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Devenez signataire de l'Appel aux Martiniquais

L'Appel des 74

 
Le conflit social qui nous traversons actuellement dépasse largement le cadre des revendications sociales et pose la question de la responsabilité et du pouvoir martiniquais. L’heure est venue pour nous, peuple martiniquais, de prendre nos responsabilités

Louis Boutrin, Raphaël Confiant, David Dinal, Daniel Boukman, Térès Léotin, Philippe Joseph, Tony Mardayé, Nady Nelzy, Hector Elisabeth, Lisa David, François Gabourg, William Rolle, et bien d' autres martiniquais (soit au total 74 signataires), ont lancé un appel en faveur d'une domiciliation des pouvoirs politiques seule garantie permettant la concrétisation dans la durée des revendications exprimées depuis bien longtemps par la population. 

Rejoignez la liste des signataires en signant cet "Appel des 74". Il suffit de transmettre votre accord ainsi que vos nom, prénom et profession à:  latribunedesantilles@wanadoo.fr.

Appel des 74

Appel aux Martiniquais

Le 5 février 2009,  près de 20.000 Martiniquais ont manifesté dans la rue contre la vie chère et les profits abusifs. Cette revendication populaire, parfaitement légitime, s’inscrit dans un contexte de crise économique mondiale, exacerbée dans les D.O.M par les injustices sociales, le poids du passé colonial et esclavagiste dont les séquelles sont encore palpables.  Nous dénonçons les marges abusives et lessurprofits réalisés depuis des décennies par un patronat insensible aux souffrances de la population.  Après 3 semaines de grève générale, le pays entier est paralysé et la présente contribution a pour objectif de proposer une piste afin de sortir de cette impasse préjudiciable. Nous signataires, d’obédiences politiques diverses, appartenant à toutes les couches sociales et catégories professionnelles de Martinique, n’entendons ni récupérer, ni nous opposer à un mouvement populaire dans son essence. Néanmoins, nous estimons qu’il est de notre devoir, au nom de l’intérêt martiniquais bien compris, de lancer un appel solennel à tous les acteurs de ce conflit.

Réaffirmer la légitimité politique

L’heure est venue pour nous, peuple martiniquais, de prendre nos responsabilités. Ce conflit dépasse largement le cadre des revendications sociales et pose la question de la responsabilité et du pouvoir martiniquais. Que l’on nous permette de rappeler qu’en Martinique, une réflexion politique, économique et sociale soutenue a été enclenchée depuis 1998 à travers le débat institutionnel. Plusieurs étapes ont été franchies:

  • 24 juin 1999: Rapport Lise/Tamaya remis au gouvernement.
     
  • 1er décembre 1999: Signature de la déclaration de Basse-Terre.
     
  • 2 décembre 2000: Restitution aupublic du Projet Martinique.
     
  • 12 Juin 2001: 1er Congrès des élus de Martinique.
     
  • 20, 21, 22 février et 4 mars 2002: 2ème Congrès. Adoption de 10 résolutions. Reconnaissance de l’existence du Peuple martiniquais et de la Nation martiniquaise.
     
  • 7 décembre 2003: Consultation référendaire, le Non est passé à 1'000 voix près.
     
  • 12 décembre 2007: Approbation par les élus régionaux et généraux du Schéma Martiniquais de Développement Economique et de l’Agenda 21.      

Le Congrès des élus du 18 décembre 2008 est l’aboutissement de ce long processus, lequel énonce clairement la volonté des représentants du peuple de proposer un  nouveau cadre institutionnel à travers l’article 74 qui sera soumis au vote populaire.

C’est dire qu’en Martinique, depuis dix ans (1999), diverses instances et représentants démocratiquement élus par le peuple ont réfléchi, débattu, élaboré des projets, voté des délibérations transmises aux gouvernements successifs. Point n’est donc besoin de tergiverser davantage en organisant dans laprécipitation des Etats Généraux.       

Aujourd’hui, les conditions politiques, envisagées également par le président de la République, vont dans le même sens. Qu’il s’agisse du contrôle des prix, de la priorité à l’embauche pour notre jeunesse, de la politique des transports publics et du logement, il nous appartient d’inscrire toutes ces revendications actuelles dans ce cadre. Seule une domiciliation des responsabilités et des pouvoirs pourront garantir leur concrétisation.

Nous saluons ce mouvement populaire né le 5 février 2009 mais, en aucun cas, il ne saurait se substituer à ces exigences politiques dont il sera un des moteurs. La dynamique de la rue ne doit pas occulter une autre exigence démocratique: le passage aux urnes!  

Martinique, le 24 février 2009

Les 74 signataires

Source

 

 Viré monté