Potomitan

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Novembre

Le Colibri rose
et le Papayer mâle

Hector Poullet

 

 

 

 

 

 

Papay, pyé papay, Carica papaya. Photo Geneviève Poullet.

Carica papaya

Certain Colibri falle rose
D’aucuns disent  Madère
Ivre d’espace et de lumière
Sur un Papayer mâle en fleur, un jour se pose.

- Qu’espères-tu ? dit le Colibri au Papayer

Pour fleurir de la sorte, si tard dans l’année.

- Si tard, dit le Papayer, nous ne sommes que je sache

Qu’en Novembre, seuls huit mois sont sonnés.
J’ai encore tout le temps de fructifier.
Je travaille sans relâche
Pour offrir de belles
 Papayes mûres aux enfants à Noël.

- Ah oui, huit mois ?
 Nous ne serions donc qu’au neuvième ?  
C’est vrai qu’on me dit fou
Et je vais toujours si vite.
Plus vite que le vent
Plus vite que le temps
Je me voyais déjà au onzième.
 
Puis Colibri s’en va comme si c’était un jeu
 Zébrant l’espace de son éclair de feu
 Conter fleurette
A des « Gouttes de sang ».
Tandis que le naïf Papayer
Tout heureux de son sort
Continue d’espérer encore et encore.

En tout temps, en tout lieu de la machine ronde
A tous ceux qui en quête de Bonheur
 Espèrent
Que le Temps suspende son vol
Ce proverbe connu, vieux comme le monde
Dit :
« Espoir fait vivre ! ».
« Espoir de papayer mâle »
Ajoutent les Créoles moqueurs.

Colibri

Colibri sur Russelia equisetiformis. Photo Geneviève Poullet.

 Viré monté