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à Nadia Papillon «Sur l’étang, le reflet peut bien fréquemment se brouiller : sachons l’image» |
nos vies sont faites de grands formulaires d’oiseaux campés à la dérive des continents de ruines dans les poèmes profonds de l’enfance
et puis je les aime parmi les pluies de la dernière sécheresse dans le van des maux de la terre et de la mer / mère de toutes les folies guerrières d’Espagne ou de Tolède liane brutale des saisons peintes de rêves créoles
ne me parle pas mes chères de la fumée des mots des poèmes d’autres enfants à aimer de tiges somnolentes à l’entour de mes cils trop proches du ciel
faut-il dans la poussière étonnée des orchidées en chiffons dans les brassées tièdes de l’eau et ses paroles chanter le soleil et ses secrets la grande lune et tes yeux
les bras pleins de ce petit sourire tes doigts tes mains ton ombre en minces filets quelque part dans ma nuit
pourtant j’ai tout perdu tes aquarelles d’automne posées au crépuscule tes coquilles données à la folie des cœurs tes allées et venues dans le silence des rues
nos vies brèves recherchent encore le sens du soleil de ses rocamboles et de ses chants naufragés ses embruns de chagrin ses soifs marines ses dimanches pleins de gamins ses mensonges préférés ses inévitables amours déclarées ses paradis perdus sa nostalgie amère
nos filles formulaires de rêves isolés d’heures vagabondes feu du soleil sur la route du poème
et j’ai noté d’instinct la voie du vent léger
lentement pour
que mes enfants reviennent à l’étable des tambours du bonheur
Orlando, juin 2009 |