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Rumba et rituels afro-cubains
Vendredi 15 février, 20h
Comme le candomblé brésilien, la santeria est, à Cuba, l’une des nombreuses manifestations de la spiritualité de la diaspora noire. Dans ces cultes ritualisés – faits de processions, de cérémonies secrètes, de danses de possession, de sacrifices d’animaux, de magie et de fétichisme –, les saints catholiques se confondent avec les orishas, divinités africaines d’origine yoruba. Un syncrétisme qui pourrait bien être dû à la nécessité, pour les esclaves, de donner à leurs croyances des figures empruntées aux maîtres.
Les Yoruba Andabo savent invoquer les orishas avec une parfaite maîtrise et ont une connaissance profonde des racines afro-cubaines. Geovanni Del Pino Rodriguez a fondé sa compagnie en 1961, dans ce berceau des rumberos qu’est le quartier portuaire de La Havane. Avec ses musiciens, à travers des chants et danses telluriques, il convoque des divinités comme Elegua, Ogun, Ochun ou Chango…
Tarif : 22 €
Les Maîtres du bèlè de Sainte-Marie (Martinique)
Musiques Caraïbes
Concert éducatif (à partir de 8 ans)
Samedi 16 février, 11h
Dédé St Prix invité spécial
Pierre Charvet présentation
Les esclaves, à qui l’on interdisait de parler leur langue, de jouer leur musique et de pratiquer leur religion, ont développé une expression musicale et dansée qui fut longtemps un espace de résistance. La polka, le quadrille et la contredanse ont ainsi épousé les percussions d’Afrique pour donner naissance à une expression identitaire, à la base de la culture martiniquaise. Les meilleurs interprètes de ce patrimoine chanté, dansé et fédéré autour du tambour nous donnent à entendre les échos lointains du continent d’origine. Ils nous font voyager au son des répondè, du ti-bwa et du tanbouyè, jusqu’à leur village de Sainte-Marie, où se trouve la Maison du bèlè.
Tarif : 8 €
Forum Musiques et rituels afro-américains
Samedi 16 février
15h00 Conférence
Rosalia Martinez ethnomusicologue, animatrice
Stefania Capone anthropologue
Jean-Pierre Estival, Aurélie Helmlinger ethnomusicologues
17h30 Concert
Groupe Yoruba Andabo (Cuba)
Musiques pour le culte des Orishas
Carnavals, rituels de possession, fêtes destinées aux saints patrons ou calendaires, musiques agraires, urbaines, du passé ou actuelles: l'empreinte d'une pensée noire sur le continent américain et dans les Caraïbes est omniprésente.
Plus qu'une simple survivance des cultures africaines, il s'agit de l'aboutissement de processus créatifs qui rassemblent des matériaux provenant d'une culture africaine très hétérogène, mais aussi de la culture occidentale et chrétienne et même amérindienne.
Les invités de la table ronde et le concert témoignent de ces processus. Musiques et rituels afro-américains nous parlent de l'extraordinaire capacité d'adaptation aux conditions de vie les plus difficiles par la création de nouvelles identités, des manières de penser le monde, le corps, la musique et la danse dans la continuité et dans la rupture avec le passé africain.
Tarif : 17 €
Rituels des Antilles françaises
Samedi 16 février, 20h
Première partie
Maîtres du bèlè de Sainte-Marie (Martinique)
Dédé St Prix invité spécial
Selon un phénomène de créolisation qui caractérise la culture martiniquaise dans son ensemble, la tradition du bèlè (ou bélair) est née de la rencontre de la polka, du quadrille et de la contredanse avec les percussions d’origine africaine. Les meilleurs interprètes de ce patrimoine chanté et dansé – comme les tambours Félix Casérus et Apollon Vallade, ou les chanteurs Benoît Rastocle et Berthé Grivalliers – viennent de Sainte-Marie, une commune du nord-est de la Martinique qui, en 2003, a créé une Maison du bèlè.
Seconde partie
Kan'nida (Guadeloupe)
Napoléon Magloire invité spécial
Le gwoka, symbole essentiel de la culture guadeloupéenne, était jadis joué par les esclaves des plantations sur les tambours ka (du français «quart»), fabriqués avec des barils. Les membres de l’ensemble Kan’nida viennent pour la plupart de la commune de Sainte-Anne, où se déroulent encore aujourd’hui des veillées nommées swaré tanbou, avec percussions et danses accompagnant des textes en créole. Nombre de rythmes trouvent leur origine dans les codes tambourinés qu’utilisaient jadis les esclaves.
Tarif : 22 €
L'art de la contredanse avec l'accordéon vaudou de Ti-Coca
Samedi 16 février, 22h30
On l’appelle Ti-Coca : un surnom dû à sa petite taille et sa gestuelle sautillante. Les contredanses qu’il chante et joue avec son accordéon sont arrivées en Haïti il y a fort longtemps et après bien des détours: à l’approche de la Révolution, ce genre chorégraphique français a été exporté à Saint-Domingue via Cuba par les colons et leurs esclaves en fuite. La contredanse devient dès lors une des formes pour chanter les dieux et les esprits dans le culte vaudou.
Accès libre
Ensemble Wabaruagun (Honduras)
Tambours et danses garifunas
Dimanche 17 février, 16h30
En 1635, des navires négriers firent naufrage au large de l’île Saint-Vincent (alors Yurumein). Une partie des captifs, ayant réussi à échapper à la mort, s’y réfugia et fut accueillie par les Amérindiens Caraïbes. Les rescapés, bientôt rejoints par des esclaves, épousèrent des femmes Caraïbes, donnant naissance à une lignée de «Caraïbes noirs» (Black Karibs en anglais, Caribes Negros en espagnol).
Ces Caraïbes noirs, ou Garifunas, possèdent ainsi un double héritage, africain et amérindien. Ils sont les derniers à parler la langue des insulaires, aujourd’hui disparus. Leur tradition musicale se caractérise par la coexistence de deux répertoires qui n’ont cessé d’interagir au fil du temps, tout en gardant leur spécificité. Le premier, à dominante amérindienne, est le répertoire sacré : il comprend des chants a capella et des rituels dansés et chantés, accompagnés de tambours homorythmiques en base ternaire, certains interprètes étant possédés par les ancêtres. Le second, à dominante africaine, mais ayant intégré des influences françaises, hispaniques et anglo-saxonnes, est le répertoire profane, caractérisé par la polyrythmie et le chant antiphonique.
Tarif : 22 €