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Trente ans après sa conception
l’opéra rock: Starmania
Fait peau antillaise
Par Marie Flore Domond
«Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore votre rêve.»
(Antoine de Saint-Exupéry)
Ralph Jean Baptiste alias Johnny Rockfort. |
(Iroquois) Hughes Dupiton, Étoile noire. |
Photographe |
Depuis environ deux ans, Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, Gouverneure générale du Canada, planifiait officieusement un projet culturel fabuleux dont une touche originale devait provenir de son pays d’origine: Haïti. Après tout, l’Île mal-aimée ne nécessite-t-elle pas un coup de pouce d’adaptation pour pouvoir enfin franchir une éventuelle ligne d’adoption! Son Excellence Michaëlle Jean incarne donc cette femme d’une force tranquille qui s’accroche sans répit à sa grandiose perspective de convertir pour le mieux les dimensions de deux solitudes dans l’ancrage de la permanence.
(Groupe sur fond de ville / de gauche à droite)
Romy Laguerre, Étoile noire (et doublure de Zero Janvier)
Nadege Dugravil alias Sadia
Ralph Jean Baptiste alias Johnny Rockfort
Wilene Guerisme alias Cristal
Lenz Chéry alias Roger Roger.
Un choix plus que judicieux
Sur le plan stratégique, Luc Plamondon est un excellent allié-créateur si on considère l’impact de ses nombreuses réalisations dans le domaine de l’art vocal. On peut fièrement témoigner que grâce à la vision universelle du parolier, le chanteur et comédien Luc Mervil est désormais consigné dans la distribution originale (1998) de l’imposante comédie musicale nommée: Notre-Dame de Paris. Il a incarné le personnage de Clopin. Sept ans plus tard, c’était le tour de Mélanie Renaud d’interpréter Esméralda. Dans l’immédiat, l’implication de Luc Mervil lui accorde le crédit de l’artiste de liaison dans la production du spectacle Starmania via le concept du folklore haïtien. Cependant, il est fort probable, à l’avenir, que les deux élus soient définitivement considérés comme étant la graine de semence des transactions culturelles stables du marché import-export entre le Québec et Haïti!
(Groupe sur scène / de gauche à droite)
Nadege Dugravil alias Sadia
Mathurin Mackenson, Étoile noire
Roomy Poulard, Étoile noire
Ralph Jean Baptiste alias Johnny Rockfort
Samantha, Étoile noire
Tamara, Étoile noire
Roomy Laguerre, Étoile noire
Derrière: Jean Emmanuel Didis, guitariste
Ainsi, les artistes de la troupe Haïti en scène, à la fois de pratique vocale et multidimensionnelle s’infiltrent spectaculairement aux transferts culturels des québécois en puisant hardiment dans le répertoire du génie créateur, Luc Plamondon. Évidemment, Starmania fera peau antillaise sur les planches de la Tohu du 26 au 29 mars prochain. Or, l’attraction ne limite pas son éclosion seulement au début du printemps 2008. Forte de sa mouvance, la plate forme dynamique s’étendra jusqu’au 400ième de la Ville de Québec au mois de mai. Une fois de plus, sous le pli d’un autre genre. Car la comédie se dépouillera quelque peu de son allure rock-pop pour se revêtir d’un air lyrique en adoptant le nom de Starmania opéra. Voilà deux représentations bien distinctes que les amateurs ne devraient absolument pas confondre.
Indices d’appréciation
Certains médias aiguisent déjà leur angle de critique à l’endroit des acteurs de la troupe Haïti en scène en signalant leur niveau de pratique semi professionnelle. Plusieurs mettent l’emphase sur leur statut d’amateur. Dans le contexte économique qu’ils avouent eux-mêmes évolués, il serait souhaitable que les observateurs orientent leurs critères dans l’axe des amateurs passionnés afin d’évaluer leurs prestations en mérite plutôt que sur la base de la compétence expérimentale. Quelque soit le prochain verdict à l’égard de la performance des acteurs, il est clair que l’enjeu demeurera excitant. Excluant bien sûr les éventuelles bouderies soient des médias ou du public. Car Martin Luther King eut à dire: «Ce n’est pas tant la manœuvre des oppresseurs qui est inquiétante, mais l’indifférence des observateurs».
Compte tenu que Plamondon est un personnage d’envergure considéré comme le symbole vecteur des échanges interculturels et par surcroît, sur le plan international, il est très probable que observateurs et spectateur soient au même diapason de sa bénédiction.
(Le duo)
Ralph Jean Baptiste alias Johnny Rockfort
Nadege Dugravil alias Sadia.
Privilège d’une troupe inconnue
Même en étant pris dans l’engrenage des conjonctures socioéconomiques des plus précaires, de nombreux artistes d’origine haïtienne se révèlent être foncièrement créatifs. En voilà une occasion en or pour la troupe complètement anonyme en cette terre étrangère d’exhiber leurs talents afin de se greffer dans la mémoire collective de la société québécoise déjà teintée d’une aquarelle de couleurs multiethniques. Mais pour atteindre l’objectif d’une visibilité équitable, il est souhaitable que les organisateurs envisagent un enregistrement légal qu’ils pourront commercialiser dans un avenir rapproché. Théoriquement, le fond de l’histoire de la célèbre comédie musicale, Starmania fait état de la misère humaine. Cependant, le destin de l’entreprise qui entoure le projet n’a jamais subi réellement d’aucun épisode misérabiliste. Au contraire, d’adaptation en adaptation la propension de la pièce ne cesse de grandir au fil des années.
La marge entre le positivisme et le réalisme
Il s’agit là d’une importation d’énergie. Espérons qu’aucun facteur d’intimidation ne vienne contrarier l’élan viscéral des protagonistes dans ce spectacle à grand déploiement. Et lorsqu’on réalise qu’Haïti est une nation qui traîne dramatiquement une âme de Cendrillon (une autre comédie musicale revisitée par Plamondon & CO). Conséquemment, entre midi et minuit, les possibilités de bouleversement à équivoque sont infinies.
Défis partagés
Tandis que les acteurs auront sans doute à concentrer leur énergie sur l’intensité de leurs performances, la cohorte des instigateurs impliquant les dignitaires cités plus haut, le metteur en scène (Bertrand Labarre), le chorégraphe, (Jean René Delsoin), les directeurs musicaux, (Joël Widmaler et Raoul Denis Jr), le partenariat de la prestigieuse institution qu’est Radio-Canada, sans oublier le principal hôte: La Tohu. Ceux qui sont curieux de savoir qui assureront de leur côté l’encadrement et le rayonnement de la troupe, voilà l’éventail des professionnels impliqués. C’est un assemblage propice à des prestations en haute définition.
L’évidence d’une vocation civique dans l’optique promotionnelle
Bien souvent les diffuseurs se heurtent à un mur glacial de la mystification face à certains promoteurs des événements à caractère culturel et artistique qui se complaisent à poser mesquinement un embargo de critiques ou en faisant abstraction de certaines informations supplémentaires concernant leurs activités, suite à un communiqué de presse. En remarque, je n’ai que des éloges à adresser à l’équipe de relation de presse de la Tohu. La généreuse illustration du texte a été rendue possible grâce à l’efficacité de leur esprit de coordination, un signe d’emblée de leur professionnalisme.
Attente à découvert
Certains vœux sont si chers qu’il serait presqu’un sacrilège de les imposer à la loi de la confidentialité. Allons-y pour un désir dense en écho. À nos compatriotes, nous souhaitons de la vitalité autant qu’une fourgue absolue. Et que leur séjour dans la métropole montréalaise soit agréable et bénéfique.
Mars 2008