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Une chanson s’en est allée
Un souffleur d’énergie
Qui tenait tête au silence de nous-mêmes
Une île s’en est allée
J’entends son rire de panthère
Son éventail de mer dépliée
Et sur la scène l’écho des étoiles qu’on enflamme
Salve inachevée
Le temps juste d’un infini de musique
Le temps d’une trace de luciole
L’absence est là
Si brusquement que le soleil éclate
Comme un essaim
Souvenez-vous
Au détour d’une belle mélodie
D’un lâcher de ruisseaux
Au détour d’un fou-rire de rivières
Un chant s’en est allé
Il devient lui-même
Allume des immortelles aux frontières
Un chant de flamme simple
Et de chœur de lucioles
Un chant de coquillage libre
C’était cela
De corps en corps
L’étoile clouée
L’étoile dételée
D’île en île
Toucher la joie du monde
La souffrance décantée du joug
Passer outre
Et faire commerce avec l’idéal
Appeler l’amour
Et moi plus à vif
Je pleure le trou
Le charroi des brisants où tu te retires
Ernest Pépin
Faugas/Lamentin
Le mercredi 23 novembre 2011