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Intervention de l’armée kenyane en Haïti

Communiqué de la Fondation Frantz Fanon

Drapeau Kénya

Drapeau du Kénya par Dave Johnston.

La Fondation Frantz Fanon dénonce fermement le projet d’intervention de l’armée kényane en Haïti. L’humanitaire en Haïti est de facto principalement géré par les militaires. Les États de la CARICOM et certains États Africains se joignent aujourd’hui au CORE group et aux Nations Unies pour engager une action armée: pensent-ils vraiment ainsi résoudre le problème de la violence en Haïti? La présence des gangs peut-elle être résolue par une autre forme de violence? 

Cette intervention militaire se fait contre le droit du Peuple haïtien à l’autodétermination et à la souveraineté, et cette violence institutionnelle ne fait que reproduire la violence exercée par les anciens colonisateurs dont la France, qui a contraint l’État haïtien au paiement d’une dette illégitime et illégale pour le prix de sa Liberté et de son indépendance, mais aussi les États Unis et des institutions internationales telles que le FMI et la Banque mondiale. 

Le projet de cette intervention militaire prolonge celui des anciens colonisateurs: par tous les moyens, empêcher l’émergence de la première République noire. Cette intervention se présentant comme une solution aux problèmes de la société haïtienne ne fera que reconduire le processus à l’origine de ces mêmes problèmes: le déni de la souveraineté du peuple haïtien sur son territoire, son économie et sur ses institutions. 

Par l’intervention illégitime et anti-panafricaine de l’armée kényane, les États impérialistes utilisent les États africains pour prolonger leur politique de domination raciste sur Haïti. L’Afrique pense-t-elle échapper au même traitement que celui imposé à Haïti en se faisant le bras armé de la domination coloniale? 

Haïti a été et demeure le laboratoire de l’oppression des peuples africains à travers le monde, sur le continent et dans la Diaspora. Aujourd’hui c’est Haïti, demain ce sera un des États de la CARICOM, qui aura accepté d’ajouter sa signature à ce projet d’intervention militaire. 

La Fondation Frantz Fanon dénonce avec force cette intervention et l’instrumentalisation d’États africains pour l’accomplissement des intérêts des États impérialistes. Sans Unité africaine, sans renversement de l’ordre international libéral, sans mouvement global pour des Réparations politiques et collectives, les États africains seront condamnés à reproduire les pratiques et les formes de la domination coloniale capitaliste occidentale. 

C’est dans ce contexte que la Fondation Frantz Fanon, en partenariat avec la Coalition internationale pour la Décennie des Personnes Afro-descendantes, se rend en Haïti du 8 au 16 août pour rencontrer des représentants du mouvement social haïtien. La mission défendra les positions panafricaines de Frantz Fanon et de tous les combattants qui se sont levés pour réaliser l’Unité panafricaine, qui ne peut passer que par Haïti.

«Les colonisés n’ont pas de gouvernement. Ils ont des oppresseurs», Jean Casimir.

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 Viré monté