le nom de la rose                      de celle qui fut une mère apportée par la truite                     argentée depuis les Gonaives de l’Indépendance avortée par des sous-hommes en guerre

j’opte pour la Liberté des imprimés                  des réprimés de Port-de-Paix des Trois-Rivières du Môle Saint-Nicolas              des terres sans souffrance des îlots sans cratère des corridors sans ruisseau des hommes pavés d’humanité

ce lot de fatras squelettant l’homme mal-élevé des cavernes             la fille d’un chasseur jouant à la marelle                 la femme du guerrier partageant les plats chauds de la brousse

ô mon œil de gibier surveillant l’athlète carnivore

ô ma face lunée dépourvue d’allégresse
ô pollen
ô anguille sous roche de la dernière pluie

à supposer que je visite mon peuple qui m’ignore              deux poètes affamés du quartier qui relisent mes vers

à poings nommés des gestes sans Cuba et la Révolution des grands chemins               sans Péralte des plateaux du centre de la terre          sans nulle femme de voyou des îles    

je m’en réjouis

*

 Viré monté