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Galerie de peinture mauricienne
Galri lapintir morisyen
Sir Georges Edouard Nairac
(1876-1960)
Portrait après restauration. |
Portrait avant restauration. |
Par sa mère, Adèle Couve, il était parenté à Louis Léchelle, était-ce donc de ce côté qu’il trouva quelque prédisposition à la politique? Tout comme son père, il fit toutes ses études au Collège Royal. Issu d’une famille de commerçants, il grandit dans l’aisance et parvint logiquement à devenir lauréat en 1895. Il fut reçu avocat à Middle-Temple en 1898 et s’inscrivit au barreau de Port-Louis avant de se lancer dans la politique.
En 1908, il devint Conseiller municipal et c’est alors que le Dr. Eugène Laurent pensa à lui pour son Comité d’Action Libérale qu’il venait de créer. En effet, la faconde et la force de conviction de Nairac étaient très appréciées par la population. Il devint donc le premier Vice-Président du mouvement et milita pour la venue de la fameuse Commission d’enquête royale sur l’industrie du sucre à Maurice.
En 1909, les membres de la dite Commission furent sensibles à ses requêtes et ses critiques. Devant la fameuse Commission Swettenham, il réclama notamment la création d’un syndicat des petits planteurs, dénonça les pratiques des financiers, se prononça pour un programme d’austérité et une sévère réduction des dépenses publiques.
Il finit par se dissocier d’Anatole de Boucherville, Secrétaire de l’Action Libérale, qui réclamait avec force l’autonomie, puis la rétrocession pure et simple à la France.
En décembre 1909, il fut élu dans le Ward II de Port-Louis, à prédominance musulmane, dont il demeura le représentant fidèle jusqu’en 1921. En 1911, il fut élu député de la capitale et son sens certain de la persuasion lui fut grandement utile lors des émeutes qui suivirent les élections: c’est Nairac qui sut convaincre et apaiser les mouvements exacerbés de la foule excitée.
Il devint Maire de Port-Louis en 1913, le Dr. Eugène Laurent, leader du parti décida de s’exiler en Europe et de fait, c’est Nairac qui devint le leader du mouvement.
Par la suite, Edouard Nairac se distingua encore en parvenant à contrecarrer le mouvement rétrocessionniste et en 1921, il emportait une victoire importante et décisive contre Anatole de Boucherville.
Il fut encore Maire en 1921 et 1922. Il demeurera aussi dans les mémoires pour avoir tenté de permettre l’usage du créole dans les débats, lorsqu’en 1922, il prit la défense du Conseiller Mamode Ellam contre le Dr. Eugène Laurent qui voulait l’empêcher de s’exprimer librement dans sa langue maternelle. La dispute durera cinq mois et, bien que le Conseil légal n’ait pas trouvé d’objection à l’utilisation de cette langue dans les débats, devant l’animosité suscitée malgré lui, Mamode Ellam se plia aux injonctions de ses collègues. Cependant, l’idée était lancée.
Après un revers politique lors des élections de janvier 1926, les autorités coloniales lui proposèrent un siège de Nominée au Conseil Législatif.
Il fut même fait King’s Councel (K.C.) et devint Procureur Général en l’année 1927. Durant huit années, il officia ainsi au service du Gouvernement. En 1935, il occupa les hautes fonctions de Chef-Juge jusqu’à sa retraite en 1940. En 1938, il fut fait Chevalier.
Dès le début de la guerre, il rallia les positions de la France Libre et grâce à ses causeries radiophoniques, il réussit à convaincre nombre de Mauriciens à cette cause.
Très chrétien, il participa activement avec son épouse à la reconstruction de la Cathédrale.
Il mourut fort âgé, en 1960, à la Route Saint Paul, dans sa belle demeure, devenue depuis l’actuel Hôtel de Ville de Vacoas Phoenix.