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Galerie de peinture mauricienne
Galri lapintir morisyen
Louis Lavoquer
Peinture à l’huile sur toile, par Charles Alfred Avice du Buisso
Portrait du Maire de Port-Louis, Lavoquer, après restauration. |
D’origine réunionnaise par son père, Louis Lavoquer est né à Port-Louis en 1832. Son père lui-même avait déjà siégé au Conseil Législatif de Maurice. Il n’eut donc pas grand mérite à attraper le virus de l’édilité.Il est des hommes pour qui le destin, en quelque sorte tout tracé, ne semble pas avoir crée de complications notoires et à qui tout semble avoir souri dans la vie… Louis Lavoquer fut tout d’abord un brillant homme d’affaires qui réussit à faire fortune, ce qui lui laissa tout le loisir et tout le temps de s’adonner à la politique.
Portrait du Maire de Port-Louis, Lavoquer, avant restauration.
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Portrait de Lavoquer après incrustation de pièces dans le bas du tableau et avant réintégration picturale. |
C’est lui à qui l’on doit le fâcheux et déplorable incident survenu au Théâtre de Port-Louis le 10 mars 1857, lorsqu’on introduisit un cocher îvre dans la Loge du Maire d’alors, Hippolyte Lemière, incident qui fut volontiers demeuré au stade de l’anecdote, si la motivation de cette stupide humiliation n’avait pas été profondément raciste, tentant de dénigrer sciemment le Maire d’alors, le premier issu de la communauté créole.
Par la suite, il poursuivit son business familial avec son beau-frère, Alphonse Barbé, passionné de courses de chevaux et qui lui transmit son amour du turf. Lavoquer devint ainsi secrétaire du Mauritius Turf Club de 1862 à 1867, puis devint même président de cette institution en 1881.
Portrait de Lavoquer, détail du bas du tableau avant restauration. |
Détail du bas du portrait pendant restauration.
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Détail du bas du portrait après restauration. |
C’est cependant à la Municipalité de Port-Louis que le politicien s’affirma vraiment. Elu conseiller en 1868, il devint Maire sous le gouverneur Broome, en 1882. Il n’eut pas grand mérite à diriger l’édilité et les affaires de la Cité car, à la différence d’un Louis Léchelle ou d’un E. Aubert, il n’eut pas à essuyer les catastrophes naturelles de toutes sortes, épidémies, cyclones, incendies, que d’autres mairats eurent à affronter. Cela lui permit d’investir son temps à des actions durables et constructives, comme la construction du canal de rectification, qui permit d’améliorer notablement l’alimentation en eau potable de la capitale. On lui doit également nombre de travaux d’embellissement, comme la structuration actuelle des parterres de la Place d’Armes, comprenant la création des squares Bowen et Ferguson. Etait-ce son amour des courses, au beau milieu du Champ de Mars, il fit construire une petite place avec une jolie fontaine supplantée depuis par la statue d’Edouard VII exécutée par Prosper d’Epinay. C’est d’ailleurs à ce dernier qu’il passa commande de bustes en terre cuite du Père Laval et de Rémy Ollier, dont on peut se demander légitimement aujourd’hui ce qu’ils sont devenus …
Lavoquer fit un court voyage en Europe en 1883, puis, après avoir été réélu maire, reprit les rênes de la Municipalité. Il devait sans doute aimer l’Art car il s’attacha déjà à l’époque, à restaurer et embellir le Théâtre Municipal.
Grand ami de Sir John Pope Hennessy, il passa à nouveau commande d’un portrait en pied du célèbre Gouverneur irlandais, qui lui permit alors d’orner la salle de délibérations du Conseil Municipal. Lors des débats réformistes, cela ne l’empêcha pas de s’allier aux Conservateurs et Libéraux, sous la houlette de Sir Virgile Naz et Newton. Il se présenta même comme candidat au district de Pamplemousses. Il termina sa carrière comme membre nommé du Conseil Législatif où il présida le Conseil d’Education.
En septembre 1886, il tomba gravement malade et décida de se rendre en Europe pour s’y faire soigner. Il demeura à Paris durant les trois dernières années de sa vie et ne put retourner à Maurice, il mourut le 29 décembre 1889.
Portrait de Lavoquer, détail du visage avant restauration. |