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Le CRAN porte la haine entre Noirs et Blancs

avril 2006

Le CRAN prétend représenter les Noirs en France, unis par la seule couleur de peau qui les déterminerait. Les médias surenchérissent en fantasmant sur le vote noir, la question noire, la communauté noire…

Cette vision est fondée sur un pré-supposé raciste, directement issu de l’esclavage et de la colonisation : contrairement aux Blancs, les Noirs seraient des êtres inférieurs qui n’ont pas de conscience sociale et politique, d’identité, de problématiques personnelles et collectives...

  • Sans papiers, immigrés, Français d’origine africaine, originaires d’Outre-Mer, tous les mêmes, ils sont noirs.
  • Droite, centre, gauche, extrême-gauche : ils sont noirs.
  • Chrétiens, musulmans, animistes, polygames, pratiquant l’excision: pas de différences.
  • Pauvres/riches, jeunes/vieux, noirs/métis plus ou moins clairs: peu importe, ils sont identiques. Aurait-on l’idée de dire à un Français «blanc» que du fait de sa seule couleur de peau, il aurait la même problématique qu’un Russe ou un Finlandais? A l’évidence non.

Accepterait-on une association blanche excluant les Noirs comme le revendique le CRAN, qui ne permet pas à un blanc d’en être membre (ils ont créé les amis du CRAN pour éviter justement de devoir rendre des comptes sur cet apartheid)? Clairement non.

Avec trois grands-parents blancs et un grand-parent noir, est-on noir? Y aurait-il une pureté de la race blanche qui serait ternie par la moindre goutte de sang «noir»?

La réalité est têtue malgré le matraquage médiatique:

  1. Le CRAN n’a pas de légitimité.
     
    Le CRAN ne regroupe pas les originaires d’Outre-Mer: les associations ultramarines dans leur immense majorité ont dénoncé comme raciste une association qui se créait sur la base de la couleur de peau: Le Collectifdom, mais aussi le Comité Marche du 23 Mai, la Fédération des Associations des Originaires d’Outre-Mer, l’Association Métropolitaine des Elus Originaires d’Outre-Mer…
     
    Entre Africains même, l’ethnie divise aussi bien en Afrique comme le montrent les guerres civiles ou les confrontations inter-étatiques, que dans l’hexagone dans la première génération.
     
  2. L’idéologie du CRAN est dangereuse pour la République: L’idéologie du CRAN, qui consiste à créer une société d’apartheid, Noirs d’un côté, Blancs de l’autre, est à contre-courant car jamais la France n’a été aussi métissée. Le taux de mariage mixte entre Noirs et Blancs est considérable, dix fois supérieur à celui des Etats-Unis.
     
    - Cette idéologie détermine aussi un message subliminal de haine raciale et de confrontation Noirs/Blancs: Regroupons-nous car les Noirs ont été esclaves, les Noirs ont été colonisés, ils sont maintenant discriminés, et les responsables sont les Blancs. Un autre mouvement extrémiste, dont le leader est d’origine béninoise comme Patrick LOZES utilise cette même idéologie en en tirant toutes les conséquences : la haine ouverte du Blanc, qu’ils appellent à combattre dans l’hexagone.
     
    - Les mouvements extrémistes sont dopés par cette création et leur idéologie qui surfe sur la peur utilise cette création pour stigmatiser la «guerre des races». La médiatisation du CRAN favorise la montée du Front National et la popularité des discours xénophobes. Les premiers à en payer les conséquences seront les immigrés d’origine africaine.
     
    - Si cette idéologie s’impose en Outre-Mer, elle entraînerait affrontements et désordres. Cette idéologie porte à terme la haine raciale entre noirs et blancs.
     
  3. Il est faux de dire que les discriminations rassemblent originaires d’Outre-Mer et français d’origine africaine. D’ailleurs, le CRAN qui prétend lutter contre les discriminations n’a aucune action concrète. Pour illustrer son existence par des cas concret de discriminations, les médias sollicitent SOS Racisme ou le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais:
     
    Les problématiques des Français originaires d’Afrique sub-saharienne sont les mêmes que ceux des Français originaires d’Afrique du Nord: les discriminations directes sont les mêmes. Quant à la problématique collective, pour les premières générations, elle est liée à leurs origines, au problème d’accession à la nationalité française pour leurs proches, au développement de leur pays d’origine. Plus généralement à leur identification à l’identité française. Jeune Afrique faisait remarquer justement qu’il y avait peu de points communs entre un malien polygame, un animiste du Bénin et un Guadeloupéen chrétien, qui a étudié dans les écoles de la République.

D’ailleurs, on cite souvent les Etats-Unis comme modèle de lobby noir. En réalité, il s’agit d’un lobby afro-américain. Les afro-caribéens qui ont pourtant connu l’esclavage sont méprisés. Sait-on que Collin Powell, qui est afro-caribéen, n’a connu son beau-père, afro-américain, que le jour de son mariage ? Mais le traitement le plus dur est réservé aux Africains, accusés par les afro-américains de tous les maux et notamment de prendre leur place dans les universités et les entreprises.

Pendant longtemps, seules les discriminations contre les Français d’origine étrangère étaient prises en compte par les pouvoirs publics. Il est vrai que plus on est différent et plus on est discriminé. Et un Français d’origine étrangère, de religion non chrétienne en souffrira beaucoup plus qu’un Guadeloupéen ou un Martiniquais par exemple.

  • La discrimination ethnique vise les ultramarins colorés noirs, métis, indiens… Le triptyque est connu: discrimination à l’embauche, à la promotion sociale et au logement. Mais en examinant dans les détails, on s’aperçoit que la plupart des discriminations ne concernent pas seulement la couleur de peau. Et pour le logement par exemple, les discriminations qui se retrouvent le plus souvent concernent les cautions en Outre-Mer refusées en toute illégalité par les bailleurs, quelle que soit la couleur de peau. Alors que pour les Africains ou les originaires d’Afrique, comme le montre un article récent paru dans le Point, ils sont victimes, hélas, de leur réputation, souvent infondée, de mauvais payeurs ou de polygames car les bailleurs hésitent à louer à des familles qui pourraient être trop nombreuses.

Ainsi sur les discriminations touchant l’emploi, les ultramarins souffrent des différences de codes sociaux et de l’absence de réseaux qui, en période de contraction de l’emploi, jouent un rôle important dans les embauches. Ces handicaps qui touchent tous les ultramarins sans distinction de couleur pèsent aussi lourdement lorsqu’il s’agit de postes élevés dans la hiérarchie. Ces postes plus rares, donc plus disputés sont pourvus généralement par cooptation, la publicité n’étant que de pure forme.

Différents réseaux oeuvrent : le réseau familial ou social, relationnel ou amical (lorsque par exemple on a fait des études avec le DRH à Henri IV ou à Stanislas, HEC ou ailleurs, cela facilite l’obtention du poste) ou encore le réseau régional (comme pour les Corses à la Mairie de Paris, les Bretons à TF1, les Auvergnats pour les cafés parisiens...). Les Antillais ont aussi leurs réseaux comme à la poste, dans les hôpitaux, ou à la Mairie de Paris pour certaines catégories de postes, les moins gratifiants. Il reste des verrous pour les emplois importants. Notre communauté a sa part de responsabilité car malheureusement, la réussite est individuelle et les grands chefs d’entreprises antillais en Métropole ne jouent pas le jeu de la solidarité.

Ceux qui ont un accent prononcé, quelle que soit par ailleurs leur couleur de peau, subissent aussi des discriminations à l’embauche.

  • Trop souvent, on oublie les discriminations collectives. Ce sont pourtant les handicaps les plus nombreux. Ces discriminations collectives, sociales et spatiales, concernent l’ensemble des ultramarins, noirs, métis, blancs, indiens, orientaux, asiatiques: Il s’agit du traitement discriminatoire dans les transferts de l’État aux régions d’Outre-Mer, de la discrimination pour la continuité territoriale, de la discrimination numérique (ADSL plus onéreux en Outre-Mer); téléphonique (communications exorbitantes); bancaire (taux d’intérêt plus élevé), de la discrimination cinématographique, de la discrimination télévisuelle à France Télévisions, de la discrimination historique…

Ces discriminations sont spécifiques à l’Outre-Mer. Prenons le cas du CNC. Cette question de l’image est essentielle. L’Outre-Mer souffre des idées simplistes qu’ont nos compatriotes métropolitains. La situation perdurera aussi longtemps que les films de l’Outre-Mer ne pourront pleinement exprimer toute la richesse de la France et sa diversité, tant que la France ne se sera pas appropriée son histoire et sa géographie.

La discrimination culturelle non seulement asphyxie ce secteur économique essentiel, mais porte atteinte à l’un des moyens d’accès à l’information de l’Outre-Mer. Sur les 20 dernières années (de 1983 à 2003), sur les 1921 films français produits, 1198 ont reçu l’Avance Sur Recette (soit un peu moins de deux tiers de la production française). Depuis 1946, date de création du CNC, (soit presque 60 ans), seuls 6 films antillo-guyanais ont obtenu une avance sur recette: ce qui représente 1 en moyenne par décennie. Les cinéastes d’Outre-Mer n’ont pas accès aux fonds européens ni à ceux du CNC qui concernent l’aide à la production issue de pays en voie de développement car ils sont considérés comme des cinéastes français. Ils cumulent donc les handicaps. Tel n’est pas le cas pour les cinéastes africains qui bénéficient des aides de leur pays d’origine, des aides de la coopération française, des aides du CNC qui se débloquent avec celles de la coopération, des aides européennes.

Contact Patrick KARAM: 06 12 48 62 32
Président
Collectif

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L’intolérable censure de R.F.I. et la lâcheté de Patrick LOZES

Radio France Internationale devient porte-parole du Cran et censure pour le compte de Patrick Lozès.

Mardi 2 mai, l’écrivain Claude Ribbe, responsable de la commission Culture du Collectif des Antillais, Guyanais Réunionnais et Mahorais, membre de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme reçoit une demande téléphonique de Véronique Durand, journaliste à Radio France Internationale.

Il s’agit de participer à un débat en direct, animé par Jean-François Cadet, mercredi 10 mai à 20 heures 15, sur le thème: «Y a-t-il une question noire?».

Radio France Internationale est une station de service public placée sous la tutelle du ministre des Affaires étrangères, qui diffuse ses programmes dans le monde entier et en particulier sur l’Afrique.

Bien que Claude Ribbe le lui ait demandé, Madame Durand s’est abstenue de lui dire contre qui il aurait à débattre. Il était clair que le Cran serait invité à faire valoir son point de vue. Malgré ces cachotteries, Claude Ribbe a cependant accepté l’invitation et un rendez-vous a été fixé à la Maison de Radio-France pour un direct le 10 mai, ce qui l’a obligé à annuler d’autres engagements.

Mais trois jours plus tard, vendredi 5 mai, Cadet fait appeler Claude Ribbe par l’un de ses collaborateurs, David Fintzel, qui lui laisse un message enregistré très explicite(écoutez le message plus bas). Ce message indique en substance que Patrick Lozès, terrorisé d’avoir à débattre contre Claude Ribbe, a imposé, sous menaces, à Jean-François Cadet de déprogrammer l’écrivain. Le zélé Cadet, oubliant toute déontologie et toute dignité, avoue que son principal objectif était ce soir-là d’avoir Patrick Lozès à l’antenne et de faire la promotion du Cran. Il a donc obtempéré et a remplacé Claude Ribbe par... Gaston Kelman! Le débat de la soirée du 10 mai 2006, théoriquement consacrée aux esclaves de l’Outre-Mer, opposera donc un Africain béni-oui-oui qui aime le manioc à un autre Africain-béni-oui-oui qui préfère le saucisson! Un débat qui risque de voler haut.

Ainsi, sur la plupart des antennes du service public, par un tour de prestidigitation médiatique, la question de l’esclavage devient une question noire, puis une question africaine, confisquée par un Cran créé de toutes pièces grâce à une poignée de figurants de la Françafrique.

Qu’un Patrick Lozès, qui n’a guère l’habitude de débattre au sein de son association, ait eu peur d’être corrigé en direct par un Claude Ribbe qui, évidemment, n’en aurait fait qu’une bouchée, ne surprendra personne.

Que le fils du ministre béninois Gabriel Lozès confonde la France avec certains pays où, à la radio nationale, les dictateurs téléguidés sont habitués à choisir leurs contradicteurs ne surprendra pas davantage.

En revanche, que Cadet, responsable d’une émission à RFI se prête aux exigences d’un ambitieux doublé d’un lâche qui ne représente que lui-même est plus étrange. Si cette décision de censure intolérable et grossière n’est pas rapportée, cela voudra dire que l’émission préparée par Jean-François Cadet était bien une promotion pour le Cran qui escomptait, ce soir-là, fêter le succès de son carnaval à la Bastille et sa captation de la mémoire de l’esclavage.

Le coup ayant manqué grâce à la mobilisation de l’Outre-Mer, Cadet tente de limiter les dégâts et d’épargner au pauvre Lozès une humiliation supplémentaire. Il lui arrange une émission Banania avec un contradicteur bien incapable et bien peu désireux de le contrarier!

Le Collectif DOM proteste formellement contre des méthodes aussi scandaleuses et demande que RFI maintienne le débat tel qu’il était prévu, avec ou sans Lozès qui, s’il a peur de débattre, n’a qu’à rester caché chez lui.

Claude RIBBE
Responsable de la Commission Culture
Collectif des Antillais, Guyanais Réunionnais et Mahorais

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MESSAGE DE SERGE BILE A PATRICK LOZES

Bonjour Patrick,

Je viens d'apprendre ce matin que le CRAN organise un concert pour le 10 mai pour la commémoration nationale de l'esclavage et de son abolition. Si tel est le cas, je te le dis comme je le pense, je trouve ça ahurissant et... nul.

Comment peut-on commémorer une tragédie en se trémoussant? Ne savons nous rien faire d'autres que de danser et de nous offrir en spectacle? Je m'attendais à une initiative plus profonde, plus réfléchie, mais finalement vous allez une fois de plus accréditer tous les clichés qui circulent sur les Noirs, choses que nous nous efforçons, à quelques uns, de démolir ces temps ci, au risque de critiques acerbes et méchantes.

La commémoration de la traite négrière méritait beaucoup mieux que des pas de danses: un dépot de gerbes, l'érection d'une statue, une cérémonie républicaine ou religieuse, un colloque, et que sais-je encore... Au lieu de celà, vous nous humiliez, comme si vous n'aviez rien compris à cette tragédie et à sa résonnance encore aujourd'hui pour beaucoup d'entre nous, particulièrement aux Antilles.

Je suis vraiment triste, très triste, et surtout déçu, très déçu, et je tenais à te le dire.

Bien à toi

Serge Bilé

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CRAN : L’INACCEPTABLE ZOUK POUR COMMEMORER L'ESCLAVAGE
PAR CLAUDE RIBBE

Le zouk du Cran

Dans la soiree du 25 novembre 2005, une bien curieuse réunion s'est tenue à Paris, rue de Charonne. Le Centre d¹action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv) de Patrick Lozès et le Centre des gais, lesbiennes et trans de la Martinique (An Nou Alle) de Louis-Georges Tin, y réunissaient à grand peine les responsables de dix-sept petites associations africaines hétéroclites, repérées in extremis sur la toile. Qu¹à cela ne tienne : alors que les participants refusaient d¹adopter les statuts préparés par le Capdiv et de ratifier la nomination de Patrick Lozès à la tête de ce concile de carnaval, la une de certains journaux était déjà prête pour le lendemain matin. L'interview du «président» Lozès également.

Ainsi est né le Cran, l¹organisme bidon qui se dit représentatif des associations «noires».

Son programme? Essayer de s'approprier ce que font les autres. Même s¹il ne représente qu¹une poignée de béni-oui-oui, le Cran, ouvertement raciste, exacerbe l'extrémisme et l¹intolérance, ce qui arrange sans doute quelques politiques.

Voici donc aujourd'hui un Rastignac franco-béninois, acquis aux thèses révisionnistes et admirateur de Napoléon, autoproclamé porte-parole des descendants d¹esclaves! Et pour essayer de rallier quelques danseurs à l¹idéologie coloniale, il a estimé utile d¹organiser - aux frais du contribuable, espère-t-il - un grand zouk à la Bastille pour le 10 mai. Cette bamboula de la Françafrique sera une occasion idéale de valider les poncifs les plus éculés. Pour les commanditaires de M. Lozès, les «noirs» sont de grands enfants qui ont le rythme dans la peau. Ils dansent en toutes circonstances. Et puis, avec un peu de chance, la soirée dégénérera. On aura un arrière-goût d¹automne 2005.

Quel digne et grandiose spectacle que celui des descendants d¹esclaves venant, au nom de la race, se trémousser à la Bastille pour remercier les abolitionnistes et leurs héritiers! L'apothéose de la loi Taubira ! Un grand merci, donc, à Patrick Lozès et à tous ceux qui le soutiennent pour cette brillante initiative, certes onéreuse, mais qui aidera peut-être Jean-Marie à passer le cap du premier tour.

La France a déporté aux Antilles plus d¹un million d¹esclaves et tué six millions d'Africains? Une belle occasion de se réjouir. Alors, que la fête commence Puisqu'on vous dit de zouker! Comme sur les navires de jadis, pour se rafraîchir un peu avant de retourner s¹allonger dans l¹entrepont où l'on vous remettra les chaînes.

www.claude-ribbe.com

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LETTRE OUVERTE AU CRAN ET AUTRES PROFANATEURS ASSOCIES DE LA MEMOIRE DES VICTIMES DE LA TRAITE NEGRIERE TRANSATLANTIQUE

Mesdames, Messieurs,

La France se souviendra, pour la première fois, de la tragédie des millions d’Africains, Hommes, Femmes et Enfants, razziés, déportés et esclavisés dans le «nouveau monde» au nom de théories racistes postulant de l’infériorité naturelle des Noirs, et d’autres plus utilitaristes ayant fait du continent Africain une source intarissable de main d’œuvre soumise, humiliée et corvéable à souhait pour la mise en valeur des terres des Amériques. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative mémorielle, même si elle intervient tardivement, soit huit années après l’importante mobilisation d’associations Africaines et de descendants d’Africains issus de la Traite Négrière Transatlantique, à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage. C’était en 1998, mais curieusement cette commémoration, qui avait réuni 45 000 manifestants pendant une marche silencieuse, n’avait suscité qu’une certaine indifférence dans les médias et la grande majorité de la cl! asse politique.

Toutefois, alors que la loi dite Taubira du 21 Mai 2001, qui reconnaît la traite et l’esclavage des Noirs comme Crime contre l’Humanité par la France, concrétise enfin de longues années de luttes d’associations, de personnalités et d’anonymes, implique de tous un Respect inconditionné de la Mémoire des Victimes et suppose, outre des réparations légitimes, un égard solennel à l’adresse de leurs Descendants, nous demeurons particulièrement attentifs sur la nature des diverses cérémonies qui accompagneront la prochaine journée du 10 mai 2006, désormais, jour national du souvenir des victimes de Traite Négrière Transatlantique.

Notre vigilance est d’autant plus grande qu’il y a, encore une fois, des entreprises tendant à porter atteinte à notre travail de mémoire, chose qui ne serait admise par aucune communauté humaine victime d’un Crime contre l’Humanité. Nous pensons en particulier à ce projet ubuesque dans lequel le CRAN, le 10 Mai prochain, avec le soutien scandaleux des pouvoirs publics, de personnalités du show-biz et d’associations dites antiracistes, entend profiter de l’abolition de l’esclavage, sur un ton festif, pour aussi bien célébrer la fraternité et les victoires des abolitionnistes que la libération des Noirs, sur fond de musique techno parade, chars arc-en ciel, ambiance « touche pas à mon pote » et cotillons . Rien que ça !

Faut-il vous rappeler qu’une telle mise en scène de la commémoration du martyr de millions d’âmes, en plus de s’éloigner totalement de l’esprit de recueillement qu’implique le souvenir de la mémoire de nos ancêtres, aïeux et parents, constituerait un soutien considérable apporté à ceux qui parlent des bienfaits de la mission civilisatrice de la colonisation occidentale en Afrique ? Devrions nous, dorénavant, faire la fête tous les 10 Mai à la Bastille pour mieux oublier les 200 millions de suppliciés Africains pendant 4 siècles de férocité occidentale ?

En effet, si l’on admet que l’on peut tout faire à travers le «spectacle», même mettre en scène les crimes imprescriptibles contre l’Humanité, pourquoi donc continuer à se souvenir d’autres génocides, notamment ceux commis contre les Arméniens et les Juifs? Ne pensez vous pas qu’il serait insupportable et pris comme une provocation si vous invitiez ces communautés à pratiquer l’oubli des leurs au son des musiques du « monde » ? Inimaginable ! Pourquoi tant de légèreté et de mépris lorsqu’il s’agit d’aborder l’Histoire des Africains et de leurs descendants issus de la Traite Transatlantique ? Ignorez vous que cette tragédie, largement méconnue et occultée, perdure actuellement à travers les diverses formes de racisme et de discriminations régulièrement perpétuées à l’encontre des Noirs.

Faut-il vous rappeler que des Noirs sont quotidiennement, discriminés à l’emploi, au logement et loisirs, insultés dans les stades de football, agressés dans les rues, voire tués par balles, par exemple, en Russie ?

Nous ne pouvons admettre que, à travers votre grotesque «commémoration» de la Bastille, vous vous permettiez d’aborder notre Histoire sous un angle folklorique et vulgaire, et ce en ayant recours à d’illustres anonymes regroupés dans un groupuscule ne disposant d’aucune assise populaire, ce qui démontre tout le dédain que vous inspire cet hommage aux victimes d’un Crime contre l’Humanité unique dans les annales de l’Histoire.

Par conséquent, parce que votre «spectacle» contribue directement à la banalisation de notre Histoire, par le jeu inacceptable d’une «commémoration festive», et que vous alimentez insidieusement les postures révisionnistes visant à entretenir la confusion sur les causes, les mobiles et les principaux responsables de la Traite négrière, Nous entendons faire respecter, en toutes circonstances, l’honneur et la dignité de nos ancêtres en marquant fermement notre désaccord face à votre démarche qui, sous couvert d’humanisme, participe activement au préjudice subi par les Nôtres.

Nous vous informons donc que parce que notre dignité ne se marchande pas, même pour 620'000 Euros, somme promise au CRAN pour commettre ce CRIME contre Notre Mémoire, Nous donnerons les suites qui s’imposent à cette provocation supplémentaire, notamment en engageant toutes actions nécessaires en vue de mettre un terme à vos velléités racoleuses que Nous considérons non seulement attentatoires à notre Mémoire, mais également parties prenantes de l’apologie manifeste de crime contre l’Humanité.

Collectif Alert2neg

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LE CRAN VEUT FOLKLORISER LE 10 MAI : LES VRAIES ASSOCIATIONS MILITANTES NOIRES OPPOSENT UN FRONT DU REFUS

Un 10 mai festif? Ce jour de commémoration arraché au prix de 10 ans d’efforts associatifs, de lutte et de bagarre parlementaires, de négociation et de va-et-vient politiques serait-il réductible à une Pride, une fête de l’hilarité? C’est ce qui ressort des informations que les associations et militants de la cause noire ont pu obtenir de sources fiables. Et qui est derrière cette infamie sans nom? Le Cran, l’auto-désigné Conseil représentatif des associations noires de France, constitué d’anonymes et d’inconnus de tous ceux qui depuis 20 ans poussent à la reconnaissance de la cause des Mélanodermes en France.

Ce Cran qui fait écran, constitué dans la pure tradition corrupto-électorale françafricaine, et qui s’attribue des projets culturels qui existaient avant que certains de ses membres n’apprennent en lisant les journaux qu’ils étaient affreusement noirs, discriminés et que cela pouvait finalement servir comme une chaussure ou un diplôme pour travailler, s’apprête à égayer la place de la Bastille par une commémoration festive. Un concert dont l’artiste phare invité serait … Patrick Bruel selon les informations autorisées.

Interrogés par Afrikara.com, les responsables associatifs les plus représentatifs de la lutte contre les discriminations et les différentes formes de négrophobies, le Coffad et le MNH se sont indignées de cette dérive, de cette insulte à la mémoire de nos ancêtres déportés, esclavisés, et enfin raillés par leurs descendants s’offrant en spectacle pour toute forme de travail de mémoire…

«Un coup de cran d’arrêt à la mémoire de nos ancêtres et de nos revendications»

Mme Joby Valente présidente du MNH et vice présidente du Coffad, ancienne membre fondatrice du Capdiv, ancêtre du Cran qu’elle avait quitté de facto, s’est opposée avec véhémence à «une fête de la musique bis», envisageant cette initiative du cran comme «un coup de cran d’arrêt à la mémoire de nos ancêtres et de nos revendications».

Constatant et déplorant que le Cran -appelé krank [malade en allemand] par des esprits pinailleurs- tente de «rendre ce qui est inacceptable acceptable par le rire», la militante anti-raciste a affirmé que «l’importante somme allouée au Cran pour le 10 mai pourrait être répartie entre associations ayant des projets intéressants et sérieux». En fait de somme, des fuites parlent d’un pactole allant de 300 000 euros jusqu’à son double.

Le président du Coffad, M. Fassassi, vétéran des procès anti-racistes et des mobilisations de tous les Afrodescendants, s’est déclaré sur la même longueur d’onde que Mme Joby Valente. Il a martelé «qu’en aucun cas le 10 mai ne pouvait être une manifestation festive», mais «une journée de mémoire, de souvenir, de recueillement, dans un esprit de solidarité, de réflexion et d’action». Se voulant plus précis, M. Assani Fassassi a révélé avoir signifié personnellement son désaccord sur le projet d’une manifestation festive au président consort du Cran qui l’a appelé à cet effet, M. Lozes, puis au secrétaire générale de cette association M. Pambou.

Le Coffad a sa propre proposition de programme pour le 10 mai, l’association a réservé depuis plusieurs mois la Place de la Nation et la Bourse du travail pour les rencontres et échanges constructifs entre acteurs de la mémoire négrière et grand public.

L’indignation monte et se trouve bientôt à son paroxysme, l’animateur radio-télé emblématique de la cause noire en France, Claudy Siar a pris position dans le sens d’une commémoration digne, d’autres associations font entendre leur désaccord total.

Parmi elles, l’agence de veille le Collectif Alerte2Neg qui a fait un exposé des motifs sans concession contre le Cran écran, cran d’arrêt, cran sans cran.

«Nous pensons en particulier à ce projet ubuesque dans lequel le CRAN, le 10 Mai prochain, avec le soutien scandaleux des pouvoirs publics, de personnalités du show-biz et d’associations dites antiracistes, entend profiter de l’abolition de l’esclavage, sur un ton festif, pour aussi bien célébrer la fraternité et les victoires des abolitionnistes que la libération des Noirs, sur fond de musique techno parade, chars arc-en ciel, ambiance «touche pas à mon pote» et cotillons. Rien que ça!»

Interpellant directement les noceurs du 10 mai, le Collectif prévient «Nous ne pouvons admettre que, à travers votre grotesque «commémoration» de la Bastille, vous vous permettiez d’aborder notre Histoire sous un angle folklorique et vulgaire, et ce en ayant recours à d’illustres anonymes regroupés dans un groupuscule ne disposant d’aucune assise populaire, ce qui démo ntre tout le dédain que vous inspire cet hommage aux victimes d’un Crime contre l’Humanité unique dans les annales de l’Histoire.».[Cf Lettre ouverte au Cran et aux profanateurs associés de la mémoire des victimes de la traite négrière transatlantique]

L’imitation est la première forme d’intelligence dit-on. Il est donc a priori évident et visible que les manifestations des communautés ayant eu une histoire traumatique comparable à celle des Noirs se gardent bien d’en faire des commémorations paillettes: Juifs, Arméniens notamment. Etait-ce si difficile que cela d’observer?

En tout état de cause le parti d’une commémoration festive rencontre un front de refus catégorique de la part des principales associations de défense des droits des Noirs et de la part des militants reconnus. Ces acteurs alternatifs devraient rapidement ficeler un programme en phase avec une optique de commémoration dans la dignité, le respect des ancêtres, des douleurs accumulées et crimes, et des moyens de faire retrouver l’espoir.

CRAN

Toubab - Email

Sous la pression de nombreuses personnalités, associations et collectifs du monde afro caribéen en France, la manifestation du 10 mai prochain en l’honneur de l’abolition de l’esclavage, marquée par un grand concert place de la Bastille, est annulée.

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L’écran carnavalesque

Le CRAN:  fédération d’associations noires regroupant une centaine d’associations africaines et moins d’une dizaine d’associations antillaises en son sein, sans poids réel, sans consistance, n’ayant aucune prise sur la communauté afro-antillaise a décidé de s’approprier la mémoire de nous autres, en proposant de célébrer le 10 mai.  Pourquoi pas!

Cette fédération, qui n’est qu’un écran de fumée, derrière lequel se cache une association ayant fait  des antillais des antisémites, et dont la création du CRAN a pour but, de lutter contre un pseudo antisémitisme rampant au coeur de notre «communauté», a offert à son baron, à son laquais une assise médiatique, sans précédent, sans commune mesure, et  lui a ouvert  tout grand les pompes à subventions de la république. Et pour cause!

Le Cran qui ne représente rien, pas grand-chose, pas grand monde, parle et pustule dans les médias, les «opportuneux» les bonimenteurs, les politicards et les journaleux aux ordres sont sous le charme, écoutez leurs dithyrambes, louanges ou leurs mensonges. C’est comme on veut!

Le CRAN a demandé plus de 600'000  euros de subventions pour commémorer le 10 mai à la Bastille, dont  179'400 euros pour le plateau artistique et 105'000 euros pour les organisateurs, après tout  la mariée est gironde, il faut en profiter. Et puis, pourquoi pas!  


Le CRAN se propose  pour le 10 mai d’offrir à la France une Commémoration Nationale de l’abolition de l’Esclavage, par un concert-évènement gratuit: «Mémoire pour l’avenir» et le CRAN amène le nègre  danser la gigue sans le fouet, SVP. Elle n’est pas belle la vie?

- Mais là,  nous disons aux «dévoyeurs» et aux fossoyeurs de la cause noire qu’il  n’en n’est pas question! C’est NON.

Le 10 mai est un jour de commémoration de la souffrance, celle endurée par des millions esclaves, déportés d’Afrique vers les Amériques pour enrichir les siècles.

C’est la souffrance de nos ancêtres déshumanisés, bestialisés, transformés par le droit en bien meuble ou en immeuble par destination, dont il s’agit.

C’est un jour du souvenir,  et ce jour,   à travers les siècles qui séparent,  un lien  se tissera  entre nos ancêtres esclaves et les hommes libres mais pas égaux que nous sommes. C’est un lien de mémoire, un lien d’affection, et en aucune manière cette commémoration ne peut prendre un caractère festif, mais un caractère solennel ou religieux. Et le 10 mai solennisé, il ne sera pas temps, ni l’heure d’une monstrueuse « zoukerie », ni d’un grand méchant zouk.

Le 10 mai, il sera temps de se souvenir et de se recueillir. Tout simplement!

Par ailleurs,  nous serons attentifs aux artistes qui prostitueront la mémoire de nos ancêtres pour un franc six sous, et à tous ceux qui leur apporteront leur soutien.

Tony Mardaye

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  1. Le CRAN : une imposture médiatique sans réalité fondée sur la race
     
  2. Du "rêve" de Martin Luther King au réalisme du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) LE MONDE | 09.12.05.
     
  3. A quoi sert le CRAN ? Le Point 22/12/05 – N° 1736 – page 59.
      
  4. «Elle [la création de la fédération d'associations noires: le CRAN] marginalise Dieudonné, dont les dérives antisémites transformaient en haine et en irrationalité la cause des descendants de la traite, de l'esclavage et de la colonisation.»
     
  5. Le CRAN ou les nouveaux servants ?
     

 

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