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Je déposerai ce poème sur ta tombe
Comme un soleil qui demande justice
Le temps ne s’est pas tu
Il n’a pas oublié comment tu es partie
Il demande encore pourquoi à l’amour assassin
L’Amour rouge
L’Amour aux mains rouges
L’Amour contre l’Amour
Tu n’étais pas une chèvre
Une bête que l’on tue à l’heure du sacrifice
Un souvenir qu’on efface d’un seul coup de nuage
Un compte que l’on règle au marché des rancunes
Tu étais une enfance
Une jeunesse
La promesse d’un cœur
Aucun tribunal ne peut juger une mort
Son peut-être
Son toujours
Il ne reste que l’assassin
L’élan brutal des malentendus
Le déchirement des possibles du possible
L’échec
La prison étroite de la conscience
La chaîne lourde de la mémoire
Il n’y a pas de clé pour les meurtriers
Et nul ne libère la mémoire de l’inconsolable
Sauf le pardon
Le fardeau du pardon
La cicatrice du pardon
L’immense pardon
Lave ardente d’un cœur blessé à mort
Voilà pourquoi
Je dépose ce poème sur ta tombe
Au nom du Grand pardon
Pour ton repos et non point ta vengeance
Ernest Pépin
Le 18 juillet 2011