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La bibliothèque :
le sanctuaire de toutes les réserves culturelles
un lieu à apprivoiser

Par Marie Flore Domond

La bibliothèque nationale du Québec

La bibliothèque nationale du Québec
au Salon du livre de Montréal 2005

Tout projet d’achat de livre est forcément associé à un souci d’espace de rangement. Comme aucun projet d’études avancées ou sommaire ne peut être envisager sans contact avec des ouvrages, des manuels pédagogiques ou des outils audiovisuels. Le Salon du livre quant à lui, offre aux usagers une fenêtre sur le monde. C’est le foyer éphémère de l’art de vivre d’une société. Et ce lieu d’attraction détient la vertu presque magique de nous faire ressentir la sensation d’Alice au pays des merveilles, l’enchantement de découvrir la caverne d’Alibaba. On n’y croit pas ses yeux. C’est incroyable tout le choix qu’il peut y avoir. Eh bien, la liaison directe de cette aventure peut conduire soit à la voie de la librairie, une logique marchante ou celle de la bibliothèque: le sanctuaire de toutes les réserves culturelles, une source d’approvisionnement, un lieu pénétrable mais insondable.

Une séance d’information visant la formation populaire

L’invité de marque, Raphaël Confiant était dans l’assistance

Parmi les belles activités sous forme de conférence, causerie, table ronde organisées au quatre coins du Salon, l’animation sur le thème: Les bibliothèques de Montréals’est avérée particulièrement enrichissante au Carrefour Montréal. Cette activité enregistrée dans la grille horaire de la deuxième journée du Salon était animée par Francine Moreau sous la responsabilité de la Ville de Montréal dans le cadre de l’événement: Montréal capitale Mondial du livre.

Des interventions musclés

Le public avait l’occasion de rencontrer trois ambassadeurs de Montréal capital mondial du livre qui sont Alain Stanké, Dany Laferrière, Paul Houdeet, madame Louise Guillemette-Labory, Directrice au Service de développement culturel de la Bibliothèque de Montréal, Ville de Montréal.

L’effectif des 55 bibliothèques situées dans la métropole demeure encore un projet. Car cette réalité comporte ses forces et ses lacunes a indiqué madame Labory pour introduire le sujet. La fréquentation de ces institutions constitue le point d’entrée à la culture pour s’initier à une variété infinie de sujets. Savoir apprivoiser cette infrastructure est une ressource indispensable à l’intégration des nouveaux arrivants ainsi que l’ensemble de la population.

La lecture est un acte difficile a t-elle ajouté et la contribution des membres affiliés au système de gestion est importante. Il ne nous suffit pas d’avoir des consommateurs de la culture, il importe surtout de conditionner des créateursde culture.

Les ambassadeurs de poids

Alain Stanké a fait une intervention fracassante en invoquant le maintien de la gratuité des services au sein des maisons de la culture. Selon lui, il serait dommage d’imposer aux usagers un prix d’accès. Une telle initiative économique aura pour effet de limiter le pouvoir des consommateurs. Dany Laferrière a vite soutenu l’idée de ce dernier en ajoutant qu’aujourd’hui encore beaucoup de gens doivent se priver de certains besoins primaires pour pouvoir garder le contact avec les livres compte tenu du coup de la vie qui ne cesse d’augmenter.

Comme je l’ai mentionné plus haut, le livre est intimement lié à un espace organisationnel et gestionnaire, qu’il soit  individuel ou collectif. Dany Laferrière a soulevé la question suivante: A partir de combien de livres constitue-t-on une bibliothèque personnelle? En réponse à sa propre question, l’écrivant prétend que la relecture est contraire à l’abondance, une expérience qu’il a personnellement vécue dans ses périodes de privations extrêmes d’autrefois. Entre l’abondance et la nécessité de répétions, il y a la circonstance de ceux qui sont privés de livres qui peuvent devenir écrivains. «Celui qui ne lit pas peut être écrivain» Il prône donc un régime intellectuel pour contrer l’embonpoint. N’empêche que dans son rêve, il imagine que Montréal devienne «une Ville de fous, des fous du livre». En bon désinvolte il dénonce le silence général imposé dans les bibliothèques. Il avoue détester le chuchotement et qu’on devrait réserver une place pour les Scientifiques, ces individus étranges qui ont réellement besoin de tranquillité.

Les propos de Paul Houde ont suscité une réaction d’approbation unanime des spectateurs. On connaît le personnage comme un grand chroniqueur sportif. Fidèle à sa passion, il suggère le développement massif des activités physiques «culture physique» comme lieu de rassemblement et d’intégration sociale dans le but de contrôler le phénomène de la délinquance des jeunes. Selon lui, les événements malheureux que vivent actuellement la France est la conséquence d’une désorganisation de leur système. D’après lui, à partir d’un lieu de rassemblement, on peut proposer plusieurs sortes d’activité, dont la lecture. De plus, il croit que l’internet est un outil à double tranchant qui peut autant stimuler que rendre paresseux. Il est pour l’intégration du livre traditionnel parce qu’il trouve que la génération actuelle est une génération de «copier-coller». L’aspect du patrimoine collectif le préoccupe particulièrement.

Dany Laferrière

Madame Labory a enchaîné en disant qu’il faut rééduquer la population à l’effet que la lecture n’est pas seulement une affaire de loisir. Le rapport à la lecture peut nous amener à la projection, la vision de notre vie. De son avis, l’attitude à la lecture s’apprend au berceau en prenant l’exemple de sa petite fille de quatre mois qui tient déjà un livre en main. Alain Stanké a tourné cette déclaration à la blague en supposant que c’est un ouvrage de Dany Laferrière: Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer.

Salon du livre de Montréal
 
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