Galerie de peinture mauricienne
Galri lapintir morisyen

Baron Albin Reine Roussin

Emmanuel Richon

Amiral Roussin

Portrait rentoilé, après intervention.

Amiral français et savant, né à Dijon le 24 avril 1781 et mort à Paris le 22 février 1854. Fils d’un avocat, il entra très tôt dans la Marine et s’embarqua dès 1793 comme simple mousse, à bord de la batterie flottante La République, chargée de défendre la rade de Dunkerque. Matelot timonier de 1794 à 1798, il écuma la mer des Caraïbes, vers l’île de St Domingue, dans le contexte de la révolution haïtienne que Napoléon voulait mater à tout prix.

Il rejoignit alors la flotille de la Manche, aux ordres de Latouche-Tréville et fut promu aspirant en 1801. C’est en 1803 qu’il passa sur La Sémillante, capitaine Motard, à bord de laquelle il gagna l’Isle de France, le 16 août 1803. Il demeura à bord de ce navire, sillonnant l’océan Indien, jusqu’à son désarmement à l’Isle de France. Il devint Lieutenant de vaisseau en 1807 et passa alors sur la corvette Iéna, capitaine Morice, qui essuya les tirs d’une frégate anglaise. De retour à l’Isle de France en 1809, il embarqua comme second sur la Minerve, le 11 janvier 1810 et prit part cette fois à la fameuse bataille du Grand-Port (août 1810). Durant le combat, ce fut lui qui remplaça le capitaine Bouvet à bord, ce dernier étant allé sur La Bellone pour y remplacer Duperré qui était blessé. Il parvint à amariner La Néréide commandée par Willoughby, ce dernier lui remettant même son épée.

Nommé capitaine de frégate par Decaen, il fut confirmé plus tard dans son grade et décoré de la légion d’honneur.

Amiral Roussin

Amiral Roussin, portrait peint à l'huile sur toile, avant restauration.

Après la conquête anglaise, il quitta l’Isle de France le 11 décembre 1810. Nous savons que de 1812 à 1813, il fit, sur les côtes du Portugal et dans l’atlantique, une belliqueuse croisière, qui coûta plusieurs millions au commerce anglais. Le 2 septembre 1814, il fut promu capitaine de vaisseau.

Après le retour de la paix, il se lança dans l’exploration hydrographique d’une partie considérable des côtes de l’Afrique et de l’Amérique. Il fut alors chargé du commandement d’une station française dans les mers du Sud et, fait baron en 1822, puis contre-amiral, il entra en 1824 dans le nouveau conseil d’amirauté. En 1831, il fut nommé préfet maritime à Brest, reçut presque aussitôt le commandement de l’armée navale envoyée contre le roi du Portugal. Avec six vaisseaux et quatre frégates, il força l’entrée du Tage le 11 juillet et contraignit Dom Miguel à traiter.

Elevé en 1832 à la pairie, ambassadeur à Constantinople de 1832 à 1834, amiral en 1840, il fut, du 1er mars au 29 octobre de cette même année, ministre de la Marine, à nouveau du 7 au 24 février 1843. Ses magnifiques travaux d’hydrographie lui avaient ouvert en 1830, les portes de l’Académie des Sciences de Paris (section de géographie et de navigation), il était en outre, membre du Bureau des longitudes. On lui doit un ouvrage intitulé Le pilote du Brésil (Paris, 1826) et plusieurs mémoires de météorologie insérés dans les comptes rendus de l’Académie des Sciences de Paris.

 
 
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