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La légion Saint-Georges

Roland Monpierre

Sortie 8 novembre 2010

 

 

 

 

 

La légion Saint-Georges, Roland Monpierre • Caraibeditions
ISBN 978-2-91-762318-3 • Novembre 2010 • 12.80 €.

La légion Saint-Georges

Présentation de la BD par l'éditeur

Joseph Bologne de Saint-Georges, plus connu sous le nom du Chevalier de Saint-Georges, fut le premier homme de couleur à la cour du Roi Louis XVI.

Né esclave en Guadeloupe, il devint, en métropole, un escrimeur et cavalier hors pair, en même temps qu’un virtuose du violon reconnu et apprécié. Il créa et commanda la «Légion franche des Américains», composée de volontaires antillais et africains issus des Colonies.

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L'auteur

Né en 1954 à Paris, de parents guadeloupéens, Roland Monpierre se passionne très tôt pour le dessin et plus particulièrement la bande-dessinée. Il publie ses premières planches dans le journal de son lycée. C’est en 1976, qu’il découvre le Reggae lorsque son frère, Aimé, rentre de Londres avec dans ses bagages l’album Rastaman vibration d’un certain Bob Marley. Il est l'auteur de plusieurs bandes dessinées dont deux autour de la vie de Bob Marley: «La légende du lion» et «La légende des Wailers».

Livres d’ Illustrations (1981-1988), éditions Caribéennes.

Bandes dessinées:

  • Repas Antillais (1984), éditions Futuropolis.
  • Le diable blanc (1986), éditions Futuropolis.
  • La biographie illustrée de Bob Marley: Reggae rebel (1988), éditions Cartibéennes.
  • Bob Marley en bd (remanié en 1992), Eisen Editions.
  • La légende des Wailers (2006), éditions Albin Michel.
  • La légende du Lion, la suite (2008), éditions Glénat.
  • Les rêves de Paris (2003), éditions Tartamudo (Livre Illustré pour enfants).
Roland Monpierre

Entrevue avec l'auteur

Roland Monpierre, pourquoi Saint-Georges?

Je me suis toujours passionné pour l’histoire des Antilles au temps de l’époque révolutionnaire; beaucoup de personnages dans toute la région, et beaucoup d’événements ont souligné le combat pour l’abolition de l’esclavage, d’un coté et de l’autre de l’Atlantique. Une discussion avec des amis du Conseil régional de Guadeloupe, m’a amené à travailler sur des héros noirs des Antilles. C’est ainsi que le nom de Saint-Georges est apparu. Il représentait idéalement le combat de cette époque.

D’où cette passion pour ce personnage historique vous est-elle venue?

«Né esclave aux Antilles, proclamé Chevalier sous le règne de Louis XVI et promu Colonel sous la Révolution.» C’est presque un parcours initiatique! Une seule personne, plusieurs vies presque... Et quel talent! Musicien accompli, maître d’armes, stratège, diplomate (parfois espion même)... Est-ce que tout ceci ne nourrit pas de bons scénarios? Un tel personnage c’est un cadeau pour un scénariste...

Qui est vraiment Saint-Georges et comment les antillais le perçoivent-ils?

Il y a beaucoup de mystères sur ce fameux personnage; en ce qui me concerne, pour la BD, je me suis construit «mon» Saint-Georges... Mais pour l’essentiel, le plus important est le côté «exemplaire»; oui, je crois que c’est ainsi que les antillais le perçoivent... Un précurseur à plus d’un titre, qui faisait de sa propre vie, l’occasion de faire tomber les préjugés.

Cette publication vous a t’elle demandé de nombreuses recherches?

Oui bien sûr... et là, je dois remercier Internet. J’y ai trouvé beaucoup d’illustrations, et beaucoup de livres récupérés par Google Book (datant parfois du 19ème siècle...); le travail sur les chevaux que j’avais peu dessiné jusque-là... et les costumes, par exemple... Et même si le récit en BD est romancé, il repose sur de vraies étapes historiques, confirmées cette fois dans les écrits des spécialistes... Il a fallu faire des choix...

Comment vous y êtes vous pris?

J’ai recoupé les informations... Une fois que la décision fut prise de travailler sur «La Légion Noire», je me suis soucié de ce que cette histoire devait raconter, à savoir, l’histoire d’un bataillon de 1000 hommes noirs issus des colonies, qui se portent volontaires dans l’idée d’aider à l’abolition de l’esclavage.

Cet album raconte la période de la vie de Saint-Georges au cours de laquelle il était à la tête de la première armée noire de France. Y a-t’il d’autres période de sa vie que vous aimeriez scénariser et dessiner? Et si oui, lesquelles?

Oui, bien sûr; notamment son mystérieux voyage vers Saint-Domingue (Haïti)... C’est une époque que l’histoire a du mal à reconstituer, parce qu’on perd la trace de Saint-Georges entre 1795 et 1797... On peut supposer qu’il aurait rencontré Toussaint LOUVERTURE... Et les possibilités de scénario deviennent infinies...

Comment jugez vous la mentalité des français des années 1790 face à la «réalité noire» et face aux soldats issus des colonies de l’époque?

On découvre, en lisant attentivement les propos des gens de l’époque, une ouverture d’esprit plutôt étonnante... Il y a bien sûr des préjugés, mais c’est intéressant de se rappeler qu’il aura fallu un «code noir» pour que la population (majoritairement chrétienne de l’époque), accepte l’idée que des hommes puissent être inférieurs à d’autres, justifiant ainsi l’esclavage... Le temps de «la légion St-Georges», c’est celui des «Lumières», aux idées de liberté, peut-être plus généreuses que celles du régime précédent... En tout cas, au début...

Pensez vous que les gouvernements d’aujourd’hui pourraient s’inspirer des décisions politiques de leurs ancêtres?

Il est très difficile de répondre à cette question... Les mentalités de l’époque et celles d’aujourd’hui ayant peu à voir... On peut toutefois, sans rentrer dans des polémiques récentes, souhaiter aux sociétés démocratiques d’aujourd’hui, de ne jamais oublier les fondements républicains qui les ont vues naître...

On dit qu’Alexandre Dumas se serait inspiré de la vie du Chevalier pour ses romans, est ce vrai?

En partie oui. En fait, Dumas souhaitait réhabiliter son père mis en disgrâce par Napoléon (Dumas refusa de se rendre à St Domingue, mater les révoltes d’esclaves...) Pour se faire, le romancier s’inspira des exploits de son père et de Saint-Georges... n’hésitant pas à emprunter beaucoup au chevalier... On dit que dans «Les trois mousquetaires» par exemple, Aramis, serait un essai de portrait de Joseph De Bologne...

Vous publiez chez un éditeur des Antilles, Caraïbéditions, pourquoi ce choix alors que vous avez êtes publié habituellement dans des maisons d’édition de l’Hexagone?

C’était l’occasion de faire un ouvrage sur un personnage des Antilles étant moi-même antillais, avec un éditeur basé dans les îles... C’est à dire avec le souci que cette publication n’oublie pas son public, le premier concerné. Les éditeurs basés dans l’hexagone ont tendance à considérer qu’aux Antilles le public BD est minuscule. Mes précédents albums n’arrivaient aux Antilles que bien longtemps après leur sortie de presse.

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