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À l'écoute de Friendz, ce groupe musical haïtien Publié le 2021-08-01 | Le Nouvelliste |
II y a de ces groupes qui vous attirent dès le premier coup et vous mettent l’eau à la bouche lorsque vous savourez leur riche répertoire. FRIENDZ en est un. Basés à Orlando, ville touristique par excellence des États-Unis d’Amérique, les musiciens de FRIENDZ s’adonnent à la musique pour pouvoir s’exprimer, s’extérioriser, s’évader même dans ce monde dominé par la guerre, la lutte pour le pouvoir et la suprématie du dollar.
FRIENDZ est composé de Lynn Salnave (chanteuse), John Bern Thomas (batterie), Don St Juste (keyboard), Jah Yeh (chanteur) et Michel-Anthony Félicien (batterie et keyboard).
Le répertoire du groupe est émaillé de belles interprétations (John Mayer, Michael Bubble Marcus Miller, Michael Jackson, Sarah Tavarez, Zekle, Strings), des standards de la musique pop, jazz, hip-hop et R&B et des chansons qu’ils ont eux-mêmes concoctées (Moving along, Ocean breeze, Haiti). Elles s’articulent autour des thèmes de l’amour, de la famille, de la beauté féminine et de la spiritualité.
L’aventure de FRIENDZ a démarré en Haïti en 2002, plus précisément dans la ville des Cayes ou a pris naissance le célèbre saxophoniste Destinoble Barrateau. Le groupe a été fondé par des enfants de la promesse, comme disent les pentecôtistes, ces trois (3) membres fondateurs, Sem Erase, Sem et Jude Chéry, étant des fils de pasteurs, qui profitaient de la messe dominicale pour psalmodier le nom du Grand Architecte de l’univers.
«Je me souviens encore de nos débuts à l’Église quand nous interprétions des titres du recueil des Chants d’Espérance. Nous étions très appréciés tant par l’élite pastorale que par les fidèles», témoigne Sem Erase, le lead vocal du groupe. Celui-ci ne définit pas FRIENDZ comme étant une formation strictement évangélique. «Nous essayons de fusionner les genres et les styles pour le plaisir du public», estime de son côté leur très versatile bassiste Jude Chéry.
Fuyant les turbulences sociopolitiques et économiques qui secouent le pays, les musiciens de FRIENDZ se sont établis aux U.S.A (Orlando), toujours animés par la même fièvre musicale. «Pendant longtemps nous avons vécu sous le même toit. Durant nos jours de congé, nous répétions souvent en explorant d’autres sons, d’autres rythmes», se souvient encore Sem, un fan inconditionnel de l’immortel Michael Jackson.
En regardant FRIENDZ jouer sur scène, ces musiciens me font penser soudainement, de par leur look, leurs approches, leur philosophie, leur vision et leur jeu d’ensemble, au célèbre groupe britannique à saveur pop-rock «Les Beatles» (Paul McCartney, Ringo Starr, John Lennon, George Harisson) qui, dans les années soixante, avaient conquis les charts et le cœur des mélomanes du monde entier.
J’ai vu FRIENDZ jouer en maintes occasions à Orlando, partageant la scène avec des artistes majeurs du paysage musical haïtien comme Émeline Michel, Beethova Obas, John Steeve Brunache et Olivier Duret. Au prime abord, ce qui m’attire dans ce groupe, c’est cet élan du cœur tout empreint d’innocence qui fait de ces membres un groupe uni et complice. Ensuite leur folie, leur polyvalence, leur clairvoyance. Ces gars aiment ce qu’ils font.
Ils embrassent, font l’amour avec tous les rythmes du monde, de la bossa nova en passant par l’afro-beat, le konpa et le reggae. Ils se surpassent, se donnent du plaisir à fond ainsi qu’à leur public tout en restant égaux à eux-mêmes, et en gardant leur idéal artistique, leur essence première.
En plus du talent indiscutable de ces musiciens, FRIENDZ est la rencontre d’artistes chevronnés, des perfectionnistes qui prennent le temps de peaufiner leur produit avant de le livrer à l’appréciation du public.
Le groupe FRIENDZ a gagné un concours musical en 2004 à Orlando «Bondye di yon mo pou Ayiti», une initiative du célèbre animateur feu Pascal Carrière (Master P) de Radio Cacique et a brillé de mille feux un peu partout notamment à Ste-Lucie, Haïti, New York, Chicago, New Jersey et Philadelphie.
Lors de la première édition de «Koze Kilti» de Haitian Network Media, LLC présidée par le designer Wedzer Vertulma le samedi 2 juillet 2022 à Bronze Kingdom (Orlando) et qui a rassemblé les icones musicales Émeline Michel, Beethova Obas et le peintre Patrick Noze, je me suis régalé quand ils ont repris la chanson gospel «Segnè pale» avec une saveur funky-jazz. Du vrai art musical destiné aux mélomanes avisés.
Déjà, ils préparent activement la sortie de leur tout premier album et nourrissent l’idée à l'avenir des tournées, des conférences dans les universités afin de mieux vendre leurs concepts et surtout de lancer d'autres signaux positifs d’Haïti, réduite habituellement aux vieux clichés de la pauvreté, de la délinquance et du fatalisme.
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