elle me cherchait en vain sous son sourire persan
visage de fleurs d’hiver
haleine de feuilles de belle amoureuse
aux cheveux d’orge
elle me cherchait dans son innocence
de feuilles d’acacia
à travers les brouillards jusqu’aux racines de la joie
elle me voulait fantôme du soleil
fils des îles dans le balancement des hautes terres
cœur vulnérable dans l’incertain amour de la femme
d’importance
elle me voulait certain dans les rumeurs de la source
de maux insupportables quelque part dans la nuit
cœur assassiné au pas doux des iguanes
pourtant elle me tendait la main
d’une extraordinaire douceur
petite main persane pleine et magnifique
elle se voulait gonflée d’amour dans le partage
de la terre des ancêtres
elle me voulait poète à l’aile mélancolique
aux deux bras ouverts
face à une histoire de cœur dans la chaleur de l’été
ô femme déjà partagée aux petites mains nostalgiques
femme aux doigts légers caressant le brouillard
fantôme de l’exil des rois au cœur écrasé
ô femme consolatrice
elle me cherchait en vain dans un poème d’allégeance
visage brûlé d’espoirs
haleine d’épices d’Orient
et désertée de nulle part
dans la munificence d’un cœur brisé
elle me cherchait en vain dans la simplicité
de ces îles qui marchent
elle me cherchait sur la route du temps
au léger soleil des matins
dans chaque pelletée de sable
sur la route de la soie et des femmes aux yeux arqués
sur le chemin des hommes livrés à la facilité du mensonge
dans chaque veillée des vivants
elle me voulait sentinelle de ses amours défuntes
d’un grand rêve évanoui au ressac du vent
mini-chandelle d’une soirée décidée
une aventure totale jusqu’au limon de sa terre
le geste global de son absolution
elle me voulait poète de toutes les nations
ô belle voilée dans toute sa splendeur
imbue de toute sérénité sous la montée des larmes
elle me voulait l’anneau à la place du poème
poète et sel insolite pour le grand silence
autant dire qu’elle me voulait colonisé
butin de guerre de cette peine sans fin
de l’innocence de la neige et du poème apprivoisé
elle me voulait poète courtois aux bras ouverts
devant la femme aux cheveux d’orge
et de pin millénaire
elle me voulait si sympathique dans la multiplicité
des baisers de l’antilope bipenne
chef de parti sous les aisselles de la nuit
bécasse miraculeuse aux fétiches d’elle
sous le fléchissement des mots à boire
et du poème hisurte
à repousser comme une chimère
mais c’est à toi
que tout cet amour revient
dans le partage des jours immaculés et humains
Côte-des-neiges (Montréal),
février 2007 |