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Le créole: une langue Michel-Ange Hyppolite nous propose de : |
À la fin du mois de décembre, deux soirs avaient été consacrés pour favoriser la rencontre des écrivains seniors et de la relève de la communauté haïtienne. On pouvait percevoir cette initiative comme une tentative pour se transmettre l’huile de coude dans le monde littéraire L’invitation figurait comme suite: Concernant les soirées littéraires du 29 et 30 décembre 2006, au 1251 Bélanger Est (Montréal), à la Galerie Sauther, de 8:00 p.m. à X du matin, vous pouvez apporter:
C’est là que j’ai rencontré Michel-Ange Hyppolite, fervent militant de la cause de la langue créole, et auteur de plusieurs ouvrages d’expression trilingue. Jean- Robert Placide, son allié et penseur modéré était aussi présent. J’ai eu le temps de discuter plus particulièrement avec Hyppolite à propos de ses projets. Il m’a déclaré qu’à long terme, il compte écrire un roman entièrement en créole. Sa deuxième préoccupation littéraire est de compiler tous ses textes critiques dans un ouvrage. En matière de stratégie, il croit que les écrivains artisans de la langue créole devraient faire front commun pour imposer une méthode pédagogique sérieuse de la langue créole aux autorités dirigeantes en Haïti. Il désapprouve farouchement ceux qui pensent que l’enseignement populaire de la langue créole dans les institutions éducatives peut effectivement nuire à la langue française. Il est d’avis que les pédagogues doivent se blâmer eux-mêmes d’avoir mal enseigné la langue française. Il semble désormais prendre la résolution formelle de ne plus traduire dans plusieurs langues un livre initialement écrit en créole. Car, il se rend compte que c’est une forme d’échappatoire pour les lecteurs paresseux, une béquille pour les partisans du moindre effort. Il est également indisposé à l’idée de parler du créole en français en soutenant que cette manœuvre tue l’esprit d’invention et la motivation de recherche de nouveaux mots, du même coup handicap la richesse et la prolifération du vocabulaire des usagers de la langue créole. Concernant son plus récent ouvrage inspiré du genre littéraire: la correspondance, l’auteur désigne deux personnages: Ife et Soul qui partagent leurs sentiments à distance. «Nou lwen, men nou pre», parmi une série de lettres successives imprimées dans LET IFE AK SOUL de Michel-Ange Hyppolite. (..) Jodi a pendan mwen gen tan an mwen ap reflechi sou pasay ou nan lavi-m depi nan pye boutilye jouk nou rive na peyi Kanada, peyi lanèj, m’ap reviv tout bèl woz ansanm ak gwo pikan kandelab lavi a te sere pou nou yo. Ife, nou aprann woule anba touman lavi jouk nou pote mak la sou po nou, se lavi… M’ale! Se te Soul, ki renmen ou ampil. A mon avis, la correspondance est le miroir d’une expérience à deux, le reflet de la vie sentimentale et affective de deux êtres. C’est également une preuve à conviction des différentes étapes d’une union conjugale ou amicale. C’est avant tout un engagement personnel, qui devient mutuel et que l’auteur transpose désormais en un engagement social. Cependant, le langage créole apporte un élément de plus aux échanges des interlocuteurs. Car la métaphore qu’utilise Ife concernant le tempérament de Soul est frappante. Elle nous rappelle et nous ramène à notre réalité culturelle et folklorique instamment. Comme l’auteur le souligne: «À la lecture des lettres, il est facile de découvrir, à pied d’œuvre, comment les sphères suivantes: poésie, prose poétique, philosophie, espoir, amour se conjuguent pour éveiller notre plaisir, et vos passions, pour apporter une dimension novatrice à notre belle langue créole qui grandit à merveille dans la littérature haïtienne contemporaine.» Tankou reyon adolesans nan basen afeksyon mwen Soul, Soul, mwen pa kab konte kantite ane nou ansanm. Nou pa janm genyen ni je wouj ni je ble. Nou pa toujou wè solisyon pwoblèm yo menm jan. Sa konn lakòz nou patinen. Avanyè nou rive bare tèt nou na mitan pwòp kontradiksyon nou pandan nou t’ap pran san nou pou nou trye lide. Tout rale-mennen-vini lapanse sa yo se ekzèsis pou awòm ou anvayi an dousè… Combien de fois nous arrive-t-il de peiner pour trouver les mots justes qui conviennent à nos êtres chers en traduisant nos pensées sur papier ! Eh bien une solution de consultation nous est proposée. De plus, cette démarche épistolaire est de loin plus intimiste que DIALOGUE D’ÎLE EN ÎLE de Montréal à Haïti, une œuvre éditée par CIDIHCA regroupant plusieurs auteurs québécois et haïtiens dont Jacques Godbout et Émile olivier, Paul Chamberland et Serge Legagneur etc. |