Après l'Afrique noire, c'est l'Inde
qui fournit le plus gros contingent de ceux qu'on désigne
désormais sous le qualificatif méprisant de «Coolies»
(ou «Kouli») pour mettre en valeur les îles à
sucre des Antilles. Plusieurs dizaines de milliers de paysans tamouls
s'engagèrent pour aller travailler cinq ans durant dans les
champs de canne à sucre de Guadeloupe et de Martinique. C'est
leur épopée qui nous est chantée ici.
«S'adressant à ses deux fils, Camille Moutoussamy,
lointain héritier d'une civilisation millénaire, il
évoque les travaux et les jours, les dieux rescapés
du naufrage - Maliémen, Maldévilen, Kattalayen, Nagouloumila
-, la lente et inévitable créolilsation d'un peuple
qui a contribué par son courage tranquille, sa patience infinie,
à reconstruire les îles. On y découvres les
figures attachantes de Manman Lanmaï, Manman Sine, Tayé,
le rebelle, Albert Allemèle, réciteur de Ramayana,
la bellissime Manita, ou encore Zazo, détenteru de la mémoire
et des rituels tamouls. Cela dans une langue de haute facture classique
émaillée de toute la poétique du créole.
Cette œuvre s'inscrit dans le droit fil du mouvement de la
Créolité.» - Raphaël Confiant. |