le vide ô solitude arche des gémeaux en transit sous les pas du pollen vide de la liberté d’une main dans l’écrit ――― des deux dans les cassures du cri pendant l’amour dans le rut des échos / des blessures par souffles de rumeurs ô vide de l’amitié gagnée sous la léchée des gestes en otages de la joie arche du capricorne ――― épaule nue de la blessure le vide / la solitude du texte des écritures d’enfants en colonies d’apprentissage sur le chemin du globe ô pirateries des cinq points sur ma poitrine métaphysique langage / l’iris de mon âme cavalerie de signes et mots de ma main codés dans les sous-sols / les fûts de ma source en brouillons de pupilles ô grimoires que j’ai violés jusqu’au bout de mon plus petit doigt écrits des forges / fous de la page les marges au van des lanières de thyrses et d’anges suée de belles fleurs pressées en grumeaux infinis terres d’enfance en couples des cavernes au plus vaste de l’exil le vide / l’exil arche des mèches froides en chardons de voyelles vide de la présence et de l’absence d’une main dans l’écrit jusqu’au sel de l’as de cœur jusqu’au ceps de la prochaine victoire sur la langue jusqu’à mon poème trébuchant au-delà de la folie des cors jusqu’au chant suprême et jusqu’à l’haleine des yeux je m’installe par lacis de rêves aux plus hautes tours de vos hanches Ô femmes de nos veilles entre trois pelletées de sable et le fou de l’oiseau les pinçons qui sucent les mots et le sang des syllabes fatiguées des équations sans maîtres ――― lettres et alphabets des lettres jusqu’au faîte de la dernière victime Villon / Rimbaud / Racine grandes orgues du silence des archives et des métamorphoses brutes de l’écriture laminée sous le signe de la danse par enjambées de rêves hirsutes nous lirons Hugo / Baudelaire / Eluard / Mallarmé / René Char et Perse poètes de la liberté du nu au grand désordre de l’humain ――― grands magiciens / envahisseurs chevauchant les mots pour l’écrit de la nuit par l’écrit de l’ophrys / de l’opaque lierre des ratures de la giroflée / du pers et du fuchsias / de l’interdit merisier ――― orphées sans mors dans l’outrance des hautes feuilles d’assauts de mots envisagés par ramées vers le chant par l’écrit de l’orme du bouleau et du cèdre jusqu’au regard double du pin captif dans l’anse ancillaire de la débauche ――― je me promène dans la vallée des mots et des mésanges en grue sous la supervision formelle de l’homme dans l’écrit de chaque nuit Montréal, août 2004
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