Quel gâchis aujourd'hui!
     C'est très bien, je n'ai pas connu mais mes parents m'ont beaucoup parlé de Ravine Chaude et des séjours en famille chez mon oncle qui avait une maison tout près! - Gina Dunoyer-Matima.
     
  35. Très cool. J'ai connu cette Ravine Chaude là. En 1950, je crois, j'y avais été avec mes parents. La passerelle existait encore, mais nous ne l'avions pas utilisée, car elle était pourrie. Donc on sel chimen, nous avions traversé à pattes la rivière. Ce qui tient lieu de "pont" actuellement n'existait pas encore. Mais la vieille case de la carte postale était toujours là. - Edouard Boulogne.
     
  36. Oh là là... je n'en reviens pas. La photo du lieu où j'ai appris à nager.
    Lieu de mes premiers contacts avec le monde extérieur. Surtout la rencontre avec un personnage, le gérant des thermes, dont le nom me reviendra sûrement plus tard. J'avais 6 ans à l'époque. Effectivement, comme je n'avais regardé que la photo, en allant plus loin, j'aurais retrouvé le nom de "Gigon". Nous avons habité dans la case qui se trouvait à l'emplacement d'où a été prise la photo. Nous sommes restés à cet endroit environ 2 mois durant lesquels j'ai commis quelques bêtises d'enfants mémorables (j'en ris encore !)...
    Cela ne me rajeunit pas, nous sommes en mars 1951, et suite au décès de mon aïeule intervenu le mois précédent, ma mère, orpheline de sa propre mère à l'âge de 22 jours, a voulu se retirer du quotidien et partir en «changement d'air», comme on disait à l'époque. Les lieux de villégiature n'étant pas chose courante en Guadeloupe ce fut «Ravine Chaude» qui fut forcément retenu. Le temps de découvrir les lieux et de me trouver un copain de jeu fut vite arrivé. En effet, au bout de 2 à 3 jours nous avions, mon copain Josselin et moi, investi tout ce qui nous entourait. Ce qui nous faisait rigoler, nous, mais pas les autres, et surtout pas ma mère, ni le gérant du lieu, M. Gigon, c'était nos bétises aux dépens des autres.
    Quelques anecdotes: nous attendions que les futurs curistes arrivent au milieu du pont suspendu dont on voit l'image, pour sauter dessus, provocant son balancement. On peut imaginer les gens bloqués de frayeur. Entre autre chose, il arrivait également, que nous récupérions dans une boule de paille placée dans une ravine voisine, des sangsues que nous libérions dans le grand bain des curistes. Tout cela aux yeux de M. Gigon qui, très souvent,r éagissait de manière impassible. Il faut dire qu'il était très épris de la boisson locale... suivez mon regard. Les plaintes des curistes eurent raison de nos escapades et de nos farces, puisque au bout d'une quinzaine, on nous donna congé.
    Cela n'est pas glorieux, mais c'est tant à l'opposé de ce je préconise aujourd'hui que je ne peux m'empêcher de relater ces faits, qui prouvent que tout évolue dans la vie. Quels souvenirs! - Christian Tharsis.

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