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Show-d’hier /Juillet 2009 :
Les Cerveaux-Lents d’Haïti1

Par Jean Elie Valcin

décembre 2020

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J’ai déjà montré la mauvaise foi des chefs de syndicats à œuvrer pour le bien-être des syndiqués et ipso facto pour le peuple. Ils n’amorcent une démarche politique que pour défendre, de manière épisodique, leurs propres intérêts. A l’instar de certains membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui utilisent leur droit de veto, ils lancent à l’endroit du gouvernement la menace de grève générale si leurs revendications mesquines ne sont pas exécutées. Ils font fi généralement de la quête des idées pour résoudre un problème inhérent aux besoins des syndiquées. Il leur est plus facile de mourir que de penser. Cependant, ils attendent des avantages du gouvernement de toutes natures. De manière tacite, ce cercle d’initiées domine et régit les procédures, si bien que les mêmes personnes soient élues année après année, autrement dit des présidents d’organisation à vie.

Dans la galerie de nos dirigeants politiques, (les gouvernants) il semblerait qu’on ait affaire aussi à des gens qui ne savent pas comment diriger les gens et qui sont dépourvues de grandes lignes managériales pour notre pays. Les gouvernements se succèdent mais plus ça change, plus c’est la même chose. Chacun augmente le taux de salive de l’autre, ajoutent des taxes, siègent sempiternellement dans les réunions, multiplient les «Corps-locks» et finalement le pays devient impôt-cible, une misère-Record pour les gens paisibles et une vache à lait indispensable pour les Commerce-Sang, les Harry-vice, les Grands-goûts.

L’opportuniste qui occupe un poste après toute une cascade de circonstances, s’autodétruit dans la perspective de barrer la route à tout ennemi potentiel, réel et imaginaire, ce qui ne reste pas sans avoir de graves répercussions sur le pays.

Après environ 22 ans de tâtonnements politiques, le pays marche à grands pas vers l’abime, on vole dans les bas-fonds quotidiennement avec l’espoir de trouver une issue. On craint encore le retour des Duvalier et celui d’Aristide, les Hommes les plus populaires d’Haïti. Les grands mordus de l’haïtianisme truffée d’un nationalisme effréné non partisan de la double nationalité regorge de superfluités alors que le peuple tient le diable par la queue. Mais de manière concrète, personne ne dit qu’on va doter le pays d’un nouvel aéroport, d’un nouveau stade, d’un moyen de transport décent, d’un nouveau système de logement etc. Au nom de la démocratie, le pays vit dans l’errance et la désespérance. Pourtant Hitler, un ennemi farouche de la démocratie a inventé le Volkswagen pour son peuple.

En France pour répondre à l’insécurité qui y sévit, le chef d’État préconise le Citoyen volontaire de la police. A-t-on déjà pensée à la grande capacité … pour répondre à la congestion des transports en Haïti? En France, l’État investit dans les futures lignes à grande vitesse. Le ministre de l’écologie, Jean Borno a officialisé, le 20 janvier 2008, le projet de ligne à grande vitesse (LGV) qui doit permettre de relier paris à Rennes en 1h 27 en 2014. D’autres projets sont prévus pour 2030. Parmi lesquelles Paris – Clermont Ferrand - Lyon, Paris – Amiens - Londres et Toulouse – Narbonne.

Au Sénégal, le Président de la République confie environ une dizaine de grands projets à des firmes étrangères dont l’objectif est de faire du Sénégal le premier pôle d’attraction de l’investissement dans l’UEMOA. Parmi les grands projets, la construction d’un nouvel Aéroport International Léopold Sedar Senghor et offrir tous les services d’un aéroport du 3e millenium.

La République Dominicaine est dotée d’un port de classe mondiale. Ce port a été récompensé par le «Prix du Meilleur Port de l’Année 2008». Lors de la convention de «Seatrade Cruise Shipping» qui s’est déroulée dans la ville de Miami du 16 au 19 mars, l’enquête réalisée pour les prix 2008 a considéré plus de 230 destinations touristiques qui ont un port apte à recevoir des Croisières.

La République Dominicaine rêve en 2014 de matérialiser son centre financier en forme de Flipper. Chez nous, l’État investit dans les petits projets à court terme (travaux à haute intensité de main- d’œuvre et favorise l’informel, chouchoute les petits marchands, vénère les madans saras2 avec une hypocrisie voilée). Parmi les grands projets d’Haïti, on peut citer l’élection de 2010 celle de 2015, des projets de développement durable à la pap padap et au plop plop3, sinon on attend US à IDÉES, L’EAU NUE, s’il s’agit de visa on fait fi de TCHA-VESTE et de CASSE-TROP et on se nage dans L’EAU BAS MA. Vive les projets bidon, les quelque kilomètres de route qui ne durent que quelques jours, avec une fumée de dettes. Dix ans de gouvernance en Aval et pas même une gare routière.

Enfin, certains parle- ment terre tournent sur eux-mêmes avec plus de 40000 kilomètres de tours. Interpellation + interpellation. Menace de vote de censure sempiternelles tout en votant des lois arbitraires pour barrer la route aux éventuels concurrents de la diaspora et autres candidats (virtuels, réels potentiels et imaginaires).

Le pays a un urgent besoin de leadership, de chefs visionnaires, humanistes, capables d’appliquer ces trois tâches pour diriger : prévoir, organiser, et contrôler. Le pouvoir dit-on est essentiellement la capacité de changer ou d’apporter des changements.

Notes

  1. Show-d’hier: allographe utilisé par l’auteur pour prouver le degrée de l’obscurantisme des dirigeants. De 2009 à aujourd’hui, rien n’a été fait.
     
  2. Madans saras (madansara, en créole). Les femmes oiseaux, traduction littérale d’un oiseau communément appelé madansara en Haïti. C’est un oiseau migratoire qui butine de fleur en fleur à l’instar des marchandes qui passent des heures et des jours pêchés sur des camions pour acheter des toutes sortes de produits alimentaires et les revendre à Port-au-Prince. (Ref. Le Nouvelliste, 2017-07-24).
     
  3. la pap padap et au plop plop. Développement à la pap pap dap, direct direct ou plop plop. Le tout est synonyme d’amateurisme, de cosmétique, c’est-à-dire qui n’est pas substantielle. Nos routes coûtent très chères mais en un labs de temps elles sont parsemées de nids de poules et de crevasses.

Une courte autobiographie de l’auteur

Jean Elie Valcin. Ancien candidat à la députation de l'Asile, département Nippes, Haïti. -- Diplômé de l'Université Jean Price Mars. Étudiant finissant en diplomatie (CEDI) Centre d’ Études Diplomatiques et Internationales. Professeur de philosophie et de belles lettres. Ancien professeur d'art dramatique au Nouveau College Bird. Ancien co-animateur de «l' Expression», une émission à caractère culturelle sur Energie FM 101.7 Ancien collaborateur du journal Le Matin. Actuel présentateur de l'émission télévisée, «Espace Diplomatique» [Quelques rubriques: • Contestation sociale en Haïti (Contestation sociale en Haiti) • Hommage au prof. De carrière, monsieur Joseph Mathurin Sainvil) • 11 juillet, 2020]; Coordonnateur Adjoint de AFEMME (Action du Féminin et du Masculin pour un Monde Equilibré).

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 Viré monté