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Comment comprendre et promouvoir
une vie sainte dans notre société actuelle?

par Saint-John Kauss

La sanctification qui est l’une des grandes œuvres de Dieu, sinon l’exception,  dans la vie d’un Chrétien n’aura de cesse que de grandir et d’évoluer dans le cœur de quiconque croit. Le mot «sanctification» en lui-même est une dérive en soi, vu les différents énoncés proposés sur la doctrine de la Sainteté à travers les âges, et qui sont sujets à des révisions permanentes à différentes périodes de l’Histoire de l’Église. Toute communauté de foi, bien que soutenue par une tradition quelconque, doit périodiquement reformuler son langage, mettre à jour ses principes de base pour les générations montantes, et renouveler sa vision des circonstances, faits et vécus de la dite communauté. Pour cela, de nouvelles analyses sur la foi et la sainteté du cœur, en étroite corrélation de compréhension avec le dilemme Péché et Perfection chrétienne, devraient être à l’ordre du jour et des travaux de restructuration des articles de foi et des lois statiques de l’Église du Nazaréen d’inspiration méthodiste.

SIGNIFICATION AU PASSÉ

Depuis 1947 jusqu’à 2010, les définitions sur le fait de la Sainteté ont prouvé que le langage humain de cette signification a évolué. Au départ, on voit bien une différence nette entre l’Être justifié et l’Être sanctifié. Le premier, pardonné de tout péché extérieur par la rédemption en Christ, reste quand même tâché du péché adamique. Il est alors et naturellement incliné au mal, ce qui le prédispose à s’éloigner de Dieu. Le second, entièrement sanctifié, est exempt de tout péché intérieur et de toutes infirmités. Purifié totalement de tout péché, il doit croître en grâce jusqu’à la phase finale qu’est l’Adoption filiale. Mais plus tard, vers les années ’60,  il a été précisé que «le croyant pleinement consacré par l’exercice de la foi dans le sang expiatoire du Christ se voit purifié sur-le-champ de tout péché intérieur et rempli de puissance pour le service.» De plus, «la foi» fut suivie de «l’obéissance», quand on sait que ce processus fut le secret et la force vitale de l’Église primitive et des Apôtres dans leurs actes, à savoir l’obéissance scrupuleuse au commandement du Christ par les Apôtres et l’obéissance continue de l’Église primitive à travers ses responsables. Et nous citons:

« …bien avant la Pentecôte, les disciples de Jésus avaient été appelés, convertis et gardés par Christ (Jean 17 :6-16). Ils avaient été complètement régénérés. Et pourtant, ils s’enfermaient derrière des portes closes par crainte des Juifs….
 
«Ils n’étaient pas libérés intérieurement parce qu’ils n’étaient pas encore complètement possédés de Dieu. De même, sans le baptême du Saint-Esprit, nous ne sommes pas équipés pour supporter les tensions d’un environnement hostile…. Il nous faut la plénitude de l’Esprit si nous devons être des chrétiens effectifs. Comment pouvons-nous la recevoir? Par une complète obéissance.» (Actes 5 :32).

Jésus, lui-même, a été revêtu de l’Esprit avant de commencer son Ministère parmi les hommes. Simon Pierre dixit: «Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth.» (Actes 10 :38a). Et ils en étaient de même pour les Apôtres. Jésus l’annoncera: «…car Jean a baptisé d’eau, mais vous dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit.» (Actes 1 :4-5). Revêtus d’abord de la puissance d’en haut, les Apôtres ont parcouru le monde pour prêcher l’Évangile à toute créature et à toutes les nations. Ils quitteront alors la Palestine (Jérusalem, la Capitale du Judaïsme) et seront à Antioche, Éphèse, Alexandrie, Athènes, Corinthe et Rome, à tous les grands centres culturels et à toutes les grandes Capitales du monde de l’époque, pour en faire des grands centres de l’activité du Christianisme. Leur secret: la plénitude de l’Esprit-Saint. Sauvés et sanctifiés, les Apôtres ont vécu et marché selon l’Esprit, par leur consécration à l’Esprit, l’obéissance et la confiance absolue envers Lui.

Comme discuté ci-dessus, le Salut, à notre avis, n’est complet que jusqu’à la réception du baptême du Saint-Esprit. Dieu nous justifie afin que nous soyons sanctifiés par le baptême qui est le geste essentiel. Être régénéré et ne pas être sanctifié entièrement, c’est ne pas vivre selon l’Esprit pour être et demeurer en communion avec Lui en tant que guide. En d’autres mots, le Salut n’est efficace que jusqu’à ce que le problème du Péché soit résolu par le nettoyage et le renouvellement de l’Être, la restauration et la transformation de toute nature humaine en beauté christique.

SIGNIFICATION AU PRÉSENT

Certes dans l’optique de l’Église méthodiste actuelle et en relation à la sanctification, la Sainteté demeure le grand dessein de Dieu pour chaque chrétien; une relation dynamique avec Dieu; une marche vivante et sainte avec Lui; une expérience continue, une bénédiction personnelle par la foi et par la grâce de Dieu. Pour nous chrétiens effectifs et actuels, en élargissant le cadre de la doctrine et en la soumettant à l’ordre des générations montantes, on y voit un processus divin, à court et long terme, dans la vie du croyant. Seul un événement significatif et divin peut aller chercher l’Homme du tréfonds des Ténèbres pour le conduire dans la lumière christique. Et surtout de nos jours, en rapport avec tout ce que nous offrent les grandes villes et les chimères associées, l’expérience de la Sainteté est plus qu’une grâce. Comment donc incorporer les pécheurs et les intégrer dans un processus de rédemption pour les aider à changer, changer leur vie en une vie presque sainte ou spirituellement plus saine? Comment donc dispenser notre enseignement sur la Sainteté?

SIGNIFICATION À L’AVENIR

Puisque l’Esprit-Saint demeure pour certains l’une des trois personnes de la Trinité la plus abstraite, et pour d’autres une entité indicible, surréaliste et coupable de non-voyance totale, il faut aller chercher des repères dans des exemples bibliques de sainteté à modeler.  Personne sur cette terre n’aimerait être Job, mais plutôt David et surtout Salomon. Cependant il existe dans la Bible d’hommes plus simples à comprendre dans leur démarche quotidienne, mais spirituellement plus fortunés que ces deux célébrités. Prenons le cas de Saul de Tarse (Apôtre Paul) et son fameux revirement dans sa marche vers Dieu; de Joseph, fils de Jacob, dans sa destinée réelle qui l’a conduit non pas à la mort mais à la puissance et à la  gloire, de par la grâce de Dieu. Deux exemples convaincants qui peuvent encourager le croyant qui s’ignore et le ramener au service de l’Église. À partir d’exemples qualitatifs inclus dans des formules d’adhésion comme ceux déjà mentionnés, le croyant saura s’édifier et nous joindre sur la route de la saine vie. La reformulation de notre enseignement sur la Sainteté serait ainsi d’importance dans la mesure où elle permettrait une simplicité du langage et du contenu en des termes clairs et précis pour le bien-être et la compréhension de tout un chacun. Les niveaux d’éducation et d’instruction des croyants et pasteurs peuvent, dans un certain contexte, soit le contexte académique, ne pas favoriser la promotion de la présence du Saint-Esprit et de son œuvre. En un mot, l’état actuel de la compréhension de la Sainteté et de sa pratique, même au niveau des pasteurs, rend confus quiconque qui voudrait bien s’améliorer et faire de cette approche la base de sa vie quotidienne. Les grands mécanismes de la Sainteté suivis des différents énoncés sur la primauté du processus du Salut sur la crise de conversion (justification, régénération, sanctification initiale) émerveillent, mais en même temps alourdissent le temps de compréhension de l’essence de la Sainteté. Un compte-rendu simple et clair sur la possibilité d’une vie simple et saine, en prenant comme repères des personnages bibliques, saura améliorer la définition de la Sainteté  comme un état d’esprit et de communion constante avec Dieu que l’on devrait rechercher tous. Finalement, une vie sainte sans ressource vivante qui est l’Église (la communauté des croyants) ne peut s’attendre qu’à la tombée de la sève brute de la vie chrétienne. Cela dit, il n’y a pas d’autre sainteté que la sainteté sociale qui se confond avec celle de la mission durant le Ministère. L’expérience de la Sainteté, en exerçant son Ministère, peut aider à élargir davantage notre compréhension plus raisonnable du phénomène de la Sanctification.

       

 Viré monté