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Annou voyé kreyòl douvan douvan

Je dis non !
Nous ne saurons nous associer
à ceux qui tuent la parole…

Tony Mardaye

 

 

 

 

 

 

 

Tony Mardaye. Photo Jean Largitte.

Tony  Mardaye

Depuis quelques temps nous recevons des textes qui nous posent problème, car nous éprouvons un certain malaise à leur lecture, car nous remarquons, outre qu’ils manquent d’objectivité, qu’insidieusement ils glissent vers certaines formes d’intolérance.

Prenons un extrait de ce texte: «Le LKP ne les a pas empêchés de mettre en œuvre leur mandat d'élus, il les a empêchés ce jour là de mettre en scène une escroquerie envers la démocratie. Nuance!1»

Qui a donné le droit au LKP ou l’UGTG d’empêcher les élus de mettre en œuvre leur politiques ou leurs décisions dans le cadre de leurs attributions?

Toutes manœuvres visant à empêcher le fonctionnement normal des institutions, toutes manœuvres visant à empêcher la libre expression de leurs représentants, sont des pratiques intolérables, qui ne peuvent être cautionner. Puis ceux qui estiment que leurs raisons font loi, versent  à coup sûr vers le totalitarisme.

Ceux qui pensent  détenir la Vérité et dénient aux autres le droit de penser autrement ne sont ni plus ni moins que des fascistes.

Ceux qui au nom de leur vérité ne laissent s’exprimer les élus et les individus, tous ceux par des intimidations ou par des  actes de violence briment la libre parole,  font un pas vers la barbarie, car ils imposent leur norme, ils imposent leur vérité à tous.

L’histoire foisonne de ces hommes, nous connaissons les résultats de leur gouvernance, despotisme, népotisme, dictature, tyrannie, macoutisme, massacre, goulag, famine organisée, immigration, négation des individus, système policé fondé sur la délation, amputation de la liberté de presse, misère et pauvreté.

De tout temps, ces hommes furent les ennemis de la démocratie, parce qu’ils ne sauront avoir tort ou se voir contredire - leur volonté faisant loi!

«Et c’est ainsi que durant tout leur mandat, ils feront ce que bon leur semble, diront tout et n’importe quoi, n’en feront qu’à leur guise... Sans que nous ayons le droit de leur dire quoi que ce soit, ni de nous opposer à quoi que ce soit... Et si jamais on en arrive à interpeller l’un d’entre eux, celui là vous répondra ainsi: Ecoutez mon brave monsieur, si vous n’êtes pas satisfait, libre à vous de voter pour quelqu’un d’autre dans 6 ans... Mais en attendant dégagez moi le plancher... Voilà la démocratie: causes toujours tu m’intéresses... Voilà la démocratie: le chien aboie, la caravane passe...

Et c’est exactement ce qui se fait, c’est exactement ce que fait SARKOZY!

Il suffit de voir: Des millions de travailleurs descendent dans les rues en France, et lui SARKOZY de rétorquer: Ah bon?! Il y avait une grève?! Moi, j’ai été élu pour appliquer mes réformes! Et il l’applique, sa politique de régression sociale, un point c’est tout!!! ...2»

Je relève que dans les propos d’Elie Domota, il y aurait beaucoup à dire, outre sa démagogie, ses simplifications, c’est la volonté affichée de réduction de la démocratie et de donner une vision des élus pour la moins caricaturale que nous retenons.

Personne n’a rien à gagner à disqualifier les élus, les leaders syndicaux ou toute  autre personne publique ou ayant en charge les affaires de la cité, du département, de la région ou du pays, à moins qu’elle n'ait outrepassé ses droits ou commis un délit ou un crime.

Par ailleurs, la démocratie est le bien commun, elle ne saurait être fractionnée, c’est cette démocratie qui accorde à chacun le droit de se grouper et de se constituer en association.

Un syndicat n’est pas autre chose qu’une association ayant en charge la défense de ses adhérents, donc ayant en charge la défense d’intérêts privés et exclusivement la défense d'intérêts particuliers, il ne saurait investir d’autres champs. C’est à l’État, à travers ses institutions dont le Conseil Général, Régional, de ses collectivités territoriales qu’incombent la défense de l’intérêt général, aucun syndicat, aucun collectif syndical ne saurait se substituer à l’État, quand bien même, il jouit d’une légitimité populaire.

La démocratie n’existe que par la volonté du Souverain et aucun leader syndical, aussi charismatique qu’il soit, n’aura de légitimité que lorsque les électeurs l’auront désigné pour conduire les affaires de la région, du département ou d’une municipalité.

Que la démocratie ait des faiblesses nul n’en disconvient, personne ne croit que c’est la panacée, mais de tous les systèmes politiques existant, c’est celui qui accorde le plus de liberté, garantit les droits  des individus et les protège de l’arbitraire.

Mais, il arrive dans nos démocraties, pour des raisons émanant des gouvernants, parfois pour une prétendue raison d’état,  que l’Etat  devienne l’oppresseur, mettant en œuvre ses ressources pour «détruire ou briser» un homme ou un groupe d’individus.

Prenons le cas du procureur de la république de la Guadeloupe, qui implique certains dirigeants du LKP, pour des infractions aux motifs douteux.

Ce même procureur  eut été bien inspiré, d’ouvrir une enquête contre ces békés qui ont empoisonné la terre, les eaux en utilisant dans leurs champs de bananes des produits illicites, qui tuent  aujourd’hui des centaines de nos compatriotes par an, mais il s’est abstenu et le cancer de la prostate continue à tuer et les békés à s’enrichir.

Nous rappelons à ce procureur  sélectionnant avec le plus grand soin ceux qu’il met en examen, non pas à lui expressément, il n’est qu’un exécutant mais aux politiques, que tout ceci n’aura qu’une conséquence, celle d’énerver tout le monde,  je rappelle qu’il existe un droit de RESISTANCE à l’oppression. C’est un droit naturel, un droit imprescriptible  cité à l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789,  et face aux abus  toute résistance sera légitime.

Quoi qu’il en soit, j’invite chacun à être attentif à ce que le droit de se rassembler, de débattre, de confronter ses idées ne soit annihilé, de même j’invite les gouvernants à la plus grande des modérations, car le feu n’est pas éteint.

J’invite chacun à respecter les fondements  démocratiques qui nous gouvernent, car c’est notre protection contre l’arbitraire, contre la violence.

J’appelle chacun à la vigilance, il y va de nos libertés, de ces libertés découlant du droit que nous accordent la Constitution.

Aucune organisation ne saurait sous quels motifs qu’ils soient, s’ériger au-dessus de la loi, pas même l’État.

Tony Mardaye

Notes

  1. Le LKP c’est la démocratie
     
  2. Élie Domota: «Coup d’état manqué» & «Dissension au LKP»

boule  boule  boule 

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