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La véranda

Dominique Lancastre

La véranda

La véranda, Dominique Lancastre • 2010 • Editeur Beaurepaire • EAN 13 9782357670419 • 13.95 €.

L'auteur nous conte les souvenirs d'un enfant qui, le soir, à la nuit tombée, quelque part sur une île des Antilles, se cachait sur la véranda pour écouter des histoires inoubliables.

Il fit encore très chaud cette nuit-là; l’oncle René arriva tard, accompagné de Richard et Émilien, deux de ses amis. La véranda s’apprêtait à vivre l’un de ses meilleurs moments, car Richard et Émilien connaissaient autant d’histoires que mon oncle René. La bouteille de rhum trônait déjà sur la table, toujours présente, comme pour marquer le coup d’envoi.

… C’est ainsi que le lapin géant, l’homme chien et les soucouyans firent leur apparition pour la première fois sur la véranda.

Ce fut Richard qui commença le premier.

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La véranda obtint le Prix Bal de Paris en 2011 dans le cadre de l’année de l’Outre-mer. Le roman a été présenté dans divers établissements scolaires aux Antilles notamment au collège Sainte-Luce à la Martinique.

En Juin 2012 l’établissement recevait Dominique Lancastre, Ernest Pépin et José Le Moigne dans le cadre d’un concours de nouvelles. Il s’agissait pour les élèves de trouver une suite au roman puisque La Véranda est la première partie d’un roman en trois parties. L’accent avait été mis sur l’imaginaire littéraire des élèves et l’équipe pédagogique voulait surtout susciter l’intérêt des élèves pour la littérature antillaise. Une manifestation qui permettait alors aux élèves de rencontrer, de discuter et surtout d’échanger avec les auteurs sous forme de questions sur la production littéraire, l’inspiration des auteurs et le monde de l’édition.

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Réactions

Ce que j'ai aimé dans ton roman, c'est bien sûr l'atmosphère tropicale très fidèlement rendue. Mais c'est aussi et surtout le heurt entre les contes qui parlent de choses passées et imaginaires et qui peu à peu font place au présent et à la réalité.

Les conteurs tranquillement réunis dans une ambiance faussement effrayante et captivante et qui jouent à se faire peur sont rattrapés par le présent et la réalité. La peur et la révolte deviennent authentiques, le danger est fondé.

Comme le petit garçon médusé du roman, à travers les réunions qui continuent la nuit sur la véranda, on se retrouve confronté à la dure réalité de Mai 67 en Guadeloupe.

C’est la fin des contes sous une véranda la nuit.

Mais c’est aussi pour le héros la fin de l’enfance et la naissance d’un homme à son tour révolté et engagé. La dernière page du livre: “… certains personnes perdirent la vie car se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment… (…) De mon oncle René je n’entendis plus jamais parler… (…) Etait-il mort? L’avait-on massacré comme les autres? S’était-il réfugié au Panama ……
… je promis de retrouver la trace de mon oncle René, peu importe le temps que cela me prendrait.”

En fait, c’est un roman qui cache beaucoup de profondeur sous son apparente légèreté.

Michele Cazanove artiste peintre et auteure

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«La Véranda» n’est pas seulement un roman au sens traditionnel – européen, oserait-on dire - du terme, comme l’indique sa couverture, c’est une rêverie, un agglomérat de souvenirs, réels ou fantasmés, de fragments, de visions, arrachées à l’enfance, de détails aussi, lâchés dans une phrase qui suit une mémoire qu’on imagine déjà lointaine, se confondant dans la nuit antillaise. C’est la Grivelière, c’est un ouragan, c’est une case dont s’échappe la rumeur de la mémoire… La rumeur s’est propagée sur Internet qu’un auteur osait dans une langue simple, mais pas dans une langue d’enfant, réinventer une forme moderne du conte.

Vérification fut faite. Les soixante-seize pages de «La Véranda» achevées, nous nous demandâmes si nous n’avions pas nous-mêmes, une nuit, été assis dans la Véranda, à écouter l’oncle René, à écouter notre propre enfance. L’histoire se poursuivait. L’histoire ne pouvait se poursuivre qu’avec d’autres. Et c’est alors qu’est née l’idée, soufflée par Dominique Lancastre de convoquer une classe de collège dans la Véranda pour que chacun puisse, déjà, interroger sa mémoire et donc, interroger son avenir. Proposer la lecture du roman à des adolescents de quatorze ans afin de leur donner le goût de la narration ancrée dans la matière antillaise. L’idée a grandi. Nous sommes heureux d’annoncer qu’une classe de quatrième du collège de Sainte-Luce étudiera ces pages en les prolongeant en dialoguant avec l’auteur, avec sa langue, avec ses souvenirs, avec son imagination, avec ses questions.

«La Véranda se tut alors» lit-on à la fin du roman. La véranda se réveilla, aimerait-on dire. Et alors? Et alors nous promettons de rendre compte ici de cette expérience qui se déroulera à l’automne prochain sous les auspices de l’oncle, de ses compagnons et de leurs histoires.

Pour le collège de Sainte-Luce, M. Pien Nicolas, professeur.

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