Potomitan

Site de promotion des cultures et des langues créoles
Annou voyé kreyòl douvan douvan

Que serais-je sans les livres?

André Fouad

Publié le 2021-05-21 | Le Nouvelliste

Photo Francesca Palli.

«Quand vous faites de la lecture à un enfant, quand vous mettez un livre dans la main d'un enfant, vous lui offrirez l'infinie variété de la vie, vous êtes un éveilleur». - Paula Fox.

Je l'ai toujours dit, je le réaffirme, en ces temps de crise sanitaire due à la pandémie, que le livre est cet objet si précieux, si délicat, et ludique est le chemin par excellence qui conduit sur les sentiers de la beauté, de la lumière, de l'amour, de la solidarité, de la rêverie, de la connaissance.

Je dois vous avouer que je dors avec mes livres. Ils font partie de mes fantasmes. Mon lit est toujours couvert d'ouvrages, les uns plus intéressants que les autres, bien entendu avec un certain penchant pour le genre poétique.

J'aime voyager follement. J'aime l'odeur du livre ainsi que celui des vagues de la mer vagabonde au lever du soleil. J'aime voyager dans l'univers des livres en découvrant le talent, la dextérité, la philosophie, la conviction, l'humanisme des grands maîtres, philosophes, des grands conteurs, nouvellistes, poètes, citons entre autres Heideger, Alexis, Bukowski, Baudelaire, Basho, Darwich, Trouillot, Aragon, Eluard, Hugo, Goethe, Gabriel Garcia Marquez, Castera...

La lecture, la littérature, c'est avant tout un acte de partage, c'est la rencontre vers l'autre peu importe son appartenance d'ordre social, politique, religieux. En un mot idéologique. L'autre, cet inconnu, ce frère, cette soeur, ce camarade quelque part miné par le chagrin, terrifié par la douleur, la peur, l'anxiété, la dépression rêvant malgré tout de «BAIN DE LUNE», pour paraphraser notre compatriote Yanick Lahens qui a décroché le prix Carbet 2000 en terre guadeloupéenne pour l'ensemble de ses productions littéraires.

N'est-ce pas le théoricien bulgare Tzatan Todorov qui disait que «la littérature est la première des sciences humaines»? Je cite Todorov: «Elle peut nous tendre la main quand nous sommes profondément déprimés, nous conduire vers les autres humains autour de nous, nous faire mieux comprendre le monde et nous aider à vivre.»

Face à un ouvrage, qu'il soit du genre poétique, romanesque, philosophique, je suis toujours ému. Il m'arrive même de pleurer dépendamment de l'histoire évoquée.

J'éprouve ce même désir fou en lisant les poèmes de Castera, de Manno Ejèn, de Frankétienne ou les romans de Lyonel Trouillot, de Gary Victor, de Jacques Roumain... En ce sens, la littérature est le miroir du monde, le miroir de la société qui nous est projeté. Le texte par la voix de l'auteur me parle, m'interpelle. Il élargit mon horizon et me pousse sur l'autoroute de la réflexion sur moi-même et mon environnement.

Les nouvelles données technologiques, l'arrivée de l'Internet, la présence des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twiter...) nous ont prouvé clairement que le monde représente un village global, planétaire, car on est tous unis, connectés, reliés, soudés, interconnectés.

Plus que jamais, l'acte de partage est essentiel, primordial, voire incontournable. D'où l'apport de la lecture et de la littérature à la croissance de l'être humain.

*

Viré monté