Travaux du GEREC l'Ewop
 

Elément pour une approche historique
des phénomènes de violence et d'exclusion sociale
aux origines de la Colombie actuelle

 
par Liza Rivera, Iván Rivera
 
Colombienne
Marchande, Colombie.
Photo Bruno Ollivier
Résumé: Cet article présente une synthèse des éléments, issus des traditions ibériques médiévales (l’encomienda) et amérindiennes, ayant conformé l’ensemble d’attitudes, de valeurs et de comportements propres à la société colombienne du XVIe et XVIIe siècles. L’étude de cet imaginaire atavique s’avère très utile pour la compréhension des violences et des conflits sociaux de la Colombie d’aujourd’hui.

Liste de mots clés: exclusion, mobilité sociale, Nouvelle Grenade, violence, encomienda.

 

Introduction

Souvent, l'étude de l'ensemble de l'Amérique hispanique est abordée d'une façon globale comme si tous les pays qui la composent avaient une histoire commune, susceptible d'être analysée à partir de points de vue généraux.

Si l'on parcourt d'un bout à l'autre les pays hispano-américains, il est possible de constater qu'ils partagent tous une certaine problématique à des degrés différents. Le Mexique, par exemple, reflète l'existence des situations extrêmes propres aux pays latino-américains: appartenance à un marché commun avec les États-Unis et le Canada mais aussi des conditions de pauvreté excessive. En Amérique centrale, la constante est l'instabilité. La Colombie connaît l’un des taux de violence les plus élevés au monde; le Venezuela est soumis à un gouvernement populiste suite aux crises provoquées par la chute des prix du pétrole; l’Équateur, en majorité de population indienne, est touché par une grave crise politique et économique, et a vu le départ précipité de trois présidents constitutionnels en cinq ans. L’Argentine, le Chili, Le Paraguay, ont vécu des situations qui leur sont propres: forte migration européenne, (italienne, espagnole et allemande), développement de l'industrie, établissement des dictatures proches du modèle fasciste, ce qui a contribué à la perception d’une Amérique latine militariste et autoritaire. Cependant, un examen plus attentif du devenir historique de chaque pays permet de constater que les différents éléments qui formaient l’ancien empire espagnol américain ont connu un processus évolutif particulier suivant leurs propres singularités malgré une ressemblance apparente.

Nous voulons analyser le cas particulier de l'ancienne Nouvelle Grenade, actuelle Colombie, où les mentalités de l’époque de la Conquête (XVIe siècle) subsistent dans bien des comportements et d’attitudes aux portes du XXIe siècle, engendrant des problèmes profonds sur l’ensemble de la société colombienne. La survivance des valeurs du passé, au sein d'une société nouvelle et isolée, sont à l’origine de caractères très marqués qui la différencient du reste des pays latino-américains: la Colombie est connue aujourd’hui par la violence politique, le trafic de drogues, la forte délinquance de droit commun, l’affaiblissement de l’État, les inégalités sociales, etc.

Nous voulons montrer que l’origine de tous ces problèmes, trouve ses sources dans les institutions et les formes d’organisation coloniales, issues du mélange des traditions indigènes et espagnoles. Ces institutions ont eu en Colombie, une évolution toute particulière, notamment l’institution de l’encomienda qui a engendré un élément constant, indissociable et fortement enraciné dans l’imaginaire collectif du pays: l’exclusion. C’est sur la base d’un système fortement excluant, qui s’organise la structure sociale, économique et politique du pays, favorisant les intérêts de certains groupes et empêchant la mobilité sociale de la grande majorité de la population, entraînant comme réponse à cet état de faits, des réactions contestataires et de fortes oppositions.

En Colombie, il n'y a pas eu une véritable rupture sociale et idéologique concernant les imaginaires, les mœurs et les comportements des principales communautés indigènes mais une fusion avec la tradition institutionnelle ibérique forgée au Moyen Âge pendant la période de la Reconquête. Il ne s’agit pas seulement d’un métissage de sang mais aussi d'institutions, d'habitudes et d'usages.

1. L’encomienda et son incidence sur le devenir historique de la Colombie

L'encomienda, définie comme la mise à disposition d’un groupe d’indigènes et de son cacique entre les mains d’un Espagnol afin que celui-ci leur apprenne la doctrine chrétienne et les protège, en échange de quoi il perçoit leurs tributs et peut les utiliser à son profit comme main d’œuvre gratuite, favorisa le développement d’une mentalité tout à fait particulière, qui est à l’origine d’idéaux, de valeurs, d’attitudes et de comportements qui prévalent dans l'actuelle société colombienne. La possession d’une encomienda représente pour l’individu ibérique non seulement un bénéfice d’ordre économique mais bien plus. Elle élève l’individu au sommet de la pyramide sociale, elle lui apporte le prestige, exalte la puissance individuelle, permet la reconnaissance sociale.

L’encomienda qui trouve ses racines aux temps de la Reconquête, s'est instaurée en Colombie en s'articulant aux structures primitives des indigènes américains mais sans perdre l'essentiel de son esprit. À partir du XVIe et jusqu'au XVIIIe siècles, l'encomienda s'est perfectionnée à travers de nombreuses institutions nouvelles qui sont apparues au fur et à mesure que les conditions économiques, politiques et sociales se modifiaient mais encore une fois, sans changer elle-même dans son essence, bien au contraire, en se renforçant constamment.

Les liens qui s’établissent entre les encomenderos, les Européens de rang inférieur, les caciques d’Indiens et les prêtres, sont basés sur des intérêts communs, mais surtout par la recherche du prestige et de l’autorité individuelle. Au XVIe siècle, l’encomienda se consolide comme une association qui procure avant toute chose le prestige social et la richesse mais surtout le pouvoir. Dans la Nouvelle Grenade, l’encomienda détermine la construction de la nouvelle société, fixe ses limites, organise les systèmes de production de biens et de services et devient le modèle associatif par excellence. Sur la base des relations entre le cacique et sa communauté; qui se considéraient eux-mêmes comme une unité indivisible fondée sur l’appartenance tribale, linguistique et religieuse; et le mécanisme socio-économique de l’encomienda, vont se constituer des liens de loyauté qui permettront à l’encomienda de conditionner et de régir les valeurs et les modèles sociaux fondamentaux de la société coloniale.

1.1. Un Ancien Régime perpétué

Au début du XIXe siècle, le mouvement indépendantiste et révolutionnaire, qui signifie pour les autres pays de l'Amérique hispanique des bouleversements fondamentaux, ne fait en Colombie que renforcer les anciennes structures politiques et sociales. C'est-à-dire qu'en Colombie l'indépendance ne représente nullement un changement mais l'affirmation des mentalités et des structures qui sont pratiquement les mêmes qu'au XVIe siècle.

L'établissement d'une république issue des guerres d'indépendance est en réalité la mise en place d'un état dont les composantes essentielles sont celles qui existaient sous la domination espagnole mais affermies sur un socle d’idéologie libérale et démocratique, qui rend leur identification encore plus difficile.

A côté du renforcement des structures sociales traditionnelles coloniales, la classe dirigeante néo-grenadine s'est perpétuée sans incident dans la nouvelle république. Il n'y a pas eu de changements sociaux, ce qui permet d'affirmer que c'est la même aristocratie, existante depuis l'époque de la Conquête, qui continue à tenir les rênes du pouvoir politique de la Colombie d'aujourd'hui. Mise à part la permanence des institutions coloniales et des mentalités ataviques, les instruments de cette classe dirigeante ont été l'endogamie, les propriétés foncières, et un conservatisme social radical, ce qui explique les difficultés qu'a eu la Colombie à adopter les imaginaires et les valeurs de la modernité - qui ne sont pas simplement d’ordre économique - car elle a préféré conserver l'ensemble de ses traditions socioculturelles même si elle a maintenu un ordre juridique et politique républicain, démocratique et libéral.

Cette stagnation de la société colombienne dans un temps historique dont les éléments sont en constant conflit avec les tendances propres du monde actuel s'est concrétisée dans une notion élémentaire mais qui résume et explique, à la fois, dans une grande mesure, la complexité de la réalité colombienne: l’exclusion.

2. L’exclusion, l’élément indissociable de l’histoire du pays

Il s'agit d'un phénomène qui est à la fois la cause et la conséquence des problèmes qui affectent la Colombie. Pour bien comprendre l'exclusion, il faut observer dans la société coloniale le processus social de formation de mentalités et d’imaginaires, il faut s'arrêter sur l'analyse de divers facteurs qui ont déterminé l'ensemble de valeurs et d’attitudes autour desquelles s'est formé la primitive société coloniale pour trouver une synthèse des éléments qui ont abouti au "perfectionnement" d'un système excluant.

L'exclusion n'est pas seulement liée aux éléments ethniques ou socio-économiques comme on aurait tendance à l'imaginer; elle est généralisée au point de devenir un moyen d'organisation sociale à part entière, auquel il est nécessaire de se soumettre, si l'on veut avoir une possibilité réelle de mobilité sociale. L'exclusion est subtilement mais fermement présente dans chacun des espaces sociaux qui constituent l'ensemble de la nation.

Le système excluant a développé à travers les siècles une "vertu" fondamentale: la capacité de s'infiltrer dans tous les segments de la société et de récréer à leur intérieur sa même dynamique et ses mêmes règles, autrement dit ses mêmes valeurs. L'endroit privilégié de l'exclusion est évidemment la politique où elle se renforce et à partir de laquelle elle se transmet aux autres secteurs de la société. Ici, la fidélité la plus aveugle est le seul moyen de mobilité sociale dans un cadre où ceux qui détiennent le pouvoir ne sont pas prêts à partager leurs privilèges. L'exclusion est aussi la règle dans les casernes militaires où les officiers haut placés sont les seuls à décider du sort de leurs subalternes et de leur avancement. L’Église a joué un rôle essentiel dans la conformation de la mentalité excluante puisque d'un côté elle a toujours soutenue la tradition conservatrice hispanique est d'un autre, elle a contribué à justifier les inégalités sociales et le maintien d'un ordre supérieur sans appel.

Les milieux des affaires ne se régissent pas non plus par les lois du marché de type capitaliste mais par la proximité au pouvoir et la capacité à obtenir des faveurs de l’État, circonstance qui laisse une marge très étroite aux entreprises qui ne jouissent pas des mêmes privilèges. Les universités publiques et les intellectuels, reproduisent fidèlement les attitudes excluantes qui proviennent des groupes de pouvoir. Les décisions sont prises dans des conciliabules où les protagonistes sont extrêmement jaloux de leurs prérogatives et de leur statuts. Ici, les mérites académiques ne sont pas indispensables et moins encore un critère de sélection ou de réussite, ce qui a une valeur déterminante, c'est la capacité à montrer une loyauté sans faille et une attitude servile inconditionnelle.

Paradoxalement, l'exclusion n'épargne pas le comportement des mouvements de gauche ni les organisations révolutionnaires qui adoptent les mêmes comportements qu'ils disent combattre. Un exemple surprenant est celui des syndicats. Ceux-ci se sont constitués en une classe privilégiée, presque aristocratique, extrêmement violente dans la défense de ses "conquêtes", mais également agressive lorsqu'il s'agit d'empêcher l'élargissement de ses privilèges aux nouveaux arrivants. Il ne faut pas oublier que cette aristocratie syndicale ne constitue qu'un pourcentage très faible des travailleurs colombiens. Ces exemples n'épuisent pas la totalité du sujet, ce qui nous conduit à définir d’autres expressions plus nuancées sous lesquelles se manifeste encore l'exclusion.

L'exclusion se cache derrière les attitudes de fatalisme et de pessimisme généralisées propres à la société colombienne; elle est présente dans les archétypes désormais consacrés du colombien, réduit à l'image d'un fourbe potentiel et vu par autrui comme un véritable danger.

L’exclusion est présente aussi bien dans les domaines politique et économique que dans la publicité, les arts ou les sciences.

2.1. La violence comme réponse au phénomène excluant

L'exclusion a des conséquences très négatives qui incident de façon directe et profonde dans la vie quotidienne du pays, l’une d’elles parmi tant d’autres, est la violence. L’exclusion a eu comme résultat l’apparition d’une grande variété de forces opposées à l’établissement d’un État fort et efficace.

L’exclusion est à l’origine directe de l’apparition des guérillas, qui ne sont nullement un phénomène récent, ni le fruit des mouvements socialistes des années soixante. Elle a favorisé le morcellement du pays en nombreuses "souverainetés" gérées et administrées par les groupes insurgés. Depuis 1982, la forte influence des mouvements guérilleros, notamment des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (F.A.R.C.) et l’armée de Libération Nationale (E.L.N) n’a cessé de s’accroître. En 1998, plus de la moitié des municipalités du pays – soit près de cinq cents - étaient sous l’influence directe des forces subversives qui perçoivent de rentrées équivalantes à un million de dollars par jour, produit de leurs activités illicites.

Le phénomène de la subversion a entraîné l’apparition de groupes d’extrême droite destinés à la combattre; ceux-ci se sont caractérisés par une violence beaucoup plus aiguë. Ils utilisent l’intimidation, les massacres et le déplacement des populations.
Parallèlement à ces facteurs extraordinaires, il y a aussi un essor sensible des formes de criminalité les plus poussées: les assassinats, les vols, les attentats et les enlèvements – qui affectent toutes les couches sociales et qui sont les manifestations les plus perverses de la délinquance de droit commun - mettent en évidence la profonde crise que vit la Colombie.

L’exclusion économique dont sont victimes plusieurs régions du pays et leurs habitants, liée aux phénomènes traditionnels d’insurrection, a favorisé l’apparition d’un autre danger qui menace de manière très grave la stabilité de l’État. Il s’agit de la production et du trafic de drogue. A partir des années quatre vingt, l’existence en Colombie de cartels chargés de la commercialisation de stupéfiants, fortement organisés et avec une capacité réelle d’affronter l’État, eut comme effet l’infiltration de l’argent issu de ce négoce illégal dans tous les secteurs de la société colombienne.

Les nombreux liens qui unissent les hautes figures politiques aux chefs des cartels, la réduction de la production de feuilles de coca par la Bolivie et le Pérou au profit de la Colombie et la montée de l’exportation d’héroïne, qui était auparavant du domaine exclusif des pays du sud-est asiatique, ont fait de la Colombie un pays devenu synonyme de l’alliance entre la société et l’argent issu de la drogue.

Mis à part l’ensemble des formes les plus aiguës de violence d’autres manifestations du malaise provenant de l’exclusion viennent s’ajouter à la crise colombienne: la corruption, qui a atteint les plus hautes sphères du système politique; le sous-développement économique et un système industriel qui, même s'il est supérieur à ceux de ses voisins les plus proches, ne s’appuie pas sur la compétence et la modernisation, mais sur la protection de l’État; l’abandon et l’oubli d’immenses régions, livrées à elles-mêmes ou aux acteurs du conflit armé qui y établissent et y appliquent leurs lois. Les effets de l’exclusion sur le système éducatif, ont contribué à la persistance d’un niveau scolaire très bas et à un développement très limité de la recherche scientifique.

Finalement, l’exclusion apparaît comme l’une des réalités qui a le plus d’incidence sur la construction de la société colombienne; mais ce ne sont que les manifestations de cette exclusion: violence, pauvreté, sous-développement, corruption, etc., qu’on a voulu identifier comme les responsables de la crise qui subit le pays.

Conclusion

L'un des aspects les plus originaux de la Colombie, est sa résistance à la modernité et son attachement aux idées forgées il y a plus de cinq siècles. En dépit d’un effort de développement économique, d’une urbanisation croissante et de l’utilisation très marginale des technologies de pointe, les représentations et les imaginaires mentaux de la plus grande partie des Colombiens restent inspirés du passé. Cet anachronisme culturel permet de distinguer la Colombie des autres pays latino-américains. Le système excluant construit pendant plusieurs siècles en Colombie s’infiltre dans tous les secteurs de la société et se reproduit constamment en recréant sa même dynamique et ses mêmes règles dans l’ensemble des sous-systèmes politiques, économiques, sociaux, éducatifs, de santé, etc.

Les représentations collectives ataviques sont en elles-mêmes fortement excluantes et la hiérarchisation, voir l’inégalité sociale ne peuvent que s’intensifier. La dynamique excluante est vécue même à l’intérieur des groupes qui se sont constitués pour la combattre, car ils intègrent malgré eux, ses mêmes modèles.

L’exclusion, naturellement exercée comme forme d’organisation sociale et comme socle des structures traditionnelles, empêche la formation en Colombie d’un état-nation. Cependant, ce pays refuse d’accepter le changement et persiste à s’accrocher avec force et ténacité à son imaginaire séculaire.

La genèse de l’exclusion en Colombie est le produit de l’hybridation des valeurs de l’Espagne reconquérante et des formes d’organisation sociale indigène qui a eu lieu lors de la Conquête. Cette hybridation s’est développée à travers d’institutions précises telles que l’encomienda qui, depuis près de cinq siècles, forgent la singularité de la Colombie moderne.

 

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