Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

Textes du Théâtre
Populaire Martiniquais

Pièces d'Henri Melon
Transcription Miki Runek

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Textes du Théâtre Populaire Martiniquais, Pièces de Henri Melon • EAN 978274846152 • Éditions Publibook • 2009 • 27 €.

Édouard MACED

Depuis le début des années 1970, le Théâtre Populaire Martiniquais vibre d'une vie artistique riche et est le cadre de multiples créations. S'il a adopté certaines œuvres consacrées, il se situe aussi à la genèse de certaines d'entre elles. Ce sont celles-ci, fruit d'un travail collectif désormais fixé par Henri Melon, qui sont à l'honneur d'un recueil qui couvre plus d'une trentaine d'années de passion théâtrale.

S'y lit ainsi, au travers d'une confrontation entre langue créole et française, une vision critique de la situation martiniquaise. Abordant aussi bien des thématiques sociales ("Fils de la nuit") que philosophiques ("L'Anthropomorphose ou le conte de Bandolié"), opposant idéalistes et corrompus, êtres en mal d'histoire ou borderline, écorchés et cyniques, ces pièces révèlent, sur trois décennies, les problématiques qui travaillent la littérature caribéenne et lui confèrent toute son aura.

Un amoureux rejeté parce qu'il parle créole... Un village en proie à des manipulations politiques, le monologue d'une aliénée... Autopsiant les rouages du collectif ou de l'intime, dévoilant les facettes paradoxales de l'être martiniquais, ses conflits internes tout autant que ses rapports toujours irrésolus au passé et à la domination blanche, les oeuvres du Théâtre Populaire Martiniquais frappent par leur densité, leur préoccupation constante, leur caractère éminemment politique.

Biographie d'Henri Melon

Né en 1935 à Saint-Esprit (Martinique), Henri Melon choisit l’enseignement et deviendra professeur de Lettres (Collège, Lycées, Ecole Normale, IUFM). Pendant ses études à Paris, il fait ses premières expériences théâtrales auprès de metteurs en scène de renom: Ariane Mnouchkine et Jean-Marie Serreau. Il joue Bauchau, Sartre, participe à la Première de ‟La Tragédie du Roi Christophe” d’Aimé Césaire, ainsi qu’au Premier Festival Mondial des Arts Nègres, à Dakar en 1966. Retour en Martinique en 1968, il fonde et dirige le Théâtre Populaire Martiniquais, première troupe de théâtre de la Martinique. Il y est comédien, metteur en scène, formateur (les autres membres de la troupe sont tous amateurs), assure la direction d’acteurs, et écrit la plupart des pièces du répertoire de la Troupe, en français et en créole. Au cinéma, il tient un rôle dans ‟La Rue Case-Nègres‟ d’Euzhan Palcy (Lion d’Argent à la Mostra de Venise 1983), et est co-auteur de deux téléfilms pour le Centre National de Documentation Pégagogique (respectivement sur A.Césaire et L.G.Damas). Henri Melon écrit aussi des pièces en-dehors du TPM, et par ailleurs, il est l’auteur de deux romans philosophiques: "Thélucia" (2004) et "Confession de Thélucia" (2006).

REVUE DE PRESSE DES PIECES D’HENRI MELON entre 1970 et 1979

COUTT COUTELAS

Les acteurs mais aussi les deux récitants symbolisant la conscience nous auront durant deux heures agréablement intéressés.
L’utilisation du créole et du français, l’aliénation et la  corruption de cet ex-fonctionnaire de la préfecture, la dignité de Ti-Georges, l’alliance de classe réalisée entre Opportant, ancien fonctionnaire de la préfecture tenant un débit de boisson, et Léon ancien contremaître pris dans ses contradictions, la violence l’argent et la justice «civilisée», tout ceci était présent dans Coutt Coutelas.
«Le Naïf»

Les personnages ne veulent pas défendre ou proposer des idées, ils se contentent de vivre à l’intérieur de leur petit monde, la banalité quotidienne. Ils ne s’analysent pas mais nous invitent à les analyser. Et ce n’est pas le moindre mérite de cette pièce: être accessible à tous, intéresser un large public, tout en l’obligeant à réfléchir, à prendre conscience de son âme. - J.J.
«chimbé raid’» N°3 juillet-aout 1971

C'est avec un plaisir encore accru que nous avons revu la première pièce du TPM animé par Henri Melon. […]Le TPM est certainement la troupe qui concilie le mieux le « moderne » et la tradition. Une troupe assez mûre pour éviter le dogmatisme de solutions imposées.
Guy Cabort Masson. […] Melon parle de l’Histoire passée pour appeler ce peuple à prendre en main son histoire future. Il constate l’impasse actuelle et nous invite à chercher des solutions: la libération par la violence? La libération pacifique? […]
«Simao» n°26 du 22 au 28 avril 1978

VINI BIEN SI OU KA VINI

La dernière pièce à passer dans le cadre du 5ème festival culturel de Fort De France a été celle jouée par le TPM avec «Vini bien si ou ka vini». Lorsque le rideau est tombé sous les vivas de la foule, on s’est pris à penser qu’il s’agissait la d’une pièce courageuse, vaguement anarchiste, en tout cas dans laquelle on prêche fortement pour le collectivisme affectif. De très bons comédiens, jeunes, motivés, spontanés ont donné à cette pièce un ton enjoué. Le TPM a trouvé là l’occasion d’un second souffle et en tout cas d’un ton nouveau et plaisant.
«Mizik» N°4 août 1976

MEYA CULPA

Meya Culpa est interprété entièrement et merveilleusement par une seule comédienne, Marie-Line Ampigny. Meya Culpa, c’est aussi le procès de la télévision, élément moderne de l’aliénation des peuples. Et le mot aliénation est pris ici dans son sens le plus large, puisque le seul personnage de la pièce est une «folle». - Nicole Larcher
«Grain d’or» n°7

La pièce est avant tout un exorcisme halluciné quand la conscience se purge, c’est pourquoi la pièce est «dionysiaque». Un texte à consonance liturgique aussi déchirant qu’une passion chrétienne. Heureusement, le verbe se  fait chair, la chair de Marie-Lyne Ampigny. Campée dans sa gaule blanche, son débattre devient le nôtre et son rire désespéré nous écorche vif. Elle fait flamber la folie pour illuminer la détresse du monde et son désarroi. Ainsi, quand elle joue sa solitude, il semble que nous aussi nous ayons froid. - Ernest Pépin
«Le Naïf» n°143 14 au 20 septembre 1977

FILS DE LA NUIT

Du Théâtre Municipal à La Redoute, de Redoute au Morne Coco, du Morne Coco au Pitt, les représentations de Fils de la nuit ont été ponctuées toutes les vingt minutes de salves d’applaudissements nourries et chaleureuses. Henri Melon a observé ses contemporains et nous les a décrit. Et si le public, chaque soir, a applaudit aux mêmes endroits les même phrases, c’est qu’il y a longtemps que ces phrases-là se devaient d’être proférées au théâtre. - Pierre Lucette
«France-Antilles» n° 2070 25 juillet 1973

À Henri Melon, auteur, metteur en scène et acteur, revient le grand mérite d’avoir fait vivre sur une scène la subtilité des psychologies comme la rude simplicité de certaines situations. Les martiniquais, ces Fils de la nuit, peuvent-ils avoir confiance en eux-mêmes, ou bien doivent-ils éternellement s’en remettre aux autres ? Fils de la nuit force à réagir et à se déterminer sur des problèmes périodiquement évoqués en Martinique. Il faut donc aller voir cette pièce. - Michel Gérard
«Aujourd’hui dimanche» n°565 22 juillet 1973

Fils de la nuit a obtenu un grand succès au cours de ce 2ème festival culturel de Fort-de-France. Comme nous étions proche de ces Fils de la nuit, ou plutôt comme ils étaient nous même ! Dans leur combat acharné et épuisant à s’attaquer, se déchirer, s’anéantir.
«Le progressiste» n° 445 jeudi 19 juillet 1973

RETROSPECTIVE

Titré par «France-Antilles»: Rétrospective, un spectacle à ne pas manquer:
Dix ans de théâtre un anniversaire important que le TPM fêtait à la MJC de Floréal le jeudi 4 janvier 1979. Cette rétrospective a été composée à partir d’extraits des principaux spectacles réalisés par la troupe depuis sa création. L’originalité de cette troupe : l’expression corporelle comme la musique sont en accord avec les mots, donnant une dimension étonnante au spectacle. - J.L.D 

La dynamique troupe du TPM joue Rétrospective depuis janvier dernier, attirant un nombre considérable de spectateurs en Guadeloupe et en Martinique .Les dix années d’existence autant que la régularité de sa création font du TPM la première troupe martiniquaise. - Alexandre CADET-PETIT
«Toi…Antilles»  n°5 Juin 1979

Bravo! Un spectacle comme nous en attendons au cours duquel, la musique, la danse le geste et la parole font un tout qui respire comme l’antillais.
«Toi…Antilles»  n°3 mars-avril 1979

Notons le charme de la musique et des chants…Sur le plan général la volonté et la foi de l’ensemble de la troupe; du bon  travail, si l’on tient compte des difficultés que peuvent rencontrer des amateurs et des difficultés inhérentes au projet de Rétrospective lui-même
«Le Naïf »n° 209 du 17 au 23 janvier 1979

 

 Viré monté