Kaz | Enfo | Ayiti | Litérati | KAPES | Kont | Fowòm | Lyannaj | Pwèm | Plan |
Accueil | Actualité | Haïti | Bibliographie | CAPES | Contes | Forum | Liens | Poèmes | Sommaire |
Aprè dé lanné (2007-2009) LAKOUZEMI VII ème édition SANMDI 15 AOUT 2009, 11H -23H "Échapper à la domesticité du travail pour faire œuvre, s’ouvrir à la présence, Monchoachi
Par productivisme on désigne la vision d’une croissance à l’infini de la production de biens et de richesses, censée constituer la base du développement des sociétés humaines. À l’autre bout de la chaîne de la production, il y a la consommation censée, elle aussi, être sans fin, stimulée par l’offre de produits sans cesse renouvelée. Cette logique dite libérale fut depuis longtemps critiquée par les courants socialistes en raison de l’exploitation du travail qu’elle implique et au regard de la répartition inégale des richesses qu’elle induit. À cette critique socialiste du libéralisme économique, est venue s’ajouter une critique écologiste formulée au nom des dégâts infligés par cette logique à l’environnement et à la nature. Au capitalisme libéral, les socialistes ont longtemps opposé la formation de sociétés socialistes, autrement dit, l’abolition de la société privée des moyens de production et son remplacement par la propriété collective de ceux-ci. L’échec des sociétés socialistes en Europe et dans le monde a conduit les courants socialistes à une acceptation de facto du libéralisme économique, et par conséquent de l’exploitation du travail censée en constituer le régime, et à mettre simplement l’accent sur la répartition inégale des richesses. De leur côté les écologistes ont opposé à la croissance infinie libérale la vision d’un «développement durable», soit un développement soucieux de la préservation de l’environnement, des relations humaines et de l’épanouissement culturel des sociétés. Cependant, ni la vision socialiste, ni la vision écologiste, ne contrecarre le productivisme logé au cœur des sociétés modernes dans leur version capitaliste-libérale actuelle. La raison en est que ni l’une ni l’autre n’identifie pleinement le productivisme dont la nature ne réside pas en un accroissement quantitatif infini de la production de biens et de richesses matérielles (ce qui n’en constitue qu’une résultante) mais réside bien en la transformation sans cesse élargie de toute activité humaine en produit. Autrement dit, le productivisme ne consiste pas en un processus en quelque sorte extérieur à l’homme qui n’impliquerait et ne mettrait en cause que la relation avec la nature. Loin de s’y cantonner, il altère profondément l’essence même de l’homme en métamorphosant la moindre activité humaine en produit, et partant, en transformant la force de travail humaine en marchandise. Cette idée de la transformation de la force de travail humaine en marchandise est déjà présente dans le marxisme. Mais Marx ne va pas jusqu’à comprendre la transformation de l’ensemble de l’activité humaine en produit. Surtout, en rapportant le phénomène de la marchandisation de la force de travail à la lutte des classes et donc à la domination et à l’exploitation capitaliste, Marx s’exclut du coup de son explication, et fourvoie le mouvement d’opposition à ce processus dans une impasse. Car le promoteur de cette mutation de toute activité humaine en produit et de l’homme lui-même en marchandise est le «progrès» technique et technologique, autrement dit, l’asservissement de l’homme aux techniques et technologies, et ceci quelque soit sa place ou son rang dans l’échelle sociale. Et ce «progrès», lui-même, loin d’être « naturel » s’origine dans un projet insensé: celui de se rendre «maître et possesseur de la nature».
Mandé pou sav: 06 96 82 14 42 - lakouzemi@wanadoo.fr |
|