Ceux qui n’ont pas de cœur ni famille de la lignée des grands hommes de grande épopée                    de Waterloo jusqu’à Vertières                         de la guerre de cent ans jusqu’à celle de l’Ukraine

Ceux des grands chemins de la route des esclaves                          route de la soie des nègres déployés au silo du commerce de la chair de l’homme au cachot des colonies

Ceux des grandes cours de sourciers et sorciers                            aimés de Césaire le poète

Ceux aimés des filles à talent Marie-Jeanne Sanite Bélair et Fatima                      qui hantent les accusés et trient les proxénètes des manants du massif de la selle

J’aurais préféré Catherine ou Célimène                       le geste essentiel des dieux à retarder la ponte des récépissés et des nuages malfinis

J’eûs aimé Cora dans ses draps                         de la lignée des offrandes faites à la nuit

J’aurais encore choisi ma première femme                         qui avait si peur de la vie et des hommes matelassés à l’encolure des promesses et souhaits bienvenus

Mais qui hante aujourd’hui les fleurs de mon jardin d’écolier mort

Ceux des mornes de mon quartier de ma cité de bandits

Ceux sans cœur et sans chapeau                          les Talibans de Kaboul                  qui prennent le thé à l’héroïne

Vous tous mes camarades de classe mes déportés mes refugiés

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 Viré monté