Dans un entretien paru dans «Le Journal du Dimanche » (JDD) le 12 juin 2005, Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, professeur d’histoire à l’Université de l’Orient et auteur de l’ouvrage «Les Traites Négrières», tient des propos révisionnistes d’une rare violence sur les traites négrières et l’esclavage.
Olivier PETRE-GRENOUILLEAU non seulement regrette ouvertement l’adoption de la loi TAUBIRA, mais rend cette même loi responsable de l’antisémitisme en France. Et pour que son message soit plus clair, il assène que les traites négrières ne sont pas des génocides en mélangeant volontairement les deux notions : le crime contre l’humanité et le génocide.
Le Collectif saisira les autorités compétentes afin que Olivier PETRE-GRENOUILLEAU soit suspendu de ses fonctions universitaires pour révisionnisme comme l’a été récemment Bruno GOLLNISCH, responsable du Front National, qui contestait le nombre de morts du génocide juif.
Maître Gilbert COLLARD déposera de manière imminente une plainte pénale contre Olivier PETRE-GRENOUILLEAU au nom du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais.
Il faut aussi réagir et protester massivement auprès de Olivier PETRE-GRENOUILLEAU et saisir le président de l’université : Gilles PRADO.
Explications:
A une question sur «l’antisémitisme véhiculé par DIEUDONNE», Olivier PETRE-GRENOUILLEAU répond que «cela dépasse le cas DIEUDONNE. C’est aussi le problème de la loi TAUBIRA qui considère la traite des Noirs par les Européens comme un crime contre l’humanité, incluant de ce fait une comparaison avec la SHOAH. Les traites négrières ne sont pas des génocides. La traite n’avait pas pour but d’exterminer un peuple. L’esclave était un bien qui avait une valeur marchande qu’on voulait faire travailler le plus possible. Le génocide juif et la traite négrière sont des processus différents. Il n’y a pas d’échelle de Richter des souffrances»
1°) En déclarant que la loi TAUBIRA, pose «problème», Olivier PETRE-GRENOUILLEAU se pose en censeur de la représentation nationale qui a adopté à une écrasante majorité la loi TAUBIRA en 2001. Il méprise purement et simplement notre système démocratique.
2°) En affirmant que l’esclavage n’est qu’un simple système d’exploitation de l’homme; un banal expédient économique, PETRE-GRENOUILLEAU réécrit l’histoire. Il bafoue la mémoire de tous les descendants d’esclave qui ont dû attendre un siècle et demi une réparation morale minimale. De tels propos d’un prétendu historien, qui n’a pas l’excuse du profane, sont falsificateurs au regard de l’histoire : Il s’agit d’une tentative de minimiser l’esclavage des noirs, système odieux dans son organisation et implacable dans sa réalité avec son cortège de déportation, de morts, de viols, de violences, de reniement de l’être et des droits.
Car il s’agit bien d’une tragédie majeure responsable, pendant plus de trois siècles, de plusieurs millions de morts et de la déportation de dizaines de millions de victimes privées de tout droit et de toute liberté. L’organisation méthodique de la négation de l’individu en tant qu’être humain à cause de sa couleur de peau par l’ensemble des puissances dominantes de l’époque, suffit pourtant largement à qualifier sans hésitation, aucune, ce crime. 3°) Olivier PETRE-GRENOUILLEAU suggère qu’il aurait fallu faire silence sur l’esclavage, ne pas le décréter crime contre l’humanité pour ne pas faire de «comparaison avec la SHOAH» et insinue que cette loi est responsable de l’antisémitisme. Quel est donc ce mauvais procès? En quoi est antisémite le fait de reconnaître la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité? Doit-on désormais renoncer à qualifier tous les autres crimes contre l’humanité comme ceux des arméniens, de Yougoslavie ou du Rwanda?
Dans sa perversité intellectuelle, PETRE-GRENOUILLEAU considère la souffrance des Noirs moins importante que celle reconnue, à raison, pour les Juifs. Est-ce parce que les esclaves étaient supposés de pas avoir d’âme mais être de simples objets?
Tout en affirmant qu’il «n’y a pas d’échelle de Richter des souffrances», Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, opère un étrange rapprochement qui suscite la concurrence victimaire et ne peut que déclencher les haines entre les communautés.
4°) Olivier PETRE-GRENOUILLEAU va jusqu’à nier la réalité de l’existence de descendants d’esclaves, qu’il qualifie de «choix identitaire», qui ne correspond «pas à la réalité». Pour lui, il s’agit d’une «expression à manier avec prudence».
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais demande une sanction exemplaire contre un homme dont toute l’œuvre tient bien à la volonté de nier toute l’horreur d’un crime imprescriptible contre l’humanité.
Son récent prix délivré par le Jury du prix du livre d’histoire du Sénat résonne comme une gifle infligée à ceux, les descendants d’esclaves, qui ont contribué à l’édification de la nation française et à l’histoire de France.
Par des propos intolérables qui le placent en marge des lois de la République, Olivier PETRE-GRENOUILLEAU s’expose aux sanctions pénales prévues pour les révisionnistes. Max GALLO avait déjà été contraint de s’excuser sous la pression du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais en décembre 2004 pour avoir déclaré qu’il ne savait pas si le rétablissement de l’esclavage était un crime contre l’humanité. Le Collectif avait en conséquence décidé de ne pas actionner en justice, croyant que cela aurait valeur exemplaire.
Cette fois-ci, la justice devra passer avec une sévérité exemplaire.
Claude RIBBE, écrivain, historien, responsable de notre commission culture, qui nous a alerté, a écrit une lettre ouverte que je vous invite à lire.
Patrick KARAM
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