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Extraits de lettres de Jacques Borel,
Prix Goncourt 1965

José Le Moigne

Borel

Bures, le14 août 1988

Cher José,

Tout d’abord, merci du plus profond du cœur pour votre très beau, très concis, très émouvant poème et pour son amicale dédicace, à laquelle je suis profondément sensible. C’est peut-être dans votre esprit un «autoportrait», mais je peux vous dire que c’est ma propre image, aussi qu’il reflète.

«Le Baptême des pierres» est un très beau titre, et les poèmes (merci pour celui qui m’est dédié) méritent tous, sans aucune flatterie, un autre sort que le «compte d’auteur» …
Jacques Borel

boule  boule  boule  

Bures le 13 avril 1989,

Cher José,

Merci de votre lettre, de vos poèmes inédits — vous n’avez pas perdu le «chant» ni le sens de l’image, et, pardon pour ce tour bien involontairement prétentieux, il me semble, du coup, que j’avais «raison» ( ! ) en vous incitant à ne pas perdre le contact avec la poésie et ce chant en vous, irrécusable — …

Jacques Borel

Borel

Vous êtes un vrai poète avec un grand sens du chant et de la langue …

 

Dans tous les poèmes de mesure «régulière» comme le très beau «L’odeur des chiens persiste» ou «Lumières comme cerf», tant d’autres encore …

 

Ne soyez à l’écoute que de vous-même, de cet habitant des profondeurs en vous qui attend la précaire délivrance, elle-même menacée, de l’écriture. — De tout cœur, Jacques Borel

boule  boule  boule  

Pour Jacques Borel

Tous ces comment
tous ces pourquoi

sirènes s’ajoutant
aux cris froids des corbeaux

d’aussi loin que la nuit
mesure encore l’hypnose

je garde la maîtrise
de l’arrière-saison

José Le Moigne
Rouen, 24 janvier 1990
In «Des villes par-dessus les saisons»
Editions La Bartavelle 1992

 

 Viré monté