rêves de papiers peints pour cet amour consommé depuis le grand pardon des aquarelles et de ces filles de lys / filles de fagots confisquées pour la consommation des ormes au réveil des yeux
des femmes aux fesses immenses et déterminées à soulager d’une profonde blessure / blessures de cœur ramassées à bras levés dans les excès et le partage d’hommes nus / pécheurs qui fument les rêves des filles de benjoin et de cinname filles du prophète
ces corps de chanvre et de laine maquillés par des voyelles déhanchées aux jours des jupes de noyées de mes îles sans rivages Pleut-il à contre-goût femmes d’intempéries aux mollets de Joconde lunes épicuriennes qui font l’amour sur la plante des pieds gais poètes aux palmes d’acariâtre qui griffent la bouche et les yeux des goémons
hautes feuilles des yeux avancés dans la rutilance des regrets et des prétextes de femme au visage doux et au regard de gypse ----------- fruit d’un soir de bénitier Ô belle femme
rage de filles éteintes dans la vasque aux désirs consolation de la ville allongée sur le ventre des poèmes aux courtes histoires seins tétés sans pitié à genoux rumeur d’orgies qui croque l’antenne comme un cri
ô toi lesbienne mue sans sommeil cuisses envieuses qui jouent aux dames des processions
Ô toi femelle d’ange qui rêve de posséder mon monde séminal enroulé tel un serpent dans l’arbre de la félicité
Ô trop femme aux mamelles de vendeuse de cailloux parapet aux cheveux congelés par la rivière des mots gouache hippique interrogée dans l’aquarelle des dattiers sans cheminée
plage de filles d’Ariane aux fesses de baguettes magiques tassées dans les bras de mages aux yeux arqués et vastes comme des hirondelles
toutes ces filles de joie pour arroser d’amour ces vieux papiers extraits des poussières de la bibliothèque d’auteurs désaxés qui baisent à reculons
rage de mâles aimés avec un grand rire Ô masques des langues à brûler comme l’encens / comme l’oliban en plein midi des réverbères bouquets de pêches miraculeuses sans contredire l’oreille nègre du vieillard / griot croisé des grands chemins Ô masques des momies d’assassinés
partageons les bonnes filles tigées aux fronts d’oiseaux que parie le poète à chaque course de gamins folle course sans rires et sans bruit d’un pas froid et de consolation
cathédrales de jeunes femmes aux lèvres cendrées goût de cannelle seins de psylle renversés sous les aisselles corps de hutte en attendant le mât du sommeil fesses rayées par la main gauche prohibée jambes écartées entre l’index et les longues heures de plaisir laitance du sperme sur les nombrils et le cahier écrit au thé de camomille
poèmes d’hermaphrodite affichés entre les deux tempes jusqu’à l’île grand jour partagé à coups de verge dans le champ de l’amour Ô filles de cabaret qui dansent nues au palais des funambules la marche à la liberté n’explique pas les fiançailles du peuplier
à toi charmeuse du village à l’anche des baisers hippocampe à tes yeux collé dans la nèfle des désirs trèfle des amitiés perdues dans la paille du bourreau un abri de sinople pour la prisonnière bien assise entre les paons les gibecières et les cireurs de bottes cahier de mots et de poèmes dans l’armoire d’une main de grande vigilance Ô filles chaudes ô femelles d’ange inadmissibles entre deux elles
car il n’y eut jamais d’amour dans nos cimetières bornés entre les cuisses des grandes villes
Pierrefonds et Montréal,
été 2003.
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