je l’aimais bien cette Aryenne                        une joie de la syllabe                         une noire sirène pleine de plaisirs

j’aimais la gémellaire                          de l’école des filles seules à s’amuser                   cette mousse et clairière de la démarche incendiaire

j’aimais son choix des ouvrages à donner                        Pilon Miron Ouellette et Paul-Marie Lapointe de ce Québec à libérer sans détours                de cette terre aussi belle que mon pays des Antilles                      Caraibes métissées sans feu ni lois

nos loas à la ronde des pertes des demoiselles aussi longtemps que voulues                          pillées à la merci des hanches à lait des corps d’allégeance

ô ma première négresse                          de l’Amérique blanche à négocier sans cesse

ô mes deux pays

j’aimais la protestante fille du dimanche                        authentique après la messe               mathématicienne de l’amour et des salives sans péché

j’aimais

ma première immigrée

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 Viré monté