Je suis retourné à Cuba quelques années plus tard en 2017. Les choses avaient bien changé. Le pays s’était ouvert au tourisme de masse, les dollars US étaient bienvenus sous forme de pesos convertibles. C’est une collègue amie qui avait tout organisé avec l’aide d’une agence de voyage locale: Cuba circuit mojito 7 nuits.

Nous étions une quinzaine, des collègues enseignants hommes et femmes de Guadeloupe, à nous embarquer pour cette aventure bien encadrée.

Tout était planifié, les hôtels réservés, les cars, les circuits, les guides, les ballades à pieds, tout était prévu à l’avance sur les feuillets du voyage:

«Dimanche 19/ 05: Déjeuner à la Bodeguita del medio, célèbre restaurant de la Havane coloniale et berceau du mojito.»

Entièrement pris en charge, c’était la première fois que je voyageais comme cela, sans avoir à me préoccuper de quoique ce soit. Tout le temps de prendre des notes ou des photos, de poser des questions au guide.

Petit déjeuner typique champêtre dans la vallée de Vignales, classée patrimoine mondial de l’humanité. Découverte des mogotes et des casas de tabaco. Visite en barque sur une rivière souterraine de la Grotte de l’Indien.

Péninsule de Zapata. Photo NASA.

C’est ainsi que nous avons pu découvrir dans la péninsule de Zapata, la plus grande étendue de mangrove de la Caraïbe insulaire,  une ferme d’élevage de crocodiles, steak de crocodile au repas pour ceux qui ont voulu en manger, puis nous avons visité un village Taïno reconstitué avec des cases sur des ilots tous reliés par un immense réseau de ponts de  bois  sur pilotis.

Ainsi dans la bonne humeur de touristes insouciants nous nous sommes promenés sur les lieux les plus emblématiques comme la playa Giron, plus connue sous le nom de la Baie des Cochons, les villes de Cienfuegos, Trinidad, Santa Clara. Tous ces lieux mythiques théâtre d’évènement décisifs en 1962.

Monument commémoratif de la bataille de Santa Clara. Ecoliers devant le bulldozer utilisé par Che Guevara pour détruire la voie ferrée.
Photo: Vgenecr. GNU Free Documentation License,

Le souvenir qui m’a le plus marqué c’est surement celui–ci: notre car se trouvait sur une route absolument déserte en plein soleil, sur des centaines de mètres des agriculteurs  des environs avaient coupé des bottes de riz qu’ils avaient étalées, mises à sécher sur la route avant de les récupérer pour les battre. La chose semblait  tout à fait banale au chauffeur de bus ainsi qu’au guide, nous étions quant à nous venant de Guadeloupe, fascinés par cet esprit de débrouillardise des Cubains.

Topographie de Cuba par Nicolas Eynaud.
Creative Commons

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 Viré monté