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Les Saint-Aubert

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L'en-allée du siècle
1900-1920

Raphaël Confiant

 

 

 

 

 

Les Saint-Aubert, Raphaël Confiant • Écriture • ISBN 978-2359050769 • 2012 • 21 €.

978-2359050769

«Les Saint-Aubert»: Une saga martiniquaise au XXe Siècle

Voici un pari à première vue un peu fou: raconter l’histoire d’une famille martiniquaise sur tout le XXe siècle c’est-à-dire de 1900 à 1999. Ce pari, l’écrivain martiniquais Raphaël Confiant a décidé de le relever et vient de publier aux éditions ECRITURE le premier des cinq tomes de ce qui sera une véritable saga. Ce premier tome a pour titre «L’EN-ALLEE DU SIECLE» et met en scène une famille de descendants de «gens de couleur libres» qui s’est fait une place par le biais de la profession d’avocat dans le Saint-Pierre d’avant l’éruption de la montagne Pelée. L’auteur nous fait revivre l’atmosphère si particulière du «Petit Paris des Antilles», ses luttes incessantes entre Békés, mulâtres et nègres, ses journaux, ses duels, son théâtre, son activité portuaire, ses distilleries. Tout un monde renait sous nos yeux: le Morne d’Orange, les quartiers du Centre et du Mouillage, celui de La Galère où croupit la plèbe. Celui du Fort où règnent la classe blanche créole.

Ferdinand Tertullien et son épouse Marie-Elodie ainsi que leurs quatre enfants, Saint-Just, Tertullien, Euphrasie et Florian représentent cette classe intermédiaire, celle que ne décrit ni «LA RUE CASES-NEGRES» de Joseph Zobel ni «LA GRANDE BEKEE» de Marie-Reine de Jaham. Cette classe que la littérature martiniquaise a soit toujours ignoré soit cloué au pilori (Césaire, Glissant, Salvat Etchard etc…) parce que coupable à leurs yeux du péché de soumission à la culture française et responsable de l’Assimilation. R. Confiant montre, en nous faisant pénétrer à l’intérieur d’une famille, que cette accusation quelque peu unilatérale se doit d’être modulée sio l’on veut comprendre de manière honnête la trajectoire historique du peuple martiniquais.

Les Saint-Aubert seront bien évidemment affectés par l’éruption de la montagne Pelée et ceux d’entre eux qui en réchapperont se réinstalleront à Fort-de-France pour entamer une nouvelle existence. Là, ils seront rattrapés par la guerre de 1914-18 dans laquelle Tertullien sera mobilisé de même que le mari d’Euphrasie lequel perdra la vie dans les féroces combats des Dardanelles.

Vingt ans de vie martiniquaise (1900-1920) décortiqués par le menu. Ce roman est en quelque sorte un véritable traité d’histoire vivante.

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Réactions

Il était une île au tournant d’un siècle neuf. Une terre de mer, née d’un volcan, une terre de soleil et de vent aux hommes entremêlés comme autant de destins croisés. Il était une île appelée Martinique… En ce tout début de vingtième siècle, Saint Pierre la belle, Saint Pierre, le «petit Paris des Antilles», bruisse devie à l’ombre faussement bienveillante de la Montagne Pelée. C’est ici, entre le volcan et le port, entre le théâtre et la cathédrale que s’est établi Ferdinand Saint Aubert, avocat mulâtre à la richesse confortable et à la réputation bien assise, malgré son scandaleux mariage avec la belle, mais trop noire, Marie Elodie. De ce mariage d’amour naîtront quatre enfants, qui comme c’est souvent le cas, entendent conduire leur existence sans tenir compte des conseils ou des désirs de leurs parents. Mais en mai 1902, l’explosion de la Montagne Pelée va ravager Saint Pierre et modifier à tout jamais le destin des Saint Aubert.

Qui d’autre que Raphaël Confiant à l’écriture sensuelle et savoureuse, pouvait se lancer dans le récit de cette saga antillaise prenant corps dans une Martinique encore largement marquée par l’esclavage et la dictature de la couleur de la peau? Un livre comme un voyage, comme un départ, dont on ne peut qu’attendre la suite…

Florence DALMAS
Le Dauphiné Libéré
17 décembre 2012

 

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