à l’unanimité des nations en pleurs                         similaires aux vertébrés pendus dans le sable
dans l’orage insulaire et au-delà des nuages je mendie                          l’arrêté d’un soir du dossier des morts

je réclame l’interdit l’inadmissible le non-dit le rebelle le déni le subversif le chien fou la femme clitoridienne qui fait parler d’elle                           je maudis l’oligarchie des fleurs orchidées de toute fréquence

j’accuse les décrets anonymes qui tuent les papillons                       qui englobent les anolis et minimisent les chrysalides

je me nourris d’orme qui fait le bois                   de chêne délégué dans les asiles                      de cèdre sacré dans les églises                                        de belles filles sans tâche et sans odeur dans les rues de Port-au-Prince ma ville

si Dessalines savait                           il aurait préféré le noir Capitaine à Pétion - le fou doux le financier de tous les plaisirs le mortel du Général Yayou                          le bienfaiteur pour Boyer et l’Amérique latine

si Toussaint savait                              il aurait surtout ménagé Sonthonax le manipulateur Vilatte et Rigaud / frais militaires des classes aimées

ô Saint-Domingue ô Ayiti-Quisqueya-Bohio                           Haïti des hommes et des mers enflées de requins qui ont dégoûté l’âme africaine

ô Haïti                        des femmes et filles métissées pour l’amour et pour la nuit des hommes 

je Te salue mais ne meurs pas

Jean Jacques Dessalines par Serge MOLEON BLAISE. Carrie Art Collection

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 Viré monté