Plan du site
 
Kébek

Au soleil levant
Une brise bénéfique semble planer sur le centre culturel

La Perle retrouvée

Marie Flore DOMOND
 

La perle retrouvée

Centre culturel Haïtiano–Canadien
La perle retrouvée

Monsieur Robert Morin est bien imbu des activités du Centre Culturel La Perle retrouvée en raison qu’il est responsable de la section du service à la clientèle, principalement la location des salles. On le reconnaît en tant que figure multi dimensionnelle de la danse au sein de la communauté. Dans sa vision professionnelle de cette dense activité, il prône le rapprochement intergénérationnel. J’ai été désignée pour un entretien avec lui dans le cadre du projet PLACE DE L’UNITÉ. Et c’est au moment que l’on s’est rencontré face à face que je me suis souvenue de la portée du personnage; lorsqu’il m’a conseillé la danse en thérapie de mes maux d’articulations. Bien qu’il s’est montré affable et humble de sa personne, il semblait prendre ma mission à la légère jusqu’au moment où je lui ai posé la première question. Il a alors réagi en bondissant en avant de son fauteuil en articulant un: oups, s’est du sérieux!

Peut-on considérer que c’est petit luxe nécessaire que la communauté se fait personnellement, ou est-ce que les autorités du monde politique québécois ont subventionné en partie le projet?

Aucune subvention n’est allouée au projet, même pas en partie. Car tant qu’on n’aura pas fini de payer la somme de $ 250.000 qu’il nous reste à verser pour la bâtisse, aucun bailleur de fonds ne trouvera de l’intérêt. Le projet est endossé entièrement par des investisseurs, des hommes d’affaires qui croient que la PLACE DE L’UNITÉ peut servir à la cause des haïtiens.

Peut-on savoir de quel mode d’investissement qu’il s’agit pour les investisseurs et la procédure des transactions des acquéreurs?

 Six personnages historiques seront érigés sur la plate forme destinée au projet. Il y a 3000 plaques de prévues qui pourront éventuellement orner la Place de l’unité. Les citoyens intéressés peuvent perpétrer leur nom en bronze. Le coût de cette inscription se situe entre $200 et 600 dollars. Nous avons un plan forfaitaire permettant d’inscrire jusqu’à quatre noms sur une plaque. Selon le plan choisi, un bénéficiaire pourrait jouir entre 15 et 10 % de rabais jusqu’à une date limite. C’est à partir de ce calcul prévisionnel que nous comptons rembourser l’Archevêché. Les investisseurs et commanditaires de leur côté, vont pouvoir récupérer leur avoir. Nous avons également un autre projet à venir tout aussi intéressant que le projet de la Place de l’unité.

De quel autre projet s’agit-il monsieur Morin?

Je vous avoue que projet Médiéval est très emballant. Il exigera une infrastructure spectaculaire. Des transformations majeures auront lieu au niveau de la grande salle. Des estrades seront construites de chaque côté. Les aménagements débuteront au mi janvier. Il s’agit en fait de la deuxième édition d’un souper spectacle médiéval qui a déjà été réalisé à Sainte-Adèle, il y a deux ans. En apprenant l’existence du centre, les organisateurs ont désigné l’emplacement pour son cachet rustique.

Vous avez parlé de travaux majeurs au nivaux de la grande salle. Est-ce le décor sera démoli par la suite?

Au contraire, c’est l’aspect le plus intéressant du contrat. Étant donné c’est un spectacle à grand déploiement qui nécessitera la course des chevaux, certains accessoires seront amovibles. La construction des estrades par contre, sera permanente. Notre problème de sonorité actuel sera chose du passé.

Effectivement, c’est un projet d’envergure. L’événement est prévu pour quand?

Les organisateurs avaient opté pour le mois de mai. Nous avons dû refuser en raison que la date de l’inauguration de la Place de l’unité est déjà retenue pour le 18 mai, en plus de la fête du drapeau haïtien et également nous célébrons le 11ième anniversaire de Centre la Perle retrouvée.

Vous semblez avoir la main mise sur un projet qui avait été bercé par un artiste sculpteur et peintre bien connu de la communauté, en l’occurrence, Grégoire Aniocles qui a longtemps milité pour une place de reconnaissance dans l’arrondissement Montréal-Nord. Ce projet est-il indépendant du sien?

Il n’existe aucun lien entre le projet de l’artiste Grégoire Aniocles et le nôtre. Notre projet nous a été soumis par des investisseurs.

Pouvez-vous nommer le nom de ces mystérieux investisseurs?

Malheureusement, je ne peux pas divulguer de noms tant et aussi longtemps que le projet ne sera pas complètement réalisé. Je sais qu’Aniocles est en charge du monument de la statue de Toussaint Louverture qui sera réalisé à la Ville de Québec.

Comment expliquez-vous que l’artiste en charge du projet puisé dans l’histoire du peuple haïtien soit d’origine étrangère (Wu Xiamgdony)? N’est-ce pas absurde?

Les investisseurs en ont décidé ainsi en raison de la main d’œuvre qui est à meilleur marché. Nous aussi, nous n’échappons pas au phénomène Made in china. (Rire). Mais ne vous inquiétez pas, on lui a fourni le matériel nécessaire pour la réalisation des monuments.

On sait déjà que la période prévue pour l’inauguration est le mois de mai, le délai de l’aménagement complet du site est de combien de mois?

Afin d’éviter le plus possible le contre-temps, on a commencé certains travaux de fondations avant l’hiver. Il est important de savoir aussi que la mise en place des monuments sera amovible de telle sorte que l’on puisse les déplacer en tout temps.

Parmi les collaborateurs identifiés, le nom de madame Sophia Désir y figure. Serait-elle la scénariste et actrice du film V.I.P. de Réginal Lubin?

Il est probable que ce soit elle. Toutefois, elle n’était pas présente lors de la dernière réunion où j’ai assistée.

La vente des plaques se passe comment jusqu’ici?

Je ne peux pas vous donner le pourcentage de participants pour le moment. Car je ne suis pas responsable de ce volet

Pensez-vous que la réalisation du projet pourrait avoir un impact direct sur la visibilité de l’organisme PERLE RETROUVÉE?

Sans aucun doute. Nous comptons énormément sur l’attrait touristique du projet de la Place de l’unité. Hormis les citoyens qui viendront se recueillir sur les Héros, il y a les personnalités publiques et les touristes qui pourraient venir nous rendre une petite visite. La Place devrait attirer des foules pour d’autres occasions également; comme les mariages durant la période estivale.

Permettez-moi de revenir sur un point que vous avez mentionné plus haut. – Allez-y.- Lorsque vous aurez remboursé la somme due à l’Archevêché et réalisé le projet, pourriez-vous obtenir une subvention rétroactive?

Je n’ai aucune idée. Tout est possible, il faudrait essayer pour le savoir.

Je vous remercie monsieur Morin.

Mot de la fin

Chaque membre de la communauté se doit d’être fier de cette réalisation qui rehausse notre patrimoine collectif en terre d’accueil. Mais comme le dit en chanson un des artistes québécois, Daniel Bélanger «Il y a toujours des noirceurs pour assombrir quelques beautés...» Bien malgré moi, je dois témoigner en connaissance de cause qu’à l’été 2003, l’artiste peintre et sculpteur, Grégoire Aniocles a fait appel à moi pour rédiger la première version de son projet intitulé: l’arbre de la liberté.

Voyant sa détermination et son sens patriotique, je lui ai exigé la bagatelle somme de $ 125 dollars pour le projet et une lettre promotionnelle qu’il n’a pas tardé à soumettre aux différents paliers gouvernementaux. Trois ans plus tard, le projet prend de l’essor. Malheureusement, le courageux artisan en est complètement écarté. En définitif, il ne récolte rien des fruits de son arbre, sans oublier tous ceux qui ont mis la main à la pâte de ce projet.

N’est-ce pas une règle de base en arithmétique qui nous apprend qu’il nous faut une douzaine pour constituer l’UNITÉ ! Dans ce cas, même symboliquement le 11 ¾ ne saurait l’être… De grâce un peu de considération pour les droits d’auteur.