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Siklòn Igo Barba Orel-Balata
Siklòn Igo, Mariz Kondé trad. Jude Duranty • Éditions Zaboka • |
Le 16 septembre 1989, le cyclone Hugo dévaste la Guadeloupe. Deux ans plus tard, «Hugo le terrible» de Maryse Condé fait revivre cette page sombre. Plus de deux décennies après, Jude Duranty en fait une traduction créole.
La semaine du créole organisée en Martinique et ailleurs, en est une preuve éloquente: Le créole ne s’envisage plus aujourd’hui comme un patois, ou comme une langue exclusivement parlée et dont la pratique ouverte a été réservée autrefois aux seules «grandes personnes».
Elle est désormais considérée comme une langue à part entière. La langue hybride a dépassé le simple stade de l’oralité pour atteindre, ou en tout cas tendre vers ses lettres de noblesse et prendre une place qui lui a tété longtemps inaccessible dans le monde de l’écrit. C’est ce que démontre une fois de plus Jude Duranty, avec la traduction en créole de l’ouvrage «Hugo le terrible» de Maryse Condé. Mais pas seulement. Peut-être aussi l’auteur a-t’il voulu contrarier les convictions de certains qui affirment que le créole ne saurait rivaliser avec la richesse, l’élégance et la poésie de la langue de Molière, car dépourvu lui-même, de manière intrinsèque, de ces attributs.
Quoi qu’il en soit, pour celles et ceux qui ont réussi à franchir l’étape de la lecture du créole, la traduction de «Hugo le terrible» ne les décevra pas. Non seulement elle relate les faits avec la même émotion et la même intensité que l’ouvrage originel, mais elle nous précipite dans les méandres de cet environnement bel et bien créolophone de la société guadeloupéenne de l’époque. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si Jude Duranty a choisi ce livre-là pour cet exercice littéraire non dénué de risques. De plus, même si nul n’appelle de ses vœux le retour d’un tel phénomène naturel, l’hivernage n’ayant pas encore dit son dernier mot, la période est particulièrement bien choisie pour donner une nouvelle vie à l’œuvre de Maryse Condé. Souhaitons donc à «Siklòn Igo», le livre, un long et fructueux voyage.
Barba Orel-Balata