Kaz | Enfo | Ayiti | Litérati | KAPES | Kont | Fowòm | Lyannaj | Pwèm | Plan |
Accueil | Actualité | Haïti | Bibliographie | CAPES | Contes | Forum | Liens | Poèmes | Sommaire |
Dans le purgatoire de l’Assimilation de Mayotte à la Martinique de Mireille Jean-Gilles «Avec ce terme "assimilation", s'ouvrait, s'expérimentait ici dans ces Antilles le filet «Assimiler: tout réduire à la pâtée unique de l'identique» |
L’Assimilation génère une grande frustration dans les ex-colonies françaises et menace aujourd’hui de déboucher sur un chaos généralisé.
En effet, en raison d’une discrimination structurelle, héritage, selon l’Assemblée générale des Nations-Unies, d’un racisme systémique qui affecte les descendants des peuples colonisés et esclavagisés, l’égalité sur le plan des droits peine à s’opérer pour les peuples des DOM en France alors que sur le plan des devoirs, celle-ci se fait à marche forcée, avec une violence institutionnelle inouïe qui explique que ces territoires soient tous, à un degré ou un autre, au bord de l’implosion.
Aussi, les ex-colonies sont, plus que jamais, invitées à financer prioritairement elles-mêmes le coût de la départementalisation. Par ailleurs, elles sont aussi dorénavant requises pour exercer une solidarité à l’échelle de l’Outremer, comme dans la version initiale du PLF 2025 où le budget de la mission outremer avait drastiquement diminué pour compenser les dépenses de l’Etat suite à sa ruineuse tentative de dégel du corps électoral en Nouvelle Calédonie.. Tout se passe comme si chaque ex-colonie devait être comptable des soubresauts de l’Empire.
Aussi, les ex-colonies sont, plus que jamais, invitées à financer prioritairement elles-mêmes le coût de la départementalisation. Par ailleurs, elles sont aussi dorénavant requises pour exercer une solidarité à l’échelle de l’Outremer, comme dans la version initiale du PLF 2025 où le budget de la mission outremer avait drastiquement diminué pour compenser les dépenses de l’Etat suite à sa ruineuse tentative de dégel du corps électoral en Nouvelle Calédonie.. Tout se passe comme si chaque ex-colonie devait être comptable des soubresauts de l’Empire.
De même, sur le plan des dotations nationales, une péréquation nationale a été instaurée en 2012, à travers le FPIC, à l’échelle des communes afin de contrebalancer les effets du désengagement budgétaire de l’Etat dans les territoires les plus fragiles. Pour la contribution, les DOM cotisent de la même manière que l’Hexagone. Mais pour le reversement des dotations collectées, 60% des communes des DOM (essentiellement des Antilles) en sont privées pour augmenter les dotations des communes les plus pauvres. Or, dans le cadre du droit commun toutes les communes des DOM verraient leurs dotations augmenter significativement.
L’enjeu, pour les administrations centrales qui préparent les lois de finances et le législateur qui les vote, c’est, à travers une technique bien rodée de quoteparts dites de « solidarité nationale » destinées aux DOM , d’une part, réduire le montant auquel ils pourraient prétendre dans le cadre du droit commun et, d’autre part, instaurer une solidarité entre pauvres , qui plonge les Antilles, supposées « riches » parmi les pauvres, dans une impasse depuis une dizaine d’années. Ainsi, l’exclusion arbitraire de la plupart des communes antillaises du FPIC , a-t-elle contribué fortement à la descente aux enfers des Antilles, dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat et d’effondrement de l’Octroi de mer après 2009.
... Suite à lire en pdf ici.
* * *
![]() |
Mireille Jean-Gilles est née à Cayenne en 1962. Ingénieur agronome, spécialisée en économie
du développement, elle travaille notamment au Tchad
et à Madagascar. Épouse du poète Monchoachi, elle vit
aujourd’hui à la Montagne Vauclin, en Martinique.
Du même auteur:
|
*