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Pourquoi je suis mystique, évangélique et chrétien?

par Saint-John Kauss

Mon cheminement, pour ainsi dire le développement de ma théologie et de ma vision de la phénoménologie de l’existence de Dieu, se repose sur plusieurs points vécus ou étapes de ma vie. Je suis né catholique, baptisé par mes parents catholiques, mais j’ai grandi dans le regret d’avoir à lire trop d’erreurs monumentales de la part de la Sainte Église, à savoir sa participation dans les différentes guerres de religion ou les Croisades, dans le maintien de l’esclavage aussi bien que dans la mise en place de l’Inquisition et dans la disparition de la plupart des premières nations, sans oublier cette dichotomie avec les sciences occultes tel le vaudou. De ce fait, j’ai continué ma vie non pas comme un athée, mais à la recherche féroce de l’Absolu essentiel qui est Dieu.

DESTINÉ À LA SAINTETÉ

Tout a commencé à l’école de Jean-Marie Guilloux où j’ai effectué mes études primaires, à Port-au-Prince, près de la Cathédrale. Enfant, je subissais toujours un choc à la vue de Jésus sur la Croix. De plus, ma présence dans toute église catholique me met souvent dans un état second. En classe de quatrième, aux Cayes (Haïti), j’avais choisi de me diriger vers la prêtrise. Ce choix précoce n’a pas heureusement eu de résultats escomptés à cause du transfert de mon père, militaire de son état. Et depuis lors, j’ai mené une vie d’études très serrées, mais tout en pensant fortement à Celui qui est, Dieu. Après mes études classiques, première et deuxième partie du baccalauréat haïtien, j’ai été encore attiré par le Grand Séminaire; mais le départ de ma mère pour le Canada a tout fait reconsidérer par mon père qui aurait préféré des études de médecine. Et c’est ainsi durant, j’ai été envoûté par un de mes amis, GV, qui m’a quasiment « vendu » au diable pour être médecin. J’ai laissé la Faculté de médecine de l’Université d’État d’Haïti après trois années de maladie, pour venir m’abriter à Montréal. En ce pays de paix qui donne aussi la Paix Intérieure, facilité a été donnée à l’Esprit-Saint de me remplir et pénétrer quiconque croit. Sous sa garde, j’ai continué mes études et repenser mes idées vers Dieu jusqu’à mon mariage qui fut en soi, treize ans plus tard, une catastrophe. Dieu est jaloux. J’ai passé plus de dix ans d’union avec une femme dans l’ignorance presque totale de l’Être suprême. Et un certain jour, ce fut ma débâcle de cette famille nucléaire sans comprendre le comment et le pourquoi. Sans doute, je n’étais pas à ma place, la place réservée aux Appelés et aux Élus. Car ma belle-famille était de souche provinciale et d’inspiration vodouisante.
Suite à tout cela, j’ai vogué et ramé à travers les vagues de la vie dans le seul but d’atteindre Dieu comme d’une flèche un ortolan. J’ai été menacé par des jaloux et des membres de cette famille sans nulle peur dans l’âme. En mon fort intérieur, je pressentais une présence indicible, une main absolue, la main de gloire, à pourvoir en ma faveur en tout moment et en toutes choses. Et ce fut le cas. J’ai passé les dix dernières années de ma vie dans des prières et des supplications à Dieu, de Montréal à Amityville en passant par Maryland, afin d’éviter les pires malheurs ou des accidents extraordinaires à mes enfants qui sont des innocents manipulés par leur mère. J’ai prié, veillé, rencontré des vivants qui ne sont pas du tout sains et humains. J’ai parcouru le monde, et je ne me sentais pas de ce monde. Je voulais être, paraît-il, depuis l’enfance, un homme de Dieu, un soldat du salut, un admirateur et un serviteur. Mais la mise en application de l’appel, probablement à cause de l’Ennemi, n’était pas encore au rendez-vous.

LA QUATRIÈME DIMENSION
Nous vivons dans un monde à trois dimensions. On dirait que le mien en a quatre. Durant toute ma vie et, consciemment, surtout depuis l’année 1997, je me sentais dirigé par une force cachée mais présente à mes quatre points cardinaux. Petit à petit, j’étais devenu insomniaque comme j’écrivais beaucoup. Et durant mes rares sommeils, je voyais ce que les autres n’imaginaient même pas. J’avais reçu, par la foi et par la grâce de Dieu, deux dons extraordinaires; celui de la voyance et celui de l’écriture, de façon progressive. En guise d’exemples, par des rêves prémonitoires ou révélations, j’ai assisté à mon assassinat par balles à Port-au-Prince. Ce fut pour cette raison que j’avais laissé tomber mes charges de professeur de biologie, de biochimie et de nutrition clinique à la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université Quisqueya (FSSA : médecine) en Haïti (2003). En décembre 2009, j’avais encore rêvé de ma propre mort, cette fois-ci à Montréal, suite à une invitation littéraire du groupe « Étonnants Voyageurs » et de l’Ambassade de France afin d’aller performer, poétiquement, le 14 janvier 2010 à Port-au-Prince. Mon ticket d’avion était dû pour le 11 ou 12 janvier 2010, à ma convenance. Suite à cette révélation, j’avais choisi de payer un surplus d’argent afin de prendre l’envol plutôt de New York, alors que j’étais de passage à New Jersey chez ma sœur. Dans l’après-midi du 12 janvier, tandis que je faisais ma valise, ce fut le tremblement de terre, trente-six secondes, pas plus. Une femme, travaillant à l’aéroport Kennedy – JFK de New York, m’avait bien précisé dans la matinée qu’il n’y avait plus de places pour les 11 et 12 janvier. Je devrais alors quitter New York le 13 janvier 2010, à neuf heures du matin, pour Port-au-Prince.
Deux à trois autres événements récents dans ma vie m’ont également secoué et dirigé davantage vers Dieu. Entre 2004-2005, je marchais sur le boulevard Saint-Michel (Montréal) et je fus sauvagement interpellé par un pasteur, ami de ma famille. Oubliant de me saluer, il me raconta brutalement qu’il m’avait vu en rêve, enfermé dans un bloc de glace de la grosseur d’un aquarium. Il le frappa si sévèrement que, en criant le nom de Dieu, la glace se brisa. Donc, j’avais été délivré, en rêve, d’un enchaînement certain ou d’un envoûtement. En janvier 2010, cinq à six ans plus tard, alors que je travaillais à New Jersey, j’avais pris contact avec un ami de vieille date afin qu’il me branche sur un conseiller financier d’une banque quelconque. Et c’est ainsi que je fis la connaissance par courrier électronique d’une jeune femme du nom de Joelle Constant, banquière et poétesse, laquelle m’avait tout expliqué pour un prêt hypothécaire à RBC Banque Royale. Je n’étais pas encore prêt. Une année après le séisme, je rappelais à cette femme que je devrais rentrer à Montréal pour affaires et quels étaient les moyens de communication avec elle. À la place de la femme systématique, j’avais rencontré une femme pastoresse qui dirigeait une église dénommée L’AQUARIUM à Laval (Québec). Telle fut ma surprise. Instamment, je fis le lien entre les deux pasteurs qui ne se connaissent même pas. Mais cette rencontre m’avait plutôt fait penser à un autre rêve d’une envergure toute spéciale. Vers 2005, alors que j’habitais et je jeûnais beaucoup chez ma mère, j’avais vu en rêve que j’étais en prison. Une prison de la grandeur du stade olympique de Montréal. Et tout à coup, une flotte aérienne, surtout d’hélicoptères modernes, atterrissait dans la grande cour. Des soldats fouillaient partout et me retrouvèrent nu dans un étroit cachot de punition. Sans s’occuper des autres prisonniers, un soldat (fille ou gars?) m’habilla en militaire et m’y fit sortir pour prendre d’assaut l’un des hélicoptères. On me lança d’en haut une échelle de salut, et je grimpai pour partir dans les airs avec eux. Si je comprends bien, j’avais été délivré par une flotte céleste, sous les soins bienveillants d’un autre soldat qui m’avait instamment enrôlé. S’il faut traiter mystiquement les deux derniers rêves, les deux pasteurs ne sont qu’une seule et même personne; et, finalement, Dieu m’exhorte, comme ce fut le cas de Saul de Tarse ou l’Apôtre Paul, à le rejoindre, c’est-à-dire à être plus proche de Lui.

ET LA TERRE TREMBLA
Ce n’est donc pas uniquement à cause du 12 janvier 2010, suite à ma survie en tant rescapé de Dieu, que je me suis décidé à changer de religion. D’ailleurs, je n’ai jamais été un religieux, mais toujours un solidaire en Christ. Ma destinée en tant que mystique chrétien date, à mon avis, du ventre de ma mère quand je bougeais sans cesse à l’instar de Jean-Baptiste dans les matrices d’Élisabeth, sa mère, demandant l’oxygène divin par le sang et par l’hémoglobine maternelle. Et depuis ma sortie de ce ventre, grâce aux interventions d’un médecin américain dont je tais le nom, je sais aujourd’hui qu’un combat entre le mal et le bien se faisait pour mon pauvre âme désirée sans fin par Dieu et, en sourdine, réclamée par le Diable. Je pense que tout homme passe et doit passer par là. C’est notre première initiation en tant qu’homme, notre première lutte à visière levée face au Malin. Si, dès l’âge de trois mois, mon propre parrain a failli me liquider, ce ne fut pas sans raison. Il me fallait ce nettoyage karmique et cette maturation mystique pour continuer. Ce fut grâce à l’intervention de Dieu Lui-même que j’ai pu être sauvé. Résilions les détails de ce forfait puisque nous avons tôt ou tard tellement de choses à dire. Ma seconde épreuve fut celle que j’ai éprouvée durant mes études de médecine : trois années en mal de santé, et j’ai failli encore y rester. Et c’est ainsi que ma pauvre mère, toujours elle, a pris la décision de m’installer à Montréal pour éviter le pire. Mais le Malin et ses démons, ses dévots, ses corollaires et coordonnateurs, sont partout. À l’Université de Montréal, je les ai affrontés sous toutes les formes : d’étudiants envieux et peu intelligents, aux techniciens et professeurs fossoyeurs. Il ne faut pas que cet admirateur et serviteur de Dieu, chuchotaient-ils inconsciemment, devienne quelqu’un d’important. Il faut l’éliminer. Mais grâce au plus Grand, je suis ici avec vous dans cette ville et sur cette terre, en train d’examiner ma situation qui est, depuis toujours, celle de Dieu, c’est-à-dire, un chrétien qui veut solidifier sa position auprès de son Seigneur. Dans les hôpitaux où j’ai travaillé, j’ai vécu les mêmes offenses. Je suis écrivain et chercheur de profession, et je remercie Dieu de m’avoir accordé tous ces dons, que je suis prêt d’ailleurs à partager avec quiconque.

LA PLÉNITUDE DE L’ESPRIT
La présence de l’Esprit-Saint dans notre vie est semblable à la lumière qui remplit la nuit de notre vie, et ce, dépendant des conditions qui rendent et rendront possible cette présence ou la clarté de la lumière. Par des témoignages directs et indirects, l’Esprit-Saint, de par nos expériences avec Lui, pénètre et nous remplit d’une nouvelle vie. Celui-ci projette une impression intérieure, la voix intérieure, sur l’âme par laquelle l’Esprit de Dieu nous parle. L’Apôtre Paul, dans Galates 5 :25, déclare que « si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit ». Le Chrétien consacré doit entendre ce message et agir selon la volonté de Dieu. Car quand l’Esprit vient en nous pour y demeurer par la sanctification absolue, il nous faut déjà cette disposition du cœur, cette attente, ce lieu ou ce compartiment du cœur pour le maintien de la surabondance de sa présence qui formera, à court et à long terme, des fleuves d’amour christique. Par l’Esprit-Saint, Dieu nous a aussi marqué du sceau de son appartenance, le sceau Divin de son approbation. Une vie contrôlée par l’Esprit, et non par la chair, est supportable dans la mesure où Dieu, demeurant dans notre personnalité par la sainte communion, est essentiel à la marche du croyant vers le salut.
J’ai volontairement reçu le sacrement de baptême, le samedi 18 juin 2011, en l’église du Nazaréen de Laval (L’AQUARIUM). Aujourd’hui, j’ai choisi de me faire baptiser selon les ordres du Très-Haut, et plût au Ciel de m’éviter d’autres malheureux déboires. Je demande à quiconque croit, de prier pour moi pour que je garde cette voie que j’ai cherché et perdu, recherché et retrouvé pour la vie.

Que la Lumière soit! Et la Lumière de l’Esprit-Saint me guidera dans mes écrits et dans mes recherches pour la plus grande gloire de l’Éternel, Dieu le Suprême.       

 Viré monté