Roland Davidas a fait paraître un ouvrage intitulé «Que peut le corps des Antillais? Prosopopée de Spinoza à propos du devenir actif des Antillais». Dans ce livre, il donne la parole au «prince des philosophes», penseur néerlandais du XVIIe siècle, qui disserte alors sur les Antillais. Car pour Davidas: «Spinoza sé ta nou».

Quatrième de couverture :

«Que peut le Corps humain?»: c'est la question essentielle posée par Spinoza dans l'«Éthique», son chef-d'œuvre absolu. Cette question est, d'après Gilles Deleuze, la plus importante de toute l'histoire de la philosophie.

«Que peut le Corps des Antillais?: c'est la question fondamentale qu'il convient de se poser si l'on veut envisager le devenir actif des Antillais. Les Antillais ont en effet une «conception hystérique d'eux-mêmes»: ils sont dominés par la Crainte et l'Espérance, ils aiment à imiter les affects des autres et ils ont du mal à se «contempler eux-mêmes ainsi que leur puissance d'agir». Et pourtant, le «Corps des Antillais est expansif, sa puissance indéfinie et ses pouvoirs inexplorés». La puissance d'agir des Antillais est «une partie de la puissance infinie de Dieu, c'est-à-dire la Nature».

C'est cette vérité essentielle que Spinoza vient révéler aux Antillais. Une vérité subversive et dérangeante qui tend à vouloir leur restituer la plénitude de leur puissance et une confiance radicale dans leurs pouvoirs véritables. Mais cette vérité dévoile en même temps les mensonges et les mystifications du Pouvoir qui dénie toute puissance créatrice à la multitude antillaise.

À travers cette Prosopopée, Spinoza cherche à conduire la multitude antillaise «comme par la main vers son salut et sa béatitude». Comme un ami, un frère et un guide éclairé, il invite les Antillais à se remettre debout, à «traverser leur fantasme hystérique», à s'aimer eux-mêmes, à rechercher leur utilité propre, et par dessus tout, à aimer Dieu intellectuellement.

Cet ouvrage est une analyse du principal obstacle à l'émancipation antillaise, à savoir la conception hystérique que les Antillais ont d'eux-mêmes. C'est aussi une critique du Système économique et politique dominant, mais surtout un hymne à la Puissance : celle du Corps et de l'Esprit des Antillais.

Ce livre est aussi un hommage au plus grand philosophe occidental, à savoir Baruch Spinoza.

Roland Davidas enseigne le français et la Langue Vivante Régionale créole au collège du Vauclin (Martinique). Il a publié en 2006 un ouvrage en créole: «Chien-fanm» (Éditions Gawoulé).

 Viré monté