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à mon père «terrasse sur l’abîme Terre….»
territoires sublimes ô territoires vous qui cachez le simplifié et rejoignez l’absurde et le compliqué je vous signale mon refus au sommet d’une feuille verte
sais-je point déjà que les rivages de l’orme et de ma solitude confessent à qui de droit mes adresses et ma faim infinie mes comptes en banque salutaires mes désastres mes possessions et sacrifices utilitaires ne sais-je de mémoire qu’il faut battre la mer la faire parler de ses soucis d’outre-terre ses simulacres et amants cachés ses surenchères de naufrage ses matelots morts d’épuisement de si simples contextes dans le siècle des hommes
visage redouté mais qui m’a protégé de l’abus du thé Ô père de toute écriture
Sade du plus haut des maquis prose sans maître tel le marteau transatlantique bougainvillier imperméable à chacune d’elles je te salue
pour ne point oublier l’arche des amantes le missel des souvenirs ainsi que Ô mes saisons de forte écriture ô Rome des vieilles lougres de nuit animées de violoncelles ô Port-au-Prince des vieilles douleurs sous l’étale des abattoirs d’humains
d’elles mes belles-mères impliquées comme des obligations femmes originaires de mille tribus appliquées au savoir d’aimer le jugulaire comme les arêtes de l’os de lui j’engendre l’Irlandais de ma descendance et de mes pipes cassées de ma poésie concoctée dans les vacarmes de l’Irlande Ô Dylan Ô Thomas
poète de l’absolu réel de tout un peuple d’hommes lassés ingurgitant l’alcool l’absinthe l’hypochondrie de l’Empire des Mers
poète ô poète des rues et tavernes fêtard galant aux soubresauts de Verlaine Saint-Aude et Carl Brouard magicien qui chante dans la douleur des autres hallucinés poète des poètes malheureux aux moindres plis d’une femme poète aux chants dorés sous la flexion des nuages
île martyre de l’ogre favorite aux mèches de cheveux sous les drapeaux ose de l’émail des mots parler du gaie et de la mer de l’ortolan et du passereau brillant sultan catégorique à la natation du Christ Ô homme de petites chevilles
honneur au Prince des poètes vagabonds
tambour opaque qui surgit dans la nuit sans poils à peau de chèvre tambours ô tambours des libertés possessives tambours à petites cornes qui s’enflent de bonheur tambours des samedis meurtriers de carnaval tambour ô tambour des vacarmes dans la chaleur des épluviers
feuilles neuves pour la mémoire et l’encrier de la courte et large page qui dit nos attitudes taciturnes d’ascète effronté aux minces cris des mortels de haut lignage
trille triomphale en floralies de rêves saccagés dans les ressacs du poète attentif villes triomphantes imaginées en aval et en amont de l’eau de source et de mer quotidienne
d’ici d’ailleurs des caravelles de mots aux nacelles serties de fous doux et de palmes des fleurs qui battent la crécelle la mer pour les faire parler de naufragés heureux de suicidés amoureux de vierges infiniment cruelles
mais ouvre-toi à ma Ville
à l’Éternité de mes mots en couple du soleil
74, Sunny Ridge Lane Andes, Catskill Mountain (NY), août 2007 |