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Réfléchissant sur mes 10 Années de Contributions
dans les Listes Internautes Haïtiennes

Nekita Lamour, mars 2008

Je ne peux pas croire que j’ai passé 10 ans à écrire dans windowsonhaiti et dans les autres listes haïtiennes. Pendant que j’observe les débats et les échanges sur  le futur d'Haïti dans un yahoogroop haïtien, je me demande s’il vaut la peine de continuer à écrire dans les lignes haïtiennes. Je peux dire à part de Windows, les sujets que j’apporte ne reçoivent presque pas de commentaires. Même dans Windows, il n’y a pas beaucoup de commentaires aux contributions sur l’éducation et les jeunes qui sont ma passion. C’est vraiment décourageant. J’écris et je communique à l’oral et à l’écrit mon inquiétude sur l’éducation à plusieurs “ “stakeholders” ou  “leaders visibles” dont je crois devraient être en mesure de prendre la situation de la jeunesse et de l’éducation haïtienne de la diaspora en main. Mais cela n’arrive pas.

Je partage ces inquiétudes étant quelqu'un qui a quasiment grandi aux Etats Unis particulièrement à Boston. Je remarque que les problèmes d'Haïti ont été transportés aux Etats-Unis. Pendant qu'une génération des Haïtiens nées à l'étranger gémit en prison ou dans le système judiciaire, notre emphase est sur Haïti dont je n'ai pas d'objection, notre attention est sur les nouveaux(elles) venu(es). Cependant, je crois que nous devons avoir un environnent aux Etats-Unis ou nous pouvons partager le passé des haïtiens aux Etats-Unis et planifier l'avenir ensemble.

Personnellement, j'étudie la présence historique des Haïtiens aux Etats Unis depuis 1998. J'ai beaucoup appris. En bref les haïtiens sont aux Etats Unis comme esclaves depuis que les Pilgrims du Massachusetts allaient acheter les esclaves dans les îles Caraïbes depuis les années 1630. Les Haïtiens ont plus de 350 années à Boston. Parmi les haïtiens libres à Boston, on revoit le papa de W.E. B Dubois qui était dans les Berkshires dans les années 1825, ou il a donné naissance en 1868 à l'un des grands penseurs américains noirs contemporains.

On trouve les haïtiens libres à New Orleans depuis 1720. Ma première présentation en 1998 était avec les transparences et un projecteur. Dix  ans plus tard en 2008, j'ai présenté sur les power points en couleur. Il ya eu une évolution technologiquement remarquable  dans ces 10 dernières années, pendant qu’un grand nombre d’haïtiens n’utilise pas encore l’ordinateur.

Pendant que les Haïtiens ont eu de grandes positions dans le mainstream America, le niveau social, éducatif, et économique des Haïtiens à l'étranger est diminué. Le rapport  par CIS (Center for Immigration Studies) rapporté par Charles Arthur  dans "Eye on the Caribbean" en décembre 2005 est l’un des recherches fait au niveau national qui devrait aboutir à des “Town Meetings” partout dans le diaspora. A Boston, un recherche par le  Boston Redevelopment Authority publié en Mars 2007 est méprisé aussi par la communauté haïtienne. Pour vous dire, il n'y pas un atmosphère pour présenter ces faits, ces statistiques dans la communauté haïtienne. Ces statistiques qui pourront nous aider à réfléchir sur le présent et planifier pour le futur. Pour écrire un ou des livres, comme tout haïtien créatif, on doit passer du temps à chercher des grands, on doit faire des efforts herculéens si je peux dire pour écrire, étudier, et faire des recherches qui peuvent aider la communauté haïtienne à grandir. Pour faire tous ces efforts pendant “qu'on donne le blanc ses 40 heures de temps” et si on a une famille, c'est pas une chose facile. Alors l’internaute permet de communiquer plus rapidement.

D’après mes expériences depuis presque 35 ans à Boston, les affaires érudites et artistiques ne sont pas tellement appréciées. Les bals, les églises sont pleins à craquer tandis que les gens ne participent pas dans des séminaires éducatifs sur la musique ou la religion, voire les présentations pédagogiques, artistiques ou d’autres sujets. Miami ou il ya une forte quantité de boat people a l’air d’avoir plus d’appréciation pour les Arts, les aspects culturels, l’éducation qu’ici à Boston.

Par ailleurs, cela m’a fait plaisir de voir les discussions sur le futur la semaine dernière dans ce yahoogroup. Une participante a fait ces mêmes remarques. Elle a écrit que les sujets sur le futur ne se discutent presque pas dans les échanges entre internautes. J’ai fait ces même remarques aussi depuis les 10 ans que je contribue dans les lignes haïtiennes.  J'ai remarqué les recherches sur l'éducation et l’effet du niveau très bas de l’éducation haïtienne sur le niveau social et économique des haïtiens n'a reçu presqu’aucun commentaire.

Je pense aux textes que le professeur Amary avait partagé sur l'éducation en Haïti. Les problèmes sont les mêmes dans les grandes villes de l'Amérique. Le niveau de l'éducation de cette présente génération est très bas aussi aux Etats Unis et diminue de jours en jours.

Je crois dans les années a venir, nous aurons moins de professionnels haïtien(nes) que cette génération a eu. On peut prendre Montréal comme example. Il fut un temps que nous disions que Montréal a plus de médecins haïtiens qu'en Haïti. Les médecins qui étaient venus dans les fins 1960 jusque dans les années l970 sont entrain de prendre leur retraite.

A part des infirmières qu,i je peux dire, en moyenne sont dans leur 40aines, 50 aines, nous ne voyons pas une génération de jeunes haïtien(nes) ne(es) à Montréal, même aux Etats Unis dans les branches médicaux. Les nurses' assistants ne sont pas de professionnels.

Je peux parler étant pédagogue qui a débuté une carrière d'enseignement en l980. Je ne connais pas 10, voir 15, 20 haïtien(nes) entre 25 et 35 ans dans l'enseignement. Quand cette première génération prend ses retraites dans 10, 15, 20 ans si c'est pas plus tot, il n'y aura presque plus de professeurs haïtien(nes) dans les grandes villes aux Etats Unis comme Boston, New York, Miami. Nous ne communiquons pas entre nous juste pour sauvegarder la postérité haïtienne, la culture haïtienne et l'avenir haïtien dans les villes de l’occident. Nos enfants ne parlent pas Créole. Nous n'avons pas une ou des écoles communautaires comme les autres nations- les Juifs, Arabes, et Asiatiques par exemple.

J'observe les mêmes problèmes structurels aux Etats Unis. Nous travaillons certes et nous sommes des employé(e)s, des consommateurs (-trices). Oui nous avons besoin de travailler pour survivre. Mais nous ne construisons pas notre avenir, l'avenir de notre existence étant peuple même dans les pays adoptifs. Si notre niveau d'éducation diminue dans une societé, l'avenir de notre génération à venir est en question.

Merci, a tous et toutes pour vos interventions et commentaires.

J’espère que vous avez eus de Joyeuses Pâques,

Nekita

Viré monté