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Démaré, “Anges de Terre Brûlée”, Bernabé Joby, paroles en français et en créole • |
Auteur, diseur, comédien auréolé d’une renommée qui dépasse les frontières de son île natale, la Martinique, Joby Bernabé a donné de nombreux récitals, seul ou avec ses amis musiciens, dans la Caraïbe, en France, au Canada et en Afrique. Le présent recueil regroupe l’ensemble des paroles qu’il a partagées avec un assez large public tout au long de son parcours. Les poèmes en langue française sont pour la plupart inédits.
AVANT-DIRE
Des paroles ici dé-livrées, certaines ont été partagées avec un assez large public lors de nombreux récitals, concerts et animations, et à la faveur de plusieurs enregistrements. Elles ont au fil des interprétations évolué vers des écrits que le présent ouvrage rend, il faut bien s’y résigner, définitifs. Leur genèse, comme celle de toutes les autres, n’a obéit à aucune contrainte particulière de forme, d’esthétique, de réfèrent ou de catégorie poétiques ou littéraires.
Elles ne sont là que parce que je les ai rencontrées quelque part en l’espace-temps et qu’elles se sont en moi et par moi imprimées, informées et exprimées tant il est vrai que la parole nous précède (Monchoachi) et que les mots savent de nous ce que nous ne savons pas d’eux (René Char). J’ai longtemps nourri le projet de m’en séparer un jour en dépit de ma réticence quant à leur pertinence opératoire. Puisque c’est chose faite aujourd’hui, elles maintiendront avec mon souvenir les liens de leur inspiration et leur procréation, mais elles aspirent surtout dorénavant à tisser avec vous ceux de vos sensibilités propres et de vos entendements.
Elles ont toutes entre deux et trente ans d’âge autant que ce compte du temps ait quelque chose à y voir.
Elles témoignent tout au moins d’un parcours, d’une pensée en marche, d’un cheminement identitaire dans la trace d’un regard qui se pose, incisif, intuitif et tout à la fois détaché et dérisoire sur le monde.
Pour avoir chanté en moi de toutes leurs voyelles, beaucoup d’entre elles incitent à une fréquentation sonore; une oralisation libre à débits et rythmes variés ; des interprétations ludiques individuelles ou collectives, tandis que d’autres suscitent une réception silencieuse, voire solitaire et recueillie.
Pour élargir le champ de réception de certains textes créoles, je les ai doublés de transpositions françaises – ce terme en l’espèce convient mieux que traduction – de transpositions donc que j’ai voulu fidèles, au chant, au rythme et à l’esprit plus qu’à la lettre même des originaux. Elles ont donné lieu à des casi-recréations en français qui de ce fait n’ont pas été placées dans l’ouvrage en vis-à-vis des originaux.
Je n’ai par contre pas jugé bon de traduire ou transposer en créole les paroles qui me sont venues en français. Enfin, quelque soit l’accueil qui leur sera réservé, puissent-elles être le terreau fécond de quelques esprits éveillés ou la source généreuse de chanteurs, diseurs et autres marqueurs, enseignants, animateurs, semeurs de paroles diverses et d’énergie de vie.
Car c’est l’énergie de vie qu’est censé dénouer, stimuler et libérer le Ben démaré1 de culture vernaculaire. D’où le titre du présent recueil.