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À l’angle malang – Les maux d’ici

Jean-Louis Robert

 

 

 

 

 

 

 

À l’angle malang – Les maux d’ici, Jean-Louis Robert • 2004/2015 • Éditions K’A
ISBN 979-1-914355-24-6 • 94 pages • 15x21 cm • 20 €.

À l’angle malang – Les maux d’ici

4ème de couverture

Son roman À l’angle malang. Les maux d’ici échappe à toute tentative de classification, car il intègre à sa façon une multiplicité de genres et de types : le classer serait le défigurer.

L’amoureux des langues et de la littérature ne pourra que se réjouir d’y être confronté à un travail sur le signifiant, sur le signifié et sur la narrativité, essentiellement polyphonique. Si l’on est en droit d’invoquer la pluralité des lectures, c’est bien à propos de cette œuvre. Tout y est dialogique. Les représentations deviennent à leur tour des personnages, et les relations sociales et interpersonnelles sont mises en scène de la manière la plus originale possible.

L’élaboration textuelle et la complexité de la construction du discours romanesque font de ce livre l’un des plus remarquables de ces dernières années. Le travail sur la langue et sur l’architecture du récit sont au cœur de la création, mais sans exclure pour autant l’extérieur du texte, et des éléments de ce que nous nommons naïvement la «réalité» se mêlent à la trame diégétique : société, politique, démagogie, histoire, mythes, légendes, synchronie et diachronie avec les douloureux avatars des tragédies passées, regards sur soi-même et sur autrui, relations entre les langues, et entre celles- ci et l’être intime de la personne, littérarisation du mal-être…

Dans cette approche infiniment dialectique, tout s’entremêle, fusionne et éclate en une multiplicité de «mondes», le nôtre, le seul qu’à tort nous pensons vrai, n’en devenant qu’une partie éclairée par l’écriture.

Par la virtuosité linguistique et la convocation des langues servant de ferment à l’invention de ce qui devient véritablement un nouvel idiome, c’est aussi le mystère de la relation entre l’être et le langage qui le nomme, et dont il parle par le truchement des locuteurs, que le texte nous invite à sonder.

Tout en nous laissant guider par la «méthode» – au sens étymologique – de Jean-Louis Robert, qui fait du lecteur une forme de coauteur, suivons notre propre «voie» (active !) dans les avenues et les interstices de ce beau roman, avec à la clé le plaisir comme incomparable récompense. (Jean-Philippe Watbled)

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 Viré monté