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Ce qui reste d’Aragon à Marie Flore V. Ottawa-Gatineau, 10 octobre 2022 |
à part ses romans qu’on ne lise point ses poèmes chantés de toute douceur ses écrits qu’on ne réédite plus
Je nous invente alors des séquences des paraboles des archidoxes des paradoxes des infinis des solitudes sans cesse renouvelées pour toutes ces années à découvert dans les runes
ce qui me reste de voir mes filles traverser sans peine la vie d’écouter rire les fleurs de mon jardin d’assassiner les hautes feuilles de signer sans cesse devant les livres dédicacés à ma mère
mais as-tu aussi compris que tu as foudroyé le poète le coup de foudre à ma porte le coup de l’étrier aux yeux du monde
ton esprit vif et haletant ton corps que tu me cachais l’angoisse que tu ne m’écris plus la marche à l’amour rêvé et refusé tes longs silences ta voix et ton visage que j’imagine toujours
ce qui reste d’Aragon est ce qui reste de tous les poètes une femme frêle comme tout compte en banque des petits chiens à la Céline des cailloux du superbe Annunzio
ce qui me reste à moi sans aveux ni héritages ton soupir et tes soucis quand tu me parles sans dévoiler tes blessures si fraîches et immobiles
mais
ce qui me soutient est cette phrase considérée dans notre jeune amour ----------- je nous invente des mots rien que des mots de tous les maux
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